Pour sortir près du quart des ménages urbains de l'insalubrité, un programme a été conçu par le département de l'Habitat. Pour venir à bout des bidonvilles et autres habitats non-réglementaires, 28,9 milliards de DH devront être déboursés, moitié par les bénéficiaires, moitié par l'Etat. Détails. D'ici l'an 2012, les longs murs de la honte, qui cachent dans leurs entrailles les bidonvilles, devront disparaître. C'est le défi que se propose de relever le secrétariat d'Etat à l'habitat (SEH). Cette nouvelle stratégie se traduit par un programme national qui nécessitera 28,86 milliards de dirhams et devra concerner plus de 629.784 ménages des 780.000 classés par le SEH comme résidant dans des habitats insalubres. Les 151.000 restants sont déjà pris en compte par des actions en cours, souligne le SEH. L'Etat devra apporter la rondelette somme de 13,52 milliards de DH grâce à la contribution directe ou indirecte du Fonds de solidarité de l'habitat (FSH), du fonds Hassan II, du budget spécial des provinces du sud et des collectivités locales. C'est sur le FSH que pèsera l'essentiel de la charge avec une contribution annuelle de 600 millions de DH au cours des dix années que durera le programme. Ensuite, le Fonds Hassan II sera le second pourvoyeur de fonds public avec 400 millions de DH annuels. Le budget spécial des provinces du sud et les collectivités locales, pour leur part, contribueront respectivement avec 100 et 250 millions par an. Les bénéficiaires de ce programme devront cependant mettre la main à la pâte pour garantir l'efficacité du programme. Leur apport est estimé initialement à 12,67 milliards de DH. Le programme est constitué d'opérations de restructuration, d'aménagement de lotissements, de résorption et de projet de logements de résorption. C'est le premier volet de ce programme, c'est-à-dire les opérations de restructuration, qui vont bénéficier de la plus importante partie du PARHI. En effet, une enveloppe de 17,93 milliards lui est destinée pour doter en infrastructures nécessaires les quartiers d'habitat non-réglementaires, ainsi que les grands et moyens bidonvilles pouvant être intégrés au tissu urbain et régulariser leur situation urbanistique et foncière. Le SEH prévoit de faire profiter de cette action plus de 470.200 ménages dont l'essentiel (418.600 ménages) vit dans les quartiers d'habitat non-réglementaires et seuls 51.600 étant des bidonvillois. Le second volet, en l'occurrence le programme de lotissements de résorption, sera doté d'une enveloppe de 4,72 milliards de DH. Il est destiné aux petits bidonvilles et ceux ne pouvant pas être intégrés au tissu urbain. Les 2.500 hectares qui seront alors aménagés au bénéfice de 94.392 ménages seront divisés en autant de lots. Enfin, le troisième volet concerne les logements de résorption, dont le budget se monte à quelque 6,21 milliards de DH. Il vise à aider les ménages qui ne sont pas touchés par les deux précédentes formes d'intervention, ainsi que ceux qui sont concernés par la dé-densification de certaines zones surpeuplées. Ce programme qui sera réalisé grâce à la mise en place de formules comme la location-vente permettra de reloger 65.252 ménages. Cependant, ce programme de résorption de l'habitat insalubre n'a pas encore de cadre juridique et institutionnel qui en définisse l'application. La loi dont le projet est en cours de finalisation devrait s'attaquer aux aspects du recensement des ménages, et par là même, éviter la prolifération de l'habitat insalubre. Les comptes spéciaux locaux, les mesures d'encouragement au profit des programmes, l'institution d'une amnistie urbanistique pour le redressement de la situation actuelle des quartiers sont autant d'autres points que la loi devra mettre en place.