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LA VERITE SUR L'EQUIPE NATIONALE
Publié dans L'opinion le 29 - 09 - 2009

Ce qui se passe en équipe nationale aujourd'hui est le résultat d'une situation qui a commencé il y a longtemps et pendant laquelle on a fermé les yeux sur des choses aberrantes qui auraient dû être corrigées à temps. Et aujourd'hui le bureau fédéral jeune, ambitieux et plein de bonne volonté aura-t-il le loisir de rétablir les choses, ou plutôt en aura-t-il le temps car le football est une occupation à part entière, on doit y travailler 24/24. A quoi cela sera-t-il d'avoir des joueurs professionnels si on les gère en amateur ?
Voilà ce que l'on dirait pour répondre brièvement sur la question de la crise du football (voir notre édition d'hier). Maintenant, développons.
Si la Coupe du Monde 98 et sa relative réussite, transformée en triomphe national, a été le fruit de la mobilisation de tous après la douche froide de la Coupe du Monde 94, tout le reste après le Mondial français a été une lente dégradation qui a abouti au marasme d'aujourd'hui.
Les mêmes joueurs de 98, installés dans le confort de la réussite et devenus pratiquement les «copains» d'Henri Michel leur coach, allaient vivre une calamiteuse CAN 2000 au Nigeria où l'on fut éliminé au premier tour face au Nigeria et à la Tunisie alors qu'on était en tête du groupe avant le dernier match où même si l'on perdait 1 à 0 face au Nigeria on était qualifié.
Las… aux dernières minutes du match on allait encaisser un 2ème but qui nous sortit de la CAN 2000 en laissant passer la Tunisie au goal avérage. Une Tunisie qui soit dit au passage avait encaissé un cinglant 4 à 1 face au Nigeria au moment où les Lions de l'Atlas avaient débuté par une victoire sur le Congo avant de faire match nul avec les Tunisiens. Ce qui donnait un résultat de 4 points pour le Maroc et d'un seul pour les Tunisiens qui nous passèrent malgré tout devant…
Quand on gâche une situation aussi favorable c'est qu'au sein du groupe, ça va mal et que la solidarité s'est disloquée. Conflit entre les stars de l'équipe, naissance de clans favorisée par la diffusion d'échos dans la presse, et voilà la poudrière prête à exploser. Henri Michel toujours coach national à cette époque et le staff lui aussi divisé durent subi sans pouvoir réagir.
La situation empira, après un retour au Maroc où pour la première fois le public s'en prit aux «héros de 98».
Et comme les attaques étaient plus ciblées sur certains joueurs plutôt que sur d'autres, il se créa une rupture irréversible au sein des internationaux. La FRMF, comme d'ailleurs la presse, avait ses préférés et ses têtes de turcs, et l'on sait que l'injustice ne produit jamais rien de bon.
Henri Michel démissionna après la CAN 2000 pour «lynchage médiatique» se livrant en pâture pour calmer les choses et personne n'alla au-delà de cela.
Il fallait désormais se qualifier pour le Mondial 2002 (Japon et Corée du Sud) dans un groupe où l'on trouvait l'Algérie, la Namibie et le Sénégal. Se rappelle-t-on que notre élimination est en grande partie due au désastreux match nul subi à Blantyre, capitale de la Namibie, où l'on perdit donc deux points précieux alors que tous nos adversaires et particulièrement le Sénégal allaient faire le plein là-bas, le plein de points et de buts. Et se rappelle-t-on que ce match nul est en partie due au fait qu'aucune des «vedettes» des Lions de l'Atlas n'a fait le déplacement pour ce match le considérant secondaire…
Même Kaspersack remplaçant Henri Michel le pensait peut être …
La fédération laissa couler, se préoccupant peut être plus de l'Algérie. Avec Coelho, qui remplaça Kasperzack liquidé en route le sourire allait revenir puisque le Maroc en 3 matches allait prendre 9 points : 2 victoires sur l'Algérie à Fès et Alger, et une victoire éclatante sur la Namibie en match retour à Casablanca.
On recommença à gazouiller, le rêve devenait possible. Et arriva le dernier match, celui décisif contre le Sénégal à Dakar où le Maroc n'avait besoin que d'un nul pour aller au Japon. C'est un avion spécial bourré de dirigeants et de journalistes qui accompagna les joueurs à Dakar dans une ambiance de fête avant l'heure qui n'était pas la meilleure préparation pour un match de football.
En connaît la suite, un Coelho débordé qui oublie le plus performant des joueurs marocains à l'époque, j'ai nommé Bouchaïb Lembarki, et qui regarda impuissant Al Hadji Diouf et les Lions de la Terenga entrer dans l'Histoire grâce à un but marqué en première mi-temps. Ironie du sort même avec ça, le Maroc restait qualifié au goal avérage, avantage que mit en miettes le Sénégal avec le carton (5 à 0) qu'il avait infligé à la Namibie chez elle. Et oui !…
Arrive alors l'épisode Zaki dont tout le monde se souvient encore. Le grand mérite de Zaki sera d'assainir l'atmosphère du groupe en y introduisant de nouveaux éléments, les fameux joueurs marocains d'Europe.
Cela fit hurler beaucoup de grands «spécialistes« du foot national qui diffusent dans leurs terrasses de cafés et parfois dans les colonnes des journaux, leur science des choses au football.
