Exposition à l'Ecole des Beaux Arts à Casablanca (21 mars-21 avril 2005) Le vernissage de l'exposition de caricatures, portant sur le thème "Elle et lui" ou la Moudawana a eu lieu à l'école des Beaux-Arts à Casablanca et se poursuivra pendant un mois. Organisée à l'initiative du Secrétariat d'Etat à la famille et de l'Agence de cooppération technique allemande (GTZ), l'exposition a été inaugurée par Mme Yasmina Baddou, le Dr Harouchi, le Wali du Grand Casablanca M.M'Hamed Drief, le président du conseil de la ville M.Mohamed Sajid ainsi que plusieurs personnalités politiques, des artistes et des journalistes. Il s'agit de la première exposition collective d'une vingtaine de caricaturistes marocains et français, à l'école des Beaux-Arts, en plus de l'invité d'honneur de cette manifestation, Slim l'Algérien. Le thème "Elle et lui", porte sur la condition de la femme et la Moudawana, à la lumière de la réforme introduite au profit du "deuxième sexe". A l'occasion du vernissage de cette exposition, Mme Dr Ute Schmitt, a mis en exergue l'importance de la caricature, comme mode d'expressionet d'information et a invité les caricaturistes à faire preuve du maximum d'inspiration et d'intelligence, pour montrer les travers de la société et des politiques. Pour sa part, Mme Jamila Seftaoui, consillère principale de la GTZ a rappelé la nécessité pour les femmes, de trouver support et soutien, auprès des caricaturistes. Après un rappel historique, inspiré de l'expérience allemande, qui admet la caricature comme moyen d'expression collectif, elle s'est dite satisfaite de l'apport qualitatif de ce moyen d'expression, admis, reconnu et très bien apprécié au Maroc, que ce soit sur le plan de la forme ou du fond. Après le vernissage, qui a connu un grand succès, une table ronde a été tenue à la Coupole, sur le thème "Le traitement de la question du genre dans la caricature", animée par Narjis Reghay, journaliste, Mme Nouzha Skelli, députée, Aziz Daki, critique d'art et commissaire de l'exposition, Driss Ksikes, rédacteur en chef de Tel Quel, Nathalie Logié, dessinatrice à la Citadine et Belaïd Bouimid, journaliste, caricaturiste. Mme Nouzha Skelli, a fait un exposé "caricatural", sur la femme en politique, en usant du maximum d'images qui font que la femme est contrainte de se suffire, toujours, de strapontins. Belaïd a abordé la question de la richesse de la culture populaire, à travers la création en artisanat et particulièrement le tapis qui n'a rien à envier à une oeuvre géométrique de Paul Klee et rejeté la positions simplistes qui traitent les créateurs illéttrés d'"analphabètes". Autrement, des modes d'expression majeurs, comme la Noukta et l'humour, qui ont préoccupe de grands savants, Freud, Einstein, Bergson ou Abbas Mahmoud Al Akkad, n'auraient pas de sens et on se suffirait d'une société sans âme, une horrible dictature. Nathalie Logié s'est suffie de rappeler qu'elle ne pouvait caricaturer les scènes de violence, qui relèvent du scandale et du crime. Et Aziz Daki, commissaire de l'exposition, de conclure son analyse, sur un ton prophétique: "Les thèmes dégagés portent toutefois à croire que beaucoup de chemin reste à parcourir pour que l'égalité entre hommes et femmes s'enracine dans les mentalités. Ce qu'on peut espérer, c'est que dans 15 ou 20 ans, ces caricatures puissent désigner une réalité sinon existante, du moins fort exagérée. Qu'elles paraissent sinon irréalistes, du moins fort archaïques. Alors ce travail en cours, de sensibilisation, d'exagération du trait, de charge non seulement pour attirer l'attention mais aussi donner à voir en agrandissant n'aura pas été vain. Alors les caricaturistes et tous les acteurs du genre auront réussi leur travail. La femme continuera à inspirer les caricaturistes. Mais pour la représenter dans d'autres situations et plus jamais sous l'angle du rapport machiste dont elle fait encore l'objet".