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Triste fin de parcours
Publié dans La Gazette du Maroc le 14 - 03 - 2005

Abdellatif Laraki poursuivi par la justice française pour abus de biens sociaux
La saga de Abdellatif Laraki, l'ex-Pdg de la Banque populaire, est aussi une affaire française. Mardi 1er mars 2005, dans la matinée, l'ex-homme fort de la place financière casablancaise est écroué à Algésiras, au sud de l'Espagne, par la Guardia civil, suite à un mandat d'arrêt européen lancé contre lui par la justice française. L'homme est depuis une dizaine de jours placé en garde-à-vue dans une prison civile à Madrid, en attendant son extradition. Récit.
Ils l'ont tant voulu, et ils l'ont eu finalement. Depuis l'éclatement de l'affaire, à Paris, en 1998, les Français ont remué ciel et terre pour obtenir son extradition, mais en vain. Des négociations ont été entreprises à haut niveau à son sujet entre les responsables du ministère de la Justice marocains et leurs homologues français, sans toutefois aboutir à un résultat probant. A présent, le bonhomme est à leur entière disposition pour répondre des chefs d'accusation gravissimes comme l'abus de biens sociaux et autres infractions à la loi bancaire. Lui, vous l'avez certainement deviné, c'est Abdellatif Laraki, l'ex-Pdg de la BCP.
Il a été épinglé par la Guardia civil dans la matinée du mardi 1er mars dans un hôtel à Algésiras, et non pas à Séville, sur la base d'un mandat d'arrêt international lancé par les autorités françaises. Alors qu'il s'apprêtait à quitter son hôtel à destination du port de la ville pour embarquer dans un ferry vers Tanger, Abdellatif Laraki, pris de court, a été encerclé par un dispositif policier qui le somme délicatement de l'accompagner au commissariat. Abdellatif Laraki s'exécute, monte dans sa chambre, prend son passeport et quelques habits et profite de ces quelques moments pour appeler son avocat à Casablanca, Me Aziz Benkirane, qui tombe des nues. A cet instant-là, l'ancien patron de la plus importante banque du pays regrette amèrement son déplacement à la péninsule ibérique, il était là pour participer à un tournoi de bridge, et s'en prend aux mauvaises conditions climatiques qui l'ont empêché, la veille, de faire la traversée vers le Maroc. Ce jour-là, lundi 28 février, la mer était tellement agitée qu'aucun bateau n'a été autorisé à prendre la mer. Désemparés et forcés de rester à Algésiras, Abdellatif Laraki et ses compagnons ont opté pour un hôtel de la ville pour y passer la nuit.
Il ne se doutait de rien et ne savait pas qu'il savourait sa dernière nuit de liberté. “Une nuit de plus qui sera fatale pour Abdellatif Laraki”.
Se faire coincer
Devant le réceptionniste de l'hôtel, Laraki n'hésite pas à révéler son identité (pourtant ce n'est pas obligatoire), les coordonnées de son passeport et celles du visa pour remplir la fiche de police. Une formalité habituelle et obligatoire dans tous les établissements hôteliers destinée principalement à contrôler les arrivées des étrangers dans le pays. Les fiches ainsi établies sont remises chaque jour aux autorités de police locales qui procèdent à des pointages et à des vérifications minutieuses des identités de tout un chacun. Et c'est justement là où Abdellatif Laraki s'est fait coincé.
Transmise le 28 février à la police espagnole, la fiche de police de ce dernier signala immédiatement qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen lancé contre lui par Interpol. L'ordinateur central de la Guardia civile, grâce à une notice internationale, affiche le signalement de Laraki, son état civil, sa photographie, ses empreintes, les langues parlées, la qualification de l'infraction dont il est accusé, les références des dispositions de la loi pénale réprimant l'infraction, et enfin, les références du mandat d'arrêt et celles du pays requérant l'extradition. Et dans ce cas d'espèce, c'est la France, le pays où sieur Laraki a commis les faits qui lui sont reprochés et où il a établi sa résidence depuis la fin des années 60, qui exige son arrestation.
La notice demande en clair aux autorités espagnoles de procéder à l'arrestation de Laraki et de sa mise en détention provisoire en vue de son extradition vers la France, liée à l'Espagne par un traité bilatéral d'extradition dans le cadre d'une convention de coopération policière et d'entraide judiciaire en matière pénale.
