Leïla, 40 ans Secrétaire de direction “Il ne faut pas se leurrer, il n'est pas du tout question de militantisme. La femme quand elle achète une revue féminine c'est pour les rubriques beauté et mode. Il arrive très souvent qu'une femme achète un féminin parce qu'elle l'a feuilleté dans le kiosque et qu'elle a trouvé quelque part dans une page un modèle de Djellaba qu'elle a aimé...”. Hicham Smyej, 33 ans Rédacteur en chef d'un magazine pour homme “Il y a des féminins que j'aime d'autres que j'apprécie moins, c'est assez relatif. Au Maroc, la presse féminine tourne autour de quatre sujets : Mode, beauté, Moudawana et scolarisation de la fille dans le milieu rural. Ce sont des sujets qui reviennent dans cette presse depuis son apparition au Maroc. Je crois que les revues féminines devraient prendre les femmes plus au sérieux. Creuser un peu plus dans des sujets de société... Cette presse fait du militantisme féministe, mais je crois que c'est une manière pour elle de se légitimer dans le milieu de la presse comme un produit qui n'est finalement pas pris au sérieux”. Maria, 29 ans Pharmacienne “La presse féminine est une presse qui se fait de l'argent en se cachant derrière des alibis de militantisme féministe. C'est une presse, à mon sens, très commerciale qui n'existe que dans le seul intérêt d'attirer les annonceurs. Souvent en feuilletant un féminin, j'ai l'impression d'avoir entre les mains un catalogue, qui plus est, est payant”. Chifaâ, 23 ans Journaliste “Il m'arrive très souvent de lire la presse féminine marocaine pour être au courant de l'évolution de la situation de la femme au Maroc qui y est plus détaillée que dans la presse dite générale. Les rubriques mode et beauté m'intéressent moins pour la simple raison que je préfère les lire dans des revues étrangères où elles sont d'ailleurs beaucoup mieux traitées. Même à ce niveau là, je trouve que les féminins au Maroc manquent énormément d'originalité par rapport à ce qui se fait ailleurs...” Othmane, 35 ans Employé de banque “La presse féminine a le mérite de participer à l'émancipation de la femme marocaine à qui elle donne l'opportunité de se mettre au diapason de ce qui se passe à l'échelle internationale. Il est évident aussi que la presse générale ne peut pas remplacer la presse dite féminine parce que les femmes sont les mieux placées pour traiter de leurs problèmes et de leurs occupations”. Malika, 30 ans Fonctionnaire “J'étais une lectrice assidue de Femmes du Maroc depuis sa parution, mais depuis que je suis maman j'ai opté pour Famille actuelle que je lis régulièrement. Je suis donc passée de la presse féminine à la presse de famille parce que je me sens plus concernée par les sujets qui y sont traités”.