Trois questions à Michel Flament La Gazette du Maroc : pourquoi l'organisation de cette Caravane ? Michel Flament : c'est à la suite du constat du silence des médias sur le sort des Palestiniens sous occupation que l'idée est venue, à plusieurs personnes qui revenaient de missions civiles en Palestine, de créer un événement de type nouveau qui attirerait, de par son ampleur et son internationalité, l'attention sur la réalité de la situation. De plus, une Caravane mettant 14 jours pour arriver en Palestine, porterait, dans les pays et localités traversées, un message concernant la violation des Droits et Conventions par l'Etat israélien et son armée et de plus, témoignerait de ce que ces caravaniers auraient vu de la réalité sur place. C'est donc une réponse au laxisme de la communauté internationale ? Oui. Puisque la communauté internationale n'a pas le courage de prendre ses responsabilités. En ne dénonçant pas les violations du Droit, des résolutions de l'Onu, des 4è et 5è Conventions de Genève, elle se rend en quelque sorte complice de ces violations. Seul, le Parlement européen, à travers certaines de ses composantes, a pris des positions nettes et le fait que certains de ses membres se soient rendus à plusieurs reprises en Palestine occupée et aient pu témoigner de la situation réelle n'y est certainement pas pour rien. La caravane serait donc un geste symbolique… C'est bien plus qu'un soutien symbolique. En effet, les Palestiniens qui sont en permanence en contact avec les missions civiles, savent que la société civile européenne est très solidaire de leur sort et s'efforce, par sa présence et une accumulation de petits accompagnements sur le terrain, de faciliter leur vie quotidienne. Mais ils savent aussi, qu'une fois de retour, ces missions civiles ne peuvent compter que sur leurs propres membres pour témoigner, les médias européens n'acceptant que très rarement de diffuser les comptes-rendus de missions ou les photos, vidéos et films enregistrés par les participants aux missions.