Abdellatif Laraki est immédiatement conduit devant le représentant du bureau du procureur général d'Algésiras, qui ordonne son transfert, le jour même, à la capitale espagnole pour y rencontrer un juge d'instruction désigné pour cette affaire. Chose faite et le transfert a eu lieu effectivement le mercredi 2 mars en fin d'après-midi. A Madrid, l'ex Pdg de la BCP est présenté au cabinet du magistrat instructeur qui lui donne lecture de ses droits, des charges qui pèsent contre lui et ordonne sa détention en garde-à-vue à la prison de Soto del Real. En attendant sa remise éventuelle, grâce à Interpol, à la justice française saisie et informée quelques jours après de l'incarcération de Abdellatif Laraki. Théoriquement, et selon des sources très proches du dossier, ce dernier peut, passé le délai prescrit dans pareille procédure, être gardé en détention préventive comme il peut bénéficier d'une liberté provisoire subordonnée à une garantie assurant sa comparution devant le tribunal de grande instance de Paris.
Un homme aux abois
Manœuvre désespérée d'un homme aux abois, Laraki, interrogé par le juge d'instruction, accepte aussitôt son extradition en France. L'homme, dit-on dans son entourage, veut définitivement crever l'abcès. Vu la lenteur avec laquelle se déroule son procès au Maroc ( la prochaine audience est prévue pour mardi 15 mars à la Cour d'appel de Casablanca ), Laraki, soixante-dix ans bien sonnés, est décidé à en finir, une fois pour toutes, avec ce procès qui le pourchasse depuis plusieurs années. Car la saga judiciaire de Abdellatif Laraki est aussi une affaire française.
Au Maroc comme en France, l'ancien patron de la plus grande place financière est tenu d'éclaircir un passé bancaire pas très reluisant et d'apporter des réponses à une série de délits dans les comptes de la succursale de la BP entre 1985 et 1998, date de son départ à la retraite. Dans les deux pays, la justice a été saisie doublement et des enquêtes ont été menées différemment par des commissions d'inspections, l'IGF et la commission bancaire française, qui ont déduit à la culpabilité avérée de Abdellatif Laraki. L'ex-homme fort de la jet-set marocaine est doublement poursuivi pour des forfaits qui diffèrent seulement au niveau de la qualification des infractions. Si au Maroc, la justice a retenu le détournement des deniers publics dans l'affaire Laraki ( voir encadré ), en France par contre, on lui reproche l'abus de biens sociaux et plusieurs opérations de malversations qui ont plombé les comptes de la BP Paris. Car de par sa nationalité française ainsi que l'implantation de la filiale de la BCP sur le sol français, Abdellatif Laraki est un justiciable français susceptible de poursuites pénales au cas où le juge d'instruction parisien du tribunal de Grande instance conclut de sa culpabilité. Au jour d'aujourd'hui, on en est là. Laraki est écroué à Madrid, en attendant son extradition à Paris, et les hypothèses les plus invraisemblables sont mises en avant.
Abus de biens sociaux
De sa mise en examen à Paris pour abus de biens sociaux et une éventuelle mise en liberté provisoire, le sort de Laraki tient à un fil. Mais que lui reproche-t-on exactement à Paris pour qu'il suscite toute une mobilisation des services d'Interpol en Espagne ? La question revient de manière lancinante et mérite qu'on y apporte des réponses. La chute dramatique de Abdellatif Laraki commence en 1998. Date de son départ à la retraite et le début d'une série d'ennuis avec la justice. L'agence BP Paris, créée au début des années 70 pour le transfert d'argent des MRE dans le pays, est le point de départ de l'un des grands scandales que le Maroc n'ait jamais vus. La Banque populaire a été la première banque au Maroc à franchir ce pas et l'activité, fortement rentable, donne des résultats plus que satisfaisants. Une vingtaine d'années après, en 1991, le premier banquier marocain décide de diversifier les métiers de la filiale en l'élargissant à l'octroi de crédits au profit des PME-PMI. La décision est adoptée à l'unanimité au siège de Casablanca et donne droit aux dirigeants de la succursale parisienne de financer et de gérer ses fonds comme bon leur semble. Ce qui devait être un formidable levier financier pour la BCP, et l'Etat marocain également puisqu'il est actionnaire à hauteur de 92 %, allait se métamorphoser en une vache à lait sucée jusqu'à l'os par ceux qui sont censés développer son patrimoine. Une année plus tard, en 1992, la Banque chaâbi du Maroc (BCDM) est déjà en situation catastrophique. Les pertes enregistrées s'élèvent à plusieurs millions de francs français. L'alerte est donnée, la filiale est bonne pour un dépôt de bilan. Laraki et ses préposés ne font rien pour y remédier si ce n'est des changements opérés à la tête de la succursale et le transfert de 50 millions de francs français, après accord du ministère de tutelle, pour la restructuration et le redressement de la filiale marocaine.
