Réforme de la Sûreté nationale Avec l'avènement de Hamidou Laânigri aux commandes de la DGSN, une véritable “tempête” souffle sur l'administration territoriale de la police emportant dans ses tourbillons tout ce qui est de nature à ne pas cristalliser le partenariat entre le citoyen et l'agent de sûreté. Une réforme mettant en avant une nouvelle police de proximité que traduisent les GUS (groupes urbains de sécurité) et les PPP (postes de police de proximité). “Nous militons pour l'enracinement d'une nouvelle culture de la police de proximité et de la prévention des délits et des crimes” expliqua, d'emblée, Bouchaïb Rmail, Directeur de la Sûreté publique et coordinateur des services centraux à la DGSN lors de la rencontre du mercredi 20 octobre à l'Institut Royal de Police de Kénitra. Un établissement à l'avant-garde des techniques de formation et d'entraînement les plus avancées qui produit les élites aux divers grades, métiers et spécialités de la Sûreté nationale, où la première fournée de femmes policières a déjà été consommée (dont une dizaine de femmes commissaires). Bref tous les moyens sont mobilisés et les bonnes volontés mises à l'épreuve pour dessiner les nouveaux contours de l'agent marocain du nouveau millénaire. Garant du slogan que vient d'adopter la DGSN : “La police plus proche de vous pour votre sécurité”. Des villes plus sécurisées Il aura fallu attendre avant que ne se décide le corps de la sécurité nationale à s'engager dans la transparence et à concocter sa transformation salutaire. Et l'on ne saluera jamais assez cette “initiative exceptionnelle” de communication avec un large public venant de services historiquement réputés pour leur autarcie et l'opacité de leurs agissements. Le diagnostic est sans appel et les plus hauts fonctionnaires de la Sûreté dans le pays ne le dissimulent plus : “La DGSN est aujourd'hui confrontée à de nouveaux défis liés à la question de la sécurité des citoyens au premier plan. Nous assistons en effet à une recrudescence de la délinquance et à l'apparition de nouvelles formes inquiétantes de criminalité”, signale, avec sérénité et conscience aiguë B. Rmail. Les responsables en appellent à toutes les composantes des forces de sûreté nationale pour accomplir leurs tâches, dans les meilleures conditions de proximité des citoyens, en matière de renforcement et d'extension de la sécurité publique, de police judiciaire et des Renseignements généraux. Nos responsables de la sécurité ont pris conscience des enjeux des nouvelles attentes de nos populations qui réclament une police “plus proche, plus visible, plus efficace, capable de faire reculer la délinquance et les incivilités au quotidien”. Au plan opérationnel, 6 GSU foncent dans le tas depuis le 17 octobre courant dont deux groupes à Rabat, trois à Casablanca et 1 à Marrakech. Deux autres unités spéciales sortiront en juin 2005 pour porter le nombre total de GSU à 20 groupes totalisant un effectif de 4 000 agents tandis que le pays comptera une trentaine de GUS à l'horizon 2006 pour un total effectif de 6 600 agents. Le policier d'aujourd'hui et de demain n'est plus ce personnage controversé, en déficit d'image dans le discours social, “ripoux pour certains” abuseurs d'autorité pour d'autres, mais le citoyen de la patrie dont l'abnégation n'a d'égale que son acharnement à garantir la sécurité. Au chapitre des PPP qui seront lancés à partir du 1er janvier 2005 par le déploiement de 300 postes de proximité dans les villes d'Agadir, Oujda, Meknès, Fès, Marrakech, Casablanca, Rabat, et Laâyoune. Un millier d'autres postes sera opérationnel avant le terme de 2007 regroupant un effectif de 12 000 agents. Beaucoup d'efforts restent à consolider par nos vaillantes forces de sûreté nationale dont les 45 000 membres qui la composent représentent un rapport de 1 agent pour un peu plus de 330 habitants. De toute évidence, c'est gagné pour nos cadres de la sécurité publique en perçant, pour la première fois, les murs secrets et en optant pour la transparence et une large communication médias. Réconcilier le citoyen avec l'agent de police et promouvoir la culture d'une police de proximité citoyenne. Le plus dur a été fait en faisant voler en éclats les chaînes de l'ostracisme qui entouraient cette “famille” de la nation. Maintenant, le mieux est à venir !