Flambée des cours du pétrole Nombreuses sont les compagnies aériennes à répercuter l'envolée des prix de l'or noir sur leurs tarifs. La plupart d'entre elles amorcent leur deuxième augmentation en trois mois. Dans cette foulée, Royal Air Maroc (RAM) reste sur la première hausse de ses tarifs en attendant de voir si la donne est structurelle. La “surcharge fuel”, instaurée en juin par Royal Air Maroc à l'instar des compagnies aériennes suite à l'envolée des cours du pétrole, qui augmentait les prix des billets d'avion, ne sera pas majorée du moins pour l'instant. “Pour l'heure, nous allons temporiser en espérant une éventuelle détente. Ainsi, nous nous contenterons de la petite hausse de nos tarifs de 3 à 5 euros par tronçon sur le réseau Europe que nous avions effectué en juin dernier. Actuellement, nous ne sommes pas alignés sur les autres compagnies aériennes”, confie Driss Benkirane, directeur du réseau Moyen Courrier de Royal Air Maroc. En effet, pour la deuxième fois en trois mois, la plupart des transporteurs aériens relèvent leurs tarifs. Air France, qui augmentait ses prix de 3 euros par trajet, a effectué une majoration de ceux-ci depuis le 24 août dernier. Ainsi, les montants de ses billets sont en hausse de 2 euros sur le réseau domestique, de 3 euros sur le réseau moyen courrier - Europe et Afrique du Nord - et de 12 euros sur les longs courriers, à l'exception des vols vers les départements d'outre-mer, où l'augmentation sera limitée à 10 euros. Outre Air France, ils sont nombreux à répercuter l'envolée des prix de l'or noir sur leurs tarifs. KLM tout d'abord, qui a fusionné avec le transporteur français, a annoncé qu'elle augmenterait ses tarifs de 3 euros en moyenne à partir du 1er septembre. De même l'allemande Lufthansa et TAP Air Portugal vont majorer leurs prix prochainement. British Airways et Virgin Atlantic avaient, quant à elles, pris une telle initiative dès le début du mois d'août. Aujourd'hui, les prix du carburant ont atteint leurs plus hauts niveaux historiques. Le baril de brut a atteint les 47 dollars. “Si la tendance haussière persiste, nous serons obligés de revoir notre position”, précise le directeur du réseau Moyen Courrier de Royal Air Maroc. Pour les compagnies aériennes, le retour à la normale signifierait le cours du baril en dessous de 35 dollars. À ce niveau de prix, elles prévoient pratiquement toutes la suppression des augmentations dans les deux mois qui suivent. À noter que chaque transporteur aérien gère l'impact de la hausse du prix du kérosène selon sa politique commerciale et marketing. Ainsi, pour le carburant, les compagnies aériennes s'attèlent à couvrir leur consommation à un cours du baril très en dessous des 35 dollars. Pour 2004-2005, les niveaux de couverture varient d'une compagnie à une autre. Selon Driss Benkirane, les compagnies aériennes doivent généralement gérer deux risques liés notamment au change (rentrée d'argent en devise et dette en dollars) et au carburant. “Royal Air Maroc a toujours couvert une grande partie de ses besoins au cours de ces quatre dernières années”, dit-il. Avec le cours du baril actuel, le carburant représente 35 à 40 % du prix du ticket d'avion, soit le premier poste dans la structure des coûts avant même les charges du personnel qui viennent juste après. À Royal Air Maroc, on reste tout de même optimiste. Le cours du baril du pétrole ne doit pas tarder à entamer sa chute. En tout cas, il y va de ses belles performances qu'elle enregistre sur le créneau touristique pendant cette année.