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La détresse d'un médecin français
Publié dans La Gazette du Maroc le 04 - 04 - 2005

Crime, enquête et contre-enquête sur site Internet au Maroc
Le docteur français d'origine marocaine Alain Nabih, défraie la chronique judiciaire à sa manière. Il a ouvert un site Internet en plusieurs langues pour connaître la vérité sur l'assassinat de son père, un octogénaire sauvagement tué en 2004 dans la région de Settat. Récit.
Depuis cette terrible nuit du 24 au 25 juillet 2000 où son père a été sauvagement assassiné, le docteur Alain Nabih n'a pas cessé de courir dans tous les sens pour réclamer justice. Quant à la vérité sur ce crime abominable perpétré contre un vieillard de 77 ans, le gynécologue français ne doute pas un instant qu'il en détient tous les tenants et aboutissants. Autrement dit, et il le réclame haut et fort depuis quatre ans, il connaît les assassins de son père, le commanditaire du meurtre, voire le mobile du crime. Il en est tellement convaincu qu'il désigne nommément les présumés assassins de son père, Nabih Ahmed, à travers la presse. Et fait inédit dans les annales judiciaires au Maroc, il a ouvert deux sites Internet entièrement consacrée à cet assassinat où il relate toutes les péripéties de cette affaire rocambolesque depuis la nuit du crime jusqu'au moindre détail des enquêtes. Il va jusqu'à ouvrir, avec force conviction et un argumentaire non moins convaincant, de profondes brèches dans l'enquête de la gendarmerie. Lesquelles failles n'ont pas permis aux éléments de la BNPJ de mener à bien leurs investigations après la disparition des indices, empreintes et autres traces matérielles. Et ce malgré les faux alibis de certains suspects et autres témoignages accablants quant à leur emploi du temps et leur présence sur les lieux du crime. Le gynécologue français d'origine marocaine qui a étudié et exercé en France avant de revenir au Maroc n'a pas connu un moment de répit depuis la nuit du crime. Cela fait plus de quatre ans qu'il frappe à toutes les portes, recoupe les PV de la gendarmerie, de la BNPJ et du parquet. Son acharnement à connaître la vérité n'a d'égal que cette sauvagerie avec laquelle son père a été tué. Un crime d'un cynisme inouï perpétré contre un vieil homme presque octogénaire dont le corps a été mutilé par trente coups de couteau. Pourtant, rien ne prédestinait cet homme à une fin aussi tragique car ce fqih pieux, respectable et respecté jouissait d'une excellente réputation dans toute la région de Settat.
Témoignages
Depuis la nuit des temps quand feu Nabih Ahmed est entré dans les rangs de la résistance contre le colonialisme, il n'a jamais failli à sa droiture, sa probité et sa générosité. Les qualités de l'ancien résistant sont écrites noir sur blanc dans les propos recueillis par la gendarmerie, la police et le juge d'instruction auprès des témoins et de tous les gens qui le connaissaient aussi bien dans la commune de Sidi Laidi que dans toute la région de Settat. Dans ces témoignages, personne n'a affirmé qu'il lui connaissait d'ennemis à part une brouille avec un cousin lointain impliqué dans une affaire de faux et usage de faux aux dépens d'une proche de la victime. Une piste que va explorer son fils le docteur Alain Nabih jusqu'aux fins détails. Il finira par trouver plusieurs indices et preuves qu'il estime accablants contre son cousin et n'hésitera pas à l'accuser du meurtre de son père avec la complicité de son frère. À tel point que le docteur a réitéré cette accusation devant les enquêteurs mais aussi et surtout dans la presse en citant nommément le présumé coupable en tant que commanditaire et son frère en tant qu'exécutant. Il ouvrira même des sites Internet en plusieurs langues (voir www. Assassinat. Fr.st et www. Assassinat.info) où il incrimine son cousin et son frère sans la moindre hésitation. Ces derniers ont été interrogés par la gendarmerie sur la base de ces accusations sans toutefois qu'ils ne soient inculpés. Huit mois après le meurtre, la BNPJ (Brigade Nationale de la Police Judiciaire) s'est emparée du dossier dans le but de mener une enquête plus approfondie. Mais malgré ses multiples investigations et interrogatoires, les efforts des éléments de la BNPJ ont buté sur l'absence de preuves scientifiques.
