Hépatite C Au Maroc, 9 médecins sur 10 estiment que "l'hépatite C" est un danger de santé publique. Et pourtant, les généralistes ne semblent pas saisir toutes les précautions à prendre ni en maîtriser la nature. Ils sont quelques 360 généralistes à avoir été mis sur le gril un mois durant pour contrôler leur degré de connaissance sur l'hépatite C. Il était question d'une étude menée au niveau national sur la perception de l'hépatite C auprès de médecins généralistes marocains. L'étude menée par le réseau Hépavir Maroc, en collaboration avec la société Sunergia a concerné un large échantillon de 360 de ces praticiens du secteur privé, des zones urbaines et semi urbaines des régions de Rabat et de Casablanca. Lesquels médecins étaient auparavant sensibilisés sur les hépatites virales à la suite des différentes campagnes de sensibilisation dans ce sens. Pendant tous le mois de mars 2005, le réseau Hépavir Maroc est revenu chez ces mêmes médecins pour réaliser un sondage sur leur degré de compréhension de ce fléau et cerner leurs besoins en information sur le sujet. L'étude, sous forme d'entretien réalisés compte quatre principaux axes à savoir la place du virus de l'hépatite C dans les maladies considérées comme menaçantes, le degré de connaissance du virus de l'hépatite C par ces médecins généralistes, les modes de contamination et prévention et enfin, la perception médico-sociale de cette hépatite. Concernant le premier thème sur la place du virus de l'hépatite C dans les maladies considérées comme menaçantes (sur la base d'une liste proposée par les médecins eux- mêmes), la maladie ne viendrait qu'en 4è position des maladies menaçantes avec 9% de réponses spontanées après le Cancer (13%), le Sida (23%) et la Tuberculose (24%). Les risques de contamination connus par 17 % des généralistes Dans l'absence d'études pointues et plus précises concernant le comportement de la maladie au Maroc et de chiffres concernant les catégories spécifiques de la population atteinte, la prévalence de l'hépatite C reste appréciée à différents niveaux par les généralistes interrogés. Pour ce qui est du niveau de connaissance du virus de l'hépatite par les 360 médecins généralistes touchés par l'étude le résultat est a priori positif. Et pour cause, 75% des médecins interrogés déclarent bien connaître l'Hépatite C. L'ensemble des affections citées semblent être "bien ou très bien connues" pour plus de 92% d'entre eux. Les modes de contamination et de prévention de l'hépatite C semblent également être globalement assimilées par les médecins interrogés. Les résultats de l'étude expliquent toutefois, que ces médecins s'appuyant souvent sur des supports d'information européens ou américains ne savent pas tous les risques de contaminations dans la société marocaine et ses pratiques traditionnelles comme le tatouage, le piercing, la fréquentation des "dentistes" prothésistes… Ces modes de contaminations n'auraient été cités que par 17% des médecins. L'une des grandes lacunes projetée par l'étude au niveau de la contamination est celle relative aux précautions prises par les médecins pour éviter une contamination pour eux-mêmes et pour leurs malades au moment des consultations. Seulement 37% des médecins généralistes interrogés déclarent procéder régulièrement à la stérilisation du matériel et pas plus de 18% d'entre eux utiliseraient du matériel jetable. Réunis dans cette journée scientifiques, les professionnels de la santé ont estimé "satisfaisantes les connaissances par les médecins généralistes marocains des modes de transmission, des symptômes et du traitement de l'hépatite C". La majorité de ces médecins rencontrés, aussi bien en zones urbaines qu'en semi-urbaines, seraient donc bien conscients de la menace représentée par l'hépatite C au Maroc quoique le dépistage ne semble pas être un réflexe systématique chez plusieurs d'entre eux. Un travail de sensibilisation serait donc encore nécessaire en direction du corps médical au même titre que le grand public. Un pareil sondage, dont les résultats n'ont pas encore été communiqués, a été effectué auprès d'un autre échantillon de médecins généralistes, pour l'évaluation de l'Hépatite B. Le débat autour des hépatites n'en finit pas de réunir les scientifiques et professionnels de la santé de par le monde. A Casablanca, l'Association des gastro-entérologues privés a organisé la semaine dernière une journée scientifique autour des deux thèmes : " Les hépatites virales et les pathologies vasculaires du foie ". Des professeurs français étaient de la rencontre pour faire le point avec leurs confrères marocains sur les innovations scientifiques et thérapeutiques qui s'accélèrent à l'échelle internationale en matière de prise en charge des hépatites.