Athlétisme. A un mois des J.O d'Athènes A un mois de l'ouverture des J.O, l'état de santé des chefs de file n'est pas des plus rassurants et sauf miracles des forfaits pourraient être déclarés ôtant à la délégation d'athlètes toute chance de médailles. Deux cas méritent d'être traités avec la plus grande attention et délicatesse puisqu'ils concernent nos deux meilleures chances de podium, en l'occurrence Hicham El Guerrouj et Nezha Bidouane. Leur statut de super-star exige un traitement particulier car demain, les deux idoles du public marocain feront la “une” de l'actualité en annonçant leur retrait des Jeux pour cause de préparation insuffisante. El Guerrouj l'a laissé entendre juste après sa mésaventure de Rome (2 juillet) et ses craintes ne se sont pas dissipées après sa victoire au forceps à Lausanne. Car l'intouchable sur 1500 m a peiné, ce soir-là, pour conserver la victoire scellée en un 3' 32'' plutôt rassurant. Les consultations médicales à Paris n'ont pas levé tous les doutes et il faudra attendre une sortie dévastatrice du grand champion marocain pour lui redonner le moral d'acier nécessaire pour aborder des Jeux Olympiques frappés de malédiction !… N'est-ce pas à Atlanta (1996) et à Sydney (2000) qu'il a connu les deux plus retentissants revers de sa prestigieuse et inégalable carrière ? Alors que faut-il attendre d'Athènes après les “frémissements” de Rome et Lausanne ? Sans l'assurance de la totale plénitude de ses moyens, Hicham El Guerrouj ne s'engagera pas dans une sombre galère. Ce qui ne signifie nullement la fin de son règne mais tout juste une courte pause dans sa longue carrière. Une hibernation préjudiciable Pour Nezha Bidouane, les choses sont davantage compliquées car on ne sort pas “indemne” de 34 mois de repos sans compétition. Sa dernière prestation remonte en effet au 9 septembre 2001, lors de la finale du Grand Prix IAAF à Melbourne. Depuis cette date, la championne du monde s'est retirée pour enfanter et goûter aux joies d'une naissance. Sa reprise avec l'entraînement a été longue et minutieuse, mais on sait que ça n'a rien à voir avec la compétition. D'ailleurs en août 2003, elle a dû renoncer aux Mondiaux à Paris pour préparation insuffisante. En cette année 2004, elle n'a pas encore réalisé le minima sur 400 m haies (55''60) lors de son unique sortie au meeting de Rabat. Comme elle a fait l'impasse sur les deux meetings de Rome et Lausanne. A 35 ans, Nezha Bidouane n'est pas prête de retrouver son chrono de 52'90 qui lui a permis de dominer sa spécialité. Dans une quinzaine de jours, on sera fixé sur son… avenir. BLK