Maroc Telecom Huit millions d'abonnés avant la fin 2005. C'est ce que prévoit Maroc Telecom qui annonce ce lundi 12 septembre ses résultats semestriels. Jean-Bernard Levy, le président du directoire de Vivendi Universal, s'est montré particulièrement fier de sa filiale. Mais pour l'heure, V.U ne compte pas se renforcer dans le capital. Il y a un peu plus d'une année environ, Maroc Telecom avait réalisé une étude concernant le potentiel du marché marocain en matière de téléphonie mobile. Les résultats en ont été surprenants. Même avec la surprenante croissance qu'a connue le mobile, l'enquête concluait qu'il restait encore un potentiel énorme. Le taux de pénétration qui était de 28% de la population pouvait encore gagner 12 points de base pour atteindre 40%. C'est sans doute ce qui a poussé les deux opérateurs à être plus agressifs en terme de prix, mais aussi en termes de communication. La maturité du marché n'a pas induit une réduction des budgets de communication. Au moment où Méditelecom annonce ses 5 millions de clients, en début 2005, Maroc Telecom avait déjà dépassé 7 millions d'abonnés "mobile". Aucun des pays au même niveau de revenu n'a enregistré de telles performances en un temps si court. Mais ce qu'il y a de plus surprenant encore c'est qu'avant la fin de l'année 2005, le premier opérateur de téléphonie mobile atteindra 8 millions d'abonnés. C'est dire qu'en 2005, la croissance du nombre d'abonnés sera de plus de 35%, alors qu'en 2004, elle était déjà de 15%. Ce chiffre est sorti lors d'une discussion entre Jean-Bernard Levy, président du directoire de la maison-mère Vivendi Universal et Abdeslam Ahizoune. Maroc Telecom aurait de sérieuses présomptions quant à la réalisation de ces prévisions à court terme. Selon une source interne le cap des 7,5 millions de clients "mobile" aurait été déjà dépassé. Selon Abdesalam Ahizoune, président du directoire de Maroc Telecom, une surprise de taille attend le fameux huit millionième abonné. On se pose d'ailleurs la question de savoir si avec de telles performances, l'étude menée n'avait pas sous-estimé le potentiel du marché marocain. Car à ce rythme, bientôt près d'un Marocain sur deux possédera un téléphone mobile. Cette évolution ne se fait pas au détriment du CPU, qui est l'indicateur utilisé pour désigner la consommation moyenne par abonné. Au niveau de Maroc Telecom on affirme qu'un client du prépayé consomme en moyenne 30 min de communication par mois, alors que ceux du post-payé en sont à plus de 300 minutes mensuelles. Il n'est donc pas étonnant que le chiffre d'affaires du premier semestre 2005 publié en juillet dernier connaisse une croissance à deux chiffres. Car faut-il le rappeler, il a été de 9,364 milliards de dirhams, soit une progression de 13,8%. C'est bien entendu le mobile qui se taille la part du lion, devant le fixe et l'internet, avec 5,709 milliards de dirhams. C'est ce lundi 12 septembre, que Maroc Telecom devrait publier ses résultats intégraux du premier semestre, mais il ne serait pas étonnant que le résultat net connaisse, selon les prévisions les plus pessimistes, une croissance supérieure à 5%, ce qui porterait le bénéfice semestriel à près de 3 milliards de dirhams. Jean-Bernard Levy s'est montré particulièrement fier de sa filiale marocaine dont affirme avoir pris une part importante dans le redressement de Vivendi Universal qui a eu à traverser des moments difficiles en 2002. Actuellement, Vivendi Universal contrôle 51% du capital de sa filiale, à côté de l'Etat marocain (35%) et les investisseurs en bourse (14%). La question se pose de savoir si après une telle performance, Vivendi voudrait augmenter sa participation. Réponse de Jean-Bernard Levy: "Nous ne sommes pas demandeur de changement de la structure actuelle du capital". Le patron de Vivendi met fin à la rumeur reprise dans la presse française qui disait qu'une négociation était ouverte entre les deux principaux actionnaires de Maroc Telecom. La stratégie est donc claire. Même si Vivendi compte se renforcer dans le capital, il ne fera pas de surenchère, puisque sa position actuelle est déjà très confortable. Mais cela n'empêchera pas l'Etat de bien s'en sortir. En effet, si cession il y a, cela devrait se faire facilement à travers les bourses de Casablanca et Paris où l'action est cotée à plus de 89 dirhams. Conquête de l'Afrique La Mauritanie semble avoir donné un appétit d'ogre à Maroc Telecom. Selon Jean-Bernard Levy, président du directoire de Vivendi Universal, Maroc Telecom servira de levier à la conquête du continent. Il s'agit notamment du Sénégal où un appel d'offres pour une troisième licence mobile devrait être lancé durant ce second semestre 2005, mais aussi du Burkina Faso, de la Guinée équatoriale et du Gabon. Même la Tunisie n'est pas exclue. Cependant, la décision finale devrait toujours revenir à Maroc Telecom, car la philosophie du groupe est d'adopter un système décentralisé de prise de décision