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L'Espagne adopte la politique de l'autruche face à l'immigration
Publié dans La Gazette du Maroc le 16 - 02 - 2004


Le Détroit de Gibraltar, fossé entre deux mondes
La Gazette du Maroc présente une série de deux enquêtes sur la question de l'immigration en Espagne. La première partie est consacrée aux politiques et au cadre légal qui régit les étrangers se trouvant sur le territoire ibérique.
Ils sont plus de 150 millions de par le monde à la recherche d'un monde meilleur. La moitié d'entre eux sont partis à la quête d'un travail. Nomades des temps modernes, les migrants sont les témoins de la paupérisation et de la marginalisation qui afflige une grande partie des habitants de cette planète. La déstructuration des économies, résultat d'une globalisation dévastatrice, en est la cause principale. Pour Esteban Tabares, le secrétaire général de l'association Sevilla Acoge, l'une des plus importantes associations en matière de défense des droits des immigrés de l'Andalousie, "l'immigration est une conséquence de la déstructuration des économies locales. La question est très profonde". C'est d'ailleurs ce qu'avait tenu à rappeler la communauté internationale en 2001 au moment de la Conférence de Durban contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance. "Il est d'une importance critique de faire en sorte que nos sociétés soient conscientes des vraies causes de l'immigration qui nous affecte tous dans ce village global. Ajustement structurel, néolibéralisme et conditions de marché, favorisant seulement un petit nombre de nationaux, de pair avec l'inégalité sociale et économique, poussent les personnes à migrer en quête de meilleures opportunités". Sans travail, sans espoir, l'émigration s'avère la solution obligée pour des millions d'être humains.
Une étude réalisée par l'Association pour les droits humains (Espagne) et l'association Pateras de la vida, rendue publique à la mi-janvier 2004, révélait que plus de 63% des Marocains de la ville de Larache -l'une des villes du royaume d'où partent le plus de migrants- espèrent immigrer un jour en Espagne.
Les négriers
Face aux innombrables barrières érigées contre l'immigration par les pays industrialisés, la volonté de migrer de millions d'Africains ne s'en trouve pas pour le moins réduite. Au regard de l'objectif, le moyen est souvent secondaire. Effet direct des politiques européennes et espagnoles très restrictives en matière d'immigration, le crime organisé international est le premier acteur à profiter du très lucratif marché de l'immigration. Dans des chaloupes, sous des camions ou dans des conteneurs, tous les moyens sont bons pour arriver à destination. A défaut de voyager en première classe, c'est au péril de leur vie que 100 000 à 150 000 femmes, hommes et enfants font ainsi le trajet entre le Maroc et l'Espagne chaque année. Près de 2 000 d'entre eux n'arrivent toutefois pas à destination. Les médias relèvent, ici et là, quelques dizaines de cadavres retrouvés sur les berges de l'Espagne. Et pourtant, il n'y a que 14 kilomètres à franchir entre les points de départ et d'arrivée. Selon les données officielles avancées par le Conseil européen en décembre 2002, seuls 10% des haragas (ceux qui brûlent leur passé) seraient interceptés chaque année. Détroit le plus surveillé au monde, celui de Gibraltar est l'abysse des inégalités où s'engouffrent les espoirs de milliers d'êtres humains partis à la recherche d'un minimum de dignité. Zouheir, 17 ans, originaire de Rabat, est arrivé à Séville en octobre 2003. Parti de façon autonome, l'adolescent dit qu'il n'est pas passé par les réseaux de trafiquants pour entrer en Espagne. "Je me suis caché sous un camion pendant deux jours. Je n'ai rien mangé pendant tout ce temps. Je n'ai fait que boire de l'eau". Arrivé à Algésiras, port principal de la péninsule méditerranéenne de l'Espagne, Zouheir a dû changer de camion. “Quelques heures plus tard, ajoute-t-il, je suis descendu à une station service. j'allais me rendre au Portugal. J'ai été chanceux car sur la route j'ai rencontré un Marocain qui m'a demandé où j'allais". Depuis 3 mois, l'adolescent vit à Séville. Pour dormir, il couche dans une petite wagonnette "avec les autres". Les conditions dans lesquelles Zouheir se retrouve sont loin de ce qu'il avait imaginé. "Je me lave une fois par semaine. Une fois par jour, pour 3 euros, je mange un bocadillo". Retourner au Maroc? "Non, car il n'y a pas de boulot". Le peu d'espoir qui lui reste se trouve aujourd'hui à Séville. "J'attends de l'argent de ma sœur. Elle devrait m'en envoyer d'ici quelques semaines".
