C'est le juge Baltazar Garzon qui remet les débats sur le GICM à la lumière. Avec l'interrogatoire d'Al Haski, c'est un nouveau chapitre qui s'ouvre. C'est à Lanzarote, dans les Iles Canaries, que quatre autres Marocains se sont joints à la liste des détenus du juge Garzon. Arrêtés il y a une semaine, les quatres se sont avérés des membres actifs du GICM. Le cerveau du groupe n'est autre que Hassan Al Haski, une figure qui a éculé les bancs de l'activisme islamiste en Espagne. Après le passage Garzon, c'est le juge Del Omo qui prendra soin de cuisiner le Marocain dans le cadre des enquêtes sur le 11 mars. Le plus important dans ce nouveau chapitre, c'est l'interrogatoire d'Al Haski, sur qui planait un mandat d'arrêt international depuis longtemps. Il faut très vite rappeler que Al Haski n'est pas un simple membre du groupe jihadiste marocain, mais il en est (c'est du moins ce que pensent les polices européennes) le responsable au niveau de l'Europe depuis au moins trois ans. Ce qui nous renvoit directement à la fameuse réunion d'Istanbul où le groupe marocain avait pris ses quartiers pour passer à l'oeuvre en Europe. De source très proche du juge Del Olmo, on apprend que le Marocain avait élu domicile en Belgique pendant quelques années, d'où il dirigeait ses manoeuvres. L'apport des services français est considérable sur ce chapitre puisque c'est un autre membre arrêté en France qui a livré une partie des secrets d'Al Haski. L'imbroglio de son arrestation demeure très surprenant. Les services antiterroristes français avaient demandé à leurs homologues belges l'arrestation du Marocain, mais il s'est avéré qu'il s'était déjà installé en Espagne sans que personne ne s'en rende compte. C'est là que les Espagnols réalisent enfin que plusieurs témoignages recueillis après le 11 mars menaient de façon directe à Al Haski. Le juge Grazon revoit ses dossiers et redécouvre que lors de ses investigations sur le 16 mai marocain, le nom d'Al Haski revient comme un leitmotiv. Casablanca/Madrid Quand on relit avec attention le rapport du juge Garzon, on découvre que Hassan Al Haski y était cité sous le nom de Lhoucine Al Haski. D'où une petite confusion qui a duré quelques mois avant qu'on ne réalise que c'est la même personne que les services belges et français recherchaient. Ce n'est qu'en ce moment que le lien sera fait avec Abdeladim Akoudad l'une des têtes du groupe radical en Hollande qui est aussi derrière l'assassinat de Théo Van Gogh. Selon nos sources en Espagne, il n'y a pour le moment aucun lien établi entre Al Haski et le crime en Hollande, mais il est certain pour les services de police espagnols que le Marocain a été enrôlé pour diriger une partie du GICM en Belgique sous les ordres d'Akoudad. Cette nouvelle tête qui tombe jette la lumière sur les principales ramifications européennes du GICM qui ne sont pas comme on l'avait supposé à tort installées essentiellement en France et en Allemagne. Les dernières révélations émanant de plusieurs services de sécurité en Europe affirment qu'elles sont très implantées en Belgique et en Hollande où les structures bénéficient de plus de soutien de la part d'une catégorie de financiers acquis à la cause et qui n'est pas nécessairement de nationalité marocaine. Dernier point important à retenir, c'est que les autres Marocains arrêtés par le juge espagnol sont Ali Fahimi, Brahim Atia El Hammouchi et l'imam de la mosquée de Puerto del Carmen, Abdellah Mourib. Ils étaient sur le point de monter une structure du GICM dans les Iles Canaries pour cerner à la fois l'Espagne et le Maroc.