Pour résumer, disons que Zaki et ses boys ont échappé à un premier massacre en règle avec la victoire réussie à Paris face au Sénégal (1-0) en match amical… Un match amical de tous les périls au vu de ce qu'avait montré d'impressionnant le Sénégal en Coupe du Monde 2002.
Et puis au moment où les couteaux commençaient à ressortir, la CAN 2004 et l'égalisation miraculeuse de Chammakh face à l'Algérie allaient lancer définitivement Zaki vers les étoiles, loin de la foule déchaînée.
C'est les mois suivants cette épopée qui furent mal gérés annonçant l'élimination de la Coupe du Monde 2006 (Allemagne) qui paraissait acquise aux jeunes héros de la CAN 2004.
Zaki allait commencer par se séparer de Abdelghni Naciri, un polyglotte qui avait un bon contact avec les joueurs.
Et puis fut organisé cet incompréhensible stage de préparation aux Emirats Arabes Unis, avant le match contre le Kenya à Naïrobi, stage qu'aucune considération technique en ce mois de juin 2005 pouvait justifier.
Quoi qu'il en soit c'est lors de ce stage, que Naybet et Zaki vont sortir brouillés et une brouille qui allait durer 4 mois, sans que personne n'ait pu y mettre fin. Zaki refusant toute négociation, et le match nul face au Kenya ne le fit pas changer d'avis, bien au contraire.
Pendant ce temps, la Tunisie refaisait son retard. Au mois de septembre 2005 au moment où elle est venue nous affronter à Rabat le Maroc avait quatre points d'avance sur le groupe de Lemerre Roger.
Le match nul réussi à Rabat avait redonné de l'oxygène aux Tunisiens à qui le retour du Kenya en compétition après en avoir été suspendu, allait lui servir 2 matches retard sur un plateau avec les 6 points qui vont avec. On pourra pleurer toutes les larmes de notre corps, mais c'est comme ça. Et puis il faut bien dire que l'on n'avait qu'à gagner les Tunisiens à Rabat et ensuite ne pas rater les 3 points au Kenya.
Avec tout ça on arrive le 5 octobre à Tunis pour tenter de réussir le hold-up. Toujours pas de Naybet avec les Lions de l'Atlas, et un Zaki qui sait qu'il joue gros va concocter un match de géants où la Tunisie pliera plus d'une fois le genou avant d'être sauvé par un but venu de nulle part sur lequel on n'a pas fini de parler.
Adieu le Mondial 2006, et bye bye Zaki.
Commence alors une longue période de n'importe quoi avec une fédération qui recrute Fakhir et qui très vite va commencer à supplier les joueurs pour venir en équipe nationale promettant que Fakhir serait renvoyé.
Ce qui sera fait après que Fakhir insulté de toutes parts au point d'en être traumatisé fut limogé alors qu'il n'avait perdu aucun match de qualification pour la CAN 2008, CAN qui sera vécue avec le revenant Henri Michel qui allait être vidé après la CAN non sans avoir lâché «le football marocain est pourri».
Et c'est cette ambiance funeste qui allait évoluer Roger Lemerre appelé comme le sauveur et qui jamais n'a compris ce qu'il était venu faire à la FRMF. Le Gabon vint mettre le coup de grâce à cette gabegie et nous voilà maintenant avec une nouvelle équipe fédérale, un nouveau staff technique plein beaucoup de bonne volonté mais avec des ambitions limitées car l'horizon le Mondial 2010 n'est plus qu'un souvenir et une déchirure et que notre participation à la C.A.N prochaine et encore loin d'être acquise alors qu'il ne reste que 2 matchs (à haut risques) et que l'on en a gâché quatre.
Il est important de rappeler que Ali Fassi Firhi s'est donné comme première mission d'aller rencontrer les joueurs chez eux pour s'assurer de leur mobilisation.
Mais les joueurs sont mobilisés et prêts à se défoncer pour les couleurs nationales, il n'y a point de doute à cela. Mais ils ont besoin de savoir à quoi et à quoi ils ont affaire.
Si certains parlaient en public, ceux qui les accusent aujourd'hui de mépriser le onze national, se sauveraient confus
Maintenant on est à 10 jours du match contre le Gabon, et le nouveau proposé aux destinées du onze national, le brave Moumen revient lui aussi d'Europe où il est allé s'assurer de… etc… etc…
Que de temps perdu et de parlote pour des choses qui devraient être simples.
On est en équipe nationale, c'est un honneur on vient, on joue, on donne le meilleur de soi-même et puis c'est tout.
Le match contre le Gabon s'il doit être gagné le sera pas les joueurs et eux uniquement prétendre autre chose serait mentir.
A l'heure qu'il est, que l'on ne vienne pas nous dire qu'on va établir une stratégie, élaborer une tactique tableau noir et tout le bazar.
Ou bien à Libreville ce sont onze gars bien choisis qui vont entrer se battre sur le terrain, où on n'a plus qu'à aller ramasser les pâquerettes.
Il est grand temps de revenir aux bases essentielles du football : le match se gagne sur le terrain point. Et au Maroc les coulisses pour employer un mot poli ont empoisonné une ambiance chez des joueurs doués et nés pour tout gagner en Afrique.
Au lieu de ça… Hélas


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