C'est la troisième fois, en moins d'une semaine que des séparatistes attitrés montent intra-muros, au créneau. Sans détours, et sans avoir froid aux yeux. Cible préférée de leurs attaques, l'intégrité territoriale du Maroc est descendue en flamme. Méprisée, reniée et surtout rejetée au nom d'une sacro-sainte “légalité internationale” que seuls des énergumènes tels Ali Salem Tamek et Moutawakkil (voir LGM de la semaine dernière) prétendent connaître et défendre. Ultime offense : le Maroc, traité de force d'occupation de manière à peine voilée, est lui-même terre de propagande. Au vu et au su de tous. Oui, tous : L'Etat, les partis, les médias, la société civile et on en passe. Les séparatistes vivants ici même, ont beau crier sur tous les toits, rien de moins que le Polisario est “le seul représentant légitime du peuple sahraoui”, que ce dernier “doit avoir son Etat à lui”, que “l'intégrité territoriale est une chimère”, personne ne semble s'en émouvoir. Ou s'en alarmer. Silence ou indifférence ? Une chose est sûre : le pire pour l'avenir, notre avenir serait précisément, cette “apathie” presque complice au moment où des appels sécessionistes retentissent, impunément et donnent l'exemple à suivre. Peut-être… Cela ne pose aucun cas de conscience pour une certaine presse de servir de tribune pour Tamek et consorts. Comme quoi, la liberté de la presse est antinomique de l'intégrité d'un pays. Ou encore : un journal, n'en déplaise à tout le monde, n'est pas fait pour être la conscience d'une nation. Il est plutôt la courroie de transmission de ses ennemis. De Gaulle ne répétait-il pas : qu' “à force de dire oui à tout on disparaît soi-même”. Pour comprendre, plantons le décor d'abord : essuyant des échecs successifs, aussi cuisants que déterminants, le Polisario est actuellement, de l'avis de plusieurs observateurs, dans l'impasse. Aux abois. Avec la tournure que prend le dossier de notre Sahara à l'échelle internationale, les séparatistes d'Abdelaziz Marrakchi savent mieux que d'autres que l'Etat fantoche est désormais une vieille histoire. Et quand bien même ils ont multiplié menaces et ultimatum, ils sont conscients que le “choix militaire” n'est également plus de mise. Que faire donc ? Changer le fusil d'épaule. Pour ce, Abdelaziz “infiltre”, le climat d'ouverture aidant, le pays. Le noyaute, explicitement. Du côté des autorités publiques, on hésite : faut-il ou non, frapper fort ? Deux cas de figure, aux incidences presque similaires. Si oui, le Maroc donnerait la preuve que rien ne change. Sur le plan démocratique, s'entend. Sinon, alors, la gangrène risque de se propager. L'embarras prend le dessus. Le doute, lui, s'installe. Or, s'y résigner, alors que le danger menace, c'est faire courir à la cause nationale des risques auxquels l'inertie, mère de tous les maux en politique, prête le flan. Les tergiversations ne sauraient être le cas échéant tolérées alors qu'il faut préserver l'unité sans faille des Marocains. Nous avions bien des recettes à cela et elles ne sont pas l'apanage que de l'Etat. Eux aussi profondément interpellés, les autres acteurs politiques partagent, à de rares exceptions, cet attentisme inquiétant. Il y a ceux qui attendent d'en savoir plus (ou assez) “pour agir en connaissance de cause”. Alors, gardez pour vous, cette révoltante attitude : si désistement il y a, les Marocains doivent y aller les yeux ouverts. Il y a également ceux pour qui, apprendre à y penser est l'art suprême de la réplique. Alors, mieux vaut se condamner à l'inaction. Cela frise, somme toute, la démission. Dans un cas comme dans l'autre, c'est toujours la même “bénédiction doctement irréfléchie” de la catastrophe. Et justement, c'est sur une démission collective que les prêcheurs du séparatisme et de la zizanie fondent leur tactique. Voire, leur stratégie. Un de leurs objectifs parmi d'autres est de “contraindre” le pays à sacrifier l'éthique démocratique à la faveur de l'intégrité territoriale. Ou vice-versa. Un objectif qui, à voir l'embarras de nos élites, semble tenir la route. Or la question est de savoir comment des démocrates envisagent-ils l'avenir s'ils méconnaissent, sinon ignorent la part de la liberté dont ils sont redevables aux nationalistes et compatriotes sahraouis ? En fait, ce n'est pas parce que le “choix” est embarrassant que nous gardons le silence. Mais c'est parce qu'on reste silencieux qu'il le devient ! Et, là on commet une grande bêtise : celle du “silence des agneaux”, pris en otage par le loup.