Féminin et féministe, arabophone et bien fait... Nisaa mina al Maghrib a le mérite d'être le féminin le plus lu au Maroc. Sa rédactrice en chef, Leila Benyassine s'en targue : “depuis novembre 2000, nous faisons 0 invendu”, sans oublier de mentionner les débuts pas si roses que cela. “Nous avons démarré en avril 2000. Les six premiers mois qui ont suivi se sont passés très calmement, les lectrices connaissaient à peine notre existence. En novembre 2000, nous avons sortis un numéro “50 Djellabas” qui a fait des ravages auprès des lectrices. Ce mois-ci, nous avons tout vendu jusqu'au dernier numéro. Depuis Nisaa fait de 0 invendu chaque mois”. Un succès légitime, puisque Nisaa mine al Maghrib a bien ciblé : “femmes arabophones mais aussi francophones, entre 18 et 35 ans, actives mais pas forcément intellectuelles...”. Inspiré de Femmes du Maroc dont il est l'équivalent en arabe, Nisaa mina al Maghrib garde quand même une indépendance par rapport à la publication francophone. “Nous traitons des mêmes sujets mais différemment. Notre cible est différente, elle est beaucoup moins élitiste que celle de Femmes du Maroc. Rédactionnellement, nous sommes beaucoup plus accessibles” détaille la rédactrice en chef, “nous essayons de rester les plus proche des lectrices, nous nous basons sur leurs témoignages, leurs vécus, avec des questions-réponses de spécialistes dans différents domaines...”. Faire simple et accessible n'est pas contradictoire avec faire intelligent : “Nous traitons tout aussi bien des sujets politiques qu'économiques. En tant que femmes, nous sommes concernées par l'économique et la politique, on adore la mode et le maquillage et on fait de la cuisine... tout cela, on le trouve dans Nisaa mina al Maghrib” explique avec humour. Leila Benyassine.