Bourde
Lesquelles preuves se trouvaient dans la voiture ensanglantée où l'on avait découvert le cadavre du défunt le lendemain du meurtre. Une voiture qui a été curieusement lavée sur les lieux mêmes du crime alors qu'elle constituait la seule pièce à conviction. Malgré cette bourde monumentale dans l'enquête préliminaire de la gendarmerie, la BNPJ a pu clarifier plusieurs pistes et décortiquer le contenu de plusieurs témoignages clés. Les enquêteurs ont notamment réécouté le témoin principal en l'occurrence Ahmed Erraoui. Ce dernier a confirmé avoir croisé, dans la nuit du crime, l'un des accusés au volant d'une 4x4 qui roulait à une vitesse folle sur une piste secondaire à quelques encablures du lieu du crime. Ce témoin oculaire reconnaîtra le suspect dans les locaux de la BNPJ au milieu de plusieurs personnes. Mais le mis en cause ne sera pas pour autant inculpé même s'il a été longuement interrogé. Le docteur Alain Nabih ne comprend pas pourquoi l'enquête n'a pas pu aboutir à l'arrestation des présumés coupables alors qu'il estime que tous les indices et témoignages les montrent du doigt : “Il y a beaucoup de choses qui m'échappent dans les enquêtes diligentées jusqu'aujourd'hui. La première et grande énigme reste, bien sûr, ce geste incompréhensible des gendarmes de Settat. Ceux-là mêmes qui étaient les premiers sur les lieux du crime pour recueillir les premiers indices. Au lieu de fouiller dans tous les coins et recoins pour chercher la moindre trace, ils ont, pour on ne sait quelle raison, lavé la voiture de mon défunt père. Même si je ne suis pas expert en la matière, je crois que la première des choses à ne pas faire pour un enquêteur, c'est d'effacer les traces du sang et les empreintes des criminels. C'est le baba de la criminologie que de garder les pièces à conviction en l'état et sous scellés aussi longtemps que le meurtre n'a pas été élucidé. D'autant plus que le Maroc possède deux laboratoires scientifiques hyper équipés pour tous types d'analyses” D'un autre côté, le docteur ne manque pas d'arguments pour étayer ses accusations contre le principal suspect et son frère.
Accusation
Ce dernier qui est le propriétaire de la 4x4 croisée près des lieux du crime par un témoin s'est embourbé dans de faux alibis et a curieusement vendu sa voiture quelque temps après. Dans les PV de la gendarmerie et de la BNPJ, son emploi du temps est démenti par des amis qu'il a cités comme ayant été en sa compagnie le soir du crime. Ils récusent tous l'avoir vu ou accompagné le soir du 24 juillet 2000 à la mosquée ou ailleurs. Accablant mais pas suffisant ! Comme c'est le cas pour son frère considéré par le docteur Alain Nabih comme le commanditaire du crime. Ce lointain cousin du docteur avait des démêlés avec la victime qui soutenait une proche à qui le suspect avait essayé d'extorquer des biens fonciers. Une affaire de faux et usage de faux dont ont été victimes plusieurs personnes et pour laquelle le suspect a été condamné aussi bien en première instance qu'en appel. Ce litige qui date de 1994 et qui a traîné des années durant dans les tribunaux a poussé la victime à rompre toute relation avec le présumé accusé.
Coïncidence
C'est à partir de ce conflit que le docteur, Alain Nabih, tisse le mobile du crime en s'appuyant sur des faits et des gestes qu'il considère comme révélateurs : “je ne sais pas comment faut-il expliquer ces "coïncidences " terribles qui ont entouré la mort de mon père avant la date fatidique du 25 juillet 2000, au cours de la découverte du corps et après son enterrement. Je ne vous cite que la visite qu'a rendue à mon père le principal suspect avec son frère quelques jours avant son assassinat sachant qu'ils ne s'adressaient même plus la parole depuis des années. L'autre coïncidence terrible c'est que le jour de l'assassinat de mon père, le suspect qui est pharmacien de son état, a été entendu par la police de Settat dans l'affaire du faux et usage de faux. Comme par hasard aussi après la mort de mon père, la femme du suspect qui est médecin a changé l'enseigne de son cabinet en remplaçant le nom de famille de son mari par son nom de jeune fille. Ajoutez à cela le comportement suspect de l'accusé après la découverte du meurtre qui n'a pas quitté une seconde la dépouille de mon père jusqu'à son enterrement. Il s'est même opposé à la pratique de l'autopsie comme s'il redoutait la découverte d'indices qui pourraient l'incriminer. Je pourrais citer mille preuves et mille contradictions dans les déclarations des deux principaux suspects. Mais, quoi que je fasse c'est à la justice et à elle seule de reconstituer le puzzle de ces enquêtes bâclées pour que justice soit faite”. Le médecin français en a fait sa raison de vivre puisqu'il n'élude aucun recours y compris celui de s'adresser au cabinet royal et au président de la république française pour réclamer la réouverture d'une enquête qui a été étouffé dans l'œuf par le lavage de la voiture. Et ce n'est pas le juge d'instruction, Mohamed Naciri, qui a repris le relais de la gendarmerie et de la police qui démentira le docteur Alain Nabih.


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