Le présumé auteur des menaces contre le professeur de philosophie Robert Redeker a été arrêté au Maroc. Paris s'apprêterait à demander une entraide judiciaire marocaine. Le Parquet de Paris devrait solliciter une demande d'entraide judiciaire auprès des autorités marocaines à la suite de l'interpellation en décembre d'un Marocain qui aurait reconnu être l'auteur des menaces de mort contre un professeur de philosophie ayant signé une tribune polémique sur l'Islam, a-t-on appris mardi de source judiciaire. Une enquête préliminaire avait été ouverte le 22 septembre dernier par le Parquet de Paris à la suite des menaces de mort sur un site Internet contre Robert Redeker qui avait publié un texte dans le quotidien «Le Figaro», intitulé «Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre?». L'auteur présumé de ces menaces a été interpellé mi-décembre dernier après avoir été expulsé de Libye où il avait séjourné avec une autre personne, a-t-on précisé de même source. Cette demande d'entraide judiciaire a pour but de connaître les propos exacts tenus par cette personne devant les enquêteurs marocains ainsi que son identité, souligne-t-on de source judiciaire. Connu sous le pseudonyme d'Omar al-Batar, le jeune homme d'une vingtaine d'années aurait reconnu être l'auteur des messages de mort mis en ligne sur un site Internet djihadiste contre Robert Redeker, d'après les autorités marocaines, selon «Le Parisien/Aujourd'hui en France» de mardi. Cette interpellation est «le fruit d'un important travail de coopération internationale», souligne un haut responsable de la lutte antiterroriste, cité par le quotidien. Les enquêteurs ont pu retrouver la trace de cet islamiste en exploitant l'adresse mail et auprès de l'hébergeur américain. Sur le site Al-Hesbah, réputé proche d'Al-Qaïda, le «djihadiste marocain avait publié plusieurs photos de Robert Redeker, son adresse personnelle» et un certain nombre d'informations personnelles sur ce professeur toulousain. Placé sous protection policière, Robert Redeker n'assure plus ses cours dans le lycée de la banlieue toulousaine et a dû quitter son domicile.