La situation après le départ du Dg Mohamed Benkirane ne s'est guère améliorée. Mustapha Rar, son successeur, héritera d'une situation difficile qui sera davantage aggravée s'agissant des irrégularités et des dépassements dans les crédits. Le temps passe et rien n'est entrepris pour autant. La France, ayant un droit de regard sur la filiale marocaine s'intéresse au cas de la BP, met son nez dans l'affaire, pioche quelques dossiers de financement douteux et finit par dépêcher une commission bancaire sur place pour un audit bancaire. L'affaire prend les dimensions d'un véritable scandale financier. Les résultats tombent, la BP de Paris est incriminée dans plusieurs affaires peu orthodoxes dont les dirigeants assument pleinement la responsabilité. Un rapport détaillé des infractions est transmis en 1996 par le fisc français au ministère des Finances marocain sans pour autant inquiété la direction générale à Casablanca. Deux ans plus tard, en 1998, Abdellatif Laraki est remercié et mis à la retraite pour être remplacé tout d'abord par Abdallah Maâroufi qui cédera sa place à Noureddine Omary. Le dossier de la BP de Paris est alors déterré et éclate au grand jour.
Commission d'enquête
Le nouveau ministre socialiste des Finances, Fathallah Oualalou, hérite du rapport du fisc français et dépêche aussitôt une commission d'enquête sur place à Paris. Celle-ci est composée des représentants du ministère des Finances, de ceux de l'Office des changes ainsi que de l'inspection générale de la BCP. Mission: examiner les raisons du crach de la filiale parisienne de la BCP. Les premiers éléments d'enquête font état d'une mauvaise gestion occasionnée par le non respect des modalités d'octroi de crédit. La situation financière de la BCDM est dans le rouge et plusieurs dysfonctionnements et irrégularités ont été détectés par la commission d'enquête. Laraki est le premier à être désigné du doigt. Le pot -aux- roses est découvert. Abdellatif Laraki est tout d'abord prié, à l'amiable, par la nouvelle direction de la BCP à Casablanca de rendre l'argent qu'il avait emprunté et clarifier sa situation vis-à-vis de la banque. Celui-ci s'exécute et rembourse quelques emprunts, notamment les frais de soins pour lui et sa petite famille. En même temps, Laraki est conseillé par son entourage de régulariser sa situation avec l'Office des changes pour ce qui du transfert illégal de l'argent à Paris, environ 2.871.000 FF, qui ont servi, entre autres, à l'achat d'un appartement et son ameublement. Reste les autres délits, relevant du pénal, pour lesquels Laraki n'a pas réussi à les étouffer. Au Maroc, comme en France, les rapports d'audit de la BCP sont transmis aux parquets qui ordonnent des enquêtes au sujet de Laraki, du mangement de la BP Paris, ainsi que sur certains clients de la banque qui ont profité des largesses inimaginables octroyés sans aucun respect de la procédure bancaire. Les enquêtes judiciaires démarrent simultanément et Laraki est pris au piège. Interdits de quitter le territoire, sur décision du parquet de l'ex- Cour spéciale de justice de Rabat, Abdellah Hamoud, Laraki et ses complices sont pris dans leur propre piège. Jusqu'au 4 octobre 2002, date de leur arrestation par les éléments de la BNPJ et leur transfert à la prison civile de Salé sur ordre du célèbre juge d'instruction de la CSJ, Jamal Serhane. Au total, ils étaient cinq suspects à être mêlés dans ce gros scandale financier aux ramifications internationales: Abdellatif Laraki, Mohamed Benkirane et Mustapha Rar, deux anciens directeurs généraux de la BCDM, Aicha Skalli, ancienne directrice des engagements à Paris, Hicham Ait Menna, un mystérieux client de la banque qui a trempé avec Laraki dans plusieurs opérations pas très honnêtes. Parallèlement, une commission rogatoire est ordonnée en France et le juge d'instruction parisien, Philipe Gazeau, se rend à Rabat pour entendre les différents protagonistes dans cette affaire. Dans les deux pays, la presse s'en empare. Au Maroc, l'arrestation de Laraki fera grand bruit.
Mais pas pour longtemps puisque deux mois plus tard, en décembre 2002, la CSJ décide de libérer provisoirement Abdellatif Laraki, en contrepartie d'une caution de 2 millions de Dh, avant de conclure à son incompétence dans cette affaire. Le dossier est transféré par la suite à la Cour d'appel de Casablanca, qui de report en report, a fini par le faire oublier de l'opinion publique. Plus de deux ans après, Laraki était en liberté provisoire. Jusqu'au jour où il décide de participer à un tournoi de bridge à Séville pour finalement être mis aux arrêts dans une prison civile à Madrid.
Pour le reste, c'est la justice française qui nous le dira.
De quoi Abdellatif Laraki est-il accusé ?
A 72 ans passés, aggravé d'une maladie cardiaque, Abdellatif Laraki risque très gros dans cette affaire. Que ce soit pour abus de biens sociaux ou pour détournement de deniers publics, l'ex-homme fort de la place financière casablancaise est passible d'une peine de prison qui peut aller, selon l'appréciation des juges français, d'un minimum (prison avec sursis) à un maximum (une peine de prison ferme pouvant attendre deux ans) doublée d'une amende considérable et une restitution des fonds détournés. Seul devant son sort dans sa petite cellule de la prison civile de Madrid, Laraki, tourmenté et angoissé, affrontera son destin sans aucune certitude d'un verdict acquis. Entre autres chefs d'inculpations auxquels il doit répondre, le virement de près de 9 millions de FF, d'un compte en déshérence, dont les bénéficiaires sont inconnus, ouvert à la BP de Paris, à son compte personnel sans aucune autorisation du trésor public. Interrogé dans le cadre de la commission rogatoire, Laraki avait répondu que ce transfert avait permis à la BP de Paris le financement de son plan social qui prévoyait le licenciement d'un certain nombre de ses employés ainsi que leurs charges salariales que la banque ne pouvait pas supporter. La liste des réquisitoires contre Abdellatif Laraki est longue, exhaustive et varie entre abus de biens sociaux, financement de sociétés douteuses, comme Sagil communication, infraction à la loi bancaire en vigueur et octroi de crédits jamais restitués, comme celui accordé à son gendre, Jean-Louis Péres à hauteur de 870 000 FF et autres dépassements non autorisés dont a bénéfécié Hicham Aït Menna, l'un des clients impliqués dans cette affaire.
Les connexions entre Hicham Ait Menna et Abdellatif Laraki
On ne peut pas parler de l'affaire Laraki sans toutefois évoquer le cas Hicham Ait Menna, le célébrissime homme d'affaires de Mohammedia en liberté provisoire depuis décembre 2002. Avec la mise en détention de Laraki à l'étranger, celui-ci est le noyau dur de ce qui reste du dossier ouvert à la Cour d'appel de Casablanca. Hicham Aït Menna est au courant de l'affaire BP où il détenait des comptes qui servaient de couverture aux privilèges et une dilapidation des ressources de la succursale dans des crédits sans garanties réelles. Sa société, Sagil Communication, aurait été créée uniquement pour détourner les fonds de la banque par le biais d'une carte bancaire Europay, en faveur d'un compte établi en Suisse.
Sur intervention de Abdellatif Laraki , Hicham Aît Menna aurait bénéficié de largesses illimitées qui ont plombé les finances de la banque. Ecroué à la prison civile de Salé, puis remis en liberté provisoire, le 4 décembre 2002 avec une caution de l'ordre de 8 millions de dirhams, Aït Menna, principal accusé dans l'affaire, a été interdit depuis de quitter le territoire tant que son procès sera ouvert à Casablanca. Depuis le temps, l'homme s'est fait petit et refuse toute rencontre avec la presse. Toutefois, selon des sources dont la vocation est d'être informées, Hicham Ait Menna a provoqué le redressement judiciaire de sa société à Mohammedia et aurait transféré des sommes importantes, on avance 50 millions de Dhs, dans des banques établies à Dubaï aux Emirats Arabes Unis. Il aurait même acheté un luxueux appartement dans un centre “City Dubaï “, où il compte s'y installer une fois qu'il aura tout régler avec la justice marocaine.


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