Mohamed L. et Mohamed D. sont sans papiers. Rencontrés à l'association Sevilla Acoge où ils viennent de terminer leur cours d'espagnol, D. explique qu'il est parti du Maroc en 1998 avec un visa d'études pour la France. 4 ans et demi après avoir complété ses études supérieures, l'homme de 30 ans a décidé d'aller s'installer en Espagne "car les possibilités d'avenir sont plus grandes. C'est plus facile d'être régularisé ici ", assure D. qui est établi à Séville depuis 10 mois, tout comme son ami L. qui, lui, est arrivé en bateau commercial à partir du Maroc. Travailleur journalier au port de Casablanca, Mohamed L. a donc
pu s'infiltrer plus facilement dans l'embarcation qui allait le mener à Séville. Après 3 jours de route, l'homme de 27 ans arrivait à Séville. "Pendant un mois j'ai dû coucher dans la rue. Pour me nourrir j'étais obligé d'aller manger à l'église", se rappelle-t-il. Diplômé en droit en l'an 2000, L., comme pour le quart de million de diplômés universitaires marocains actuellement au chômage, s'était retrouvé sans emploi.
Tous deux originaires de Casablanca, D. affirme qu'ils sont "coincés au Maroc. On veut juste voir le monde, mais on nous en empêche. Quand tu veux entrer en Europe ou au Canada par exemple, ils te demandent plein de papiers et te posent des conditions que tu ne peux pas remplir". Diplômé d'économie, D. comprend toutefois que les obstacles à l'immigration sont bien plus grands et plus profonds que la simple question des papiers. C'est plutôt l'effet des "politiques entre les pays du Nord et du Sud qui ne la permettent pas. Il y a dépendance sanitaire, économique et technologique. Il y a beaucoup d'intérêts derrière ce problème", avance-t-il. Avec quelques contrats ici et là, D. arrive à s'en sortir et garde toujours espoir. "On se bat pour un bout de papier, pour un truc minable, mais au moins notre situation ici est meilleure. Après tout, tout ce qu'on veut c'est juste trouver un boulot, une femme et vivre tranquillement".
Des lois liberticides
Critiquée par plusieurs associations de défense des immigrants et des droits de l'homme, la loi sur les étrangers adoptée par le gouvernement Aznar (Parti populaire) en décembre 2003, a davantage été motivée par un souci de sécurité que d'humanité. Pour Carmen Crespo, mairesse de la ville d'Adra, députée et porte-parole en matière d'immigration et de travail au Parlement de la région autonome d'Andalousie, il n'y aurait pas lieu de s'inquiéter. "La sécurité et l'humanité ne font qu'un", assure-t-elle. Toutefois, si l'approche est passive, cela favorisera le travail des mafias espagnoles et marocaines, et ce, au détriment des questions humanitaires". Résultat d'une logique de répression et de contrôle, la politique espagnole en matière d'immigration s'inscrit à contre-courant des mises en garde et des critiques formulées par la communauté internationale. Déjà en 2000, l'Assemblée parlementaire européenne avait fortement critiqué les Etats européens à cet égard. Tout en soulignant le paradoxe que l'immigration n'est pas un droit de l'homme fondamental au même titre que celui de la migration, les députés rappelaient que "les restrictions draconiennes mises en place par les pays européens en matière d'immigration légale accroissent la probabilité d'entrées illégales […] et encouragent le recours aux services de trafiquants d'êtres humains sans scrupule". Une étude indépendante publiée en août 2002 pour le compte de l'Organisation internationale pour la migration en arrive aux mêmes conclusions. "Les options très limitées d'émigrer (légalement) vers les pays d'Europe de l'Ouest ont forcé des candidats potentiels de changer pour d'autres destinations et de créer divers subterfuges afin de pouvoir émigrer, à l'occasion, au détriment de leur vie ".
Des politiques sécuritaires
Quelques temps avant les élections espagnoles de 2000 le contexte politique entourant la question de l'immigration allait prendre un nouveau tournant. "Depuis 1998, la question est devenue électorale", affirme Andrès Rodriguez Benot, Vice-recteur des relations institutionnelles et internationales et professeur de droit international à l'Université de Séville. "Mais curieusement le PP, qui avait une position plus dure envers les immigrants, a été élu. C'est très étonnant". En présence de l'Ombudsman de l'Andalousie, José Chamizo, Benot se souvient que les partis de gauche pensaient que la société espagnole était plus solidaire avec les immigrants. Mais les dernières élections auront démontré tout le contraire. Bâties sur la peur et le rejet de l'Autre, les politiques de contrôle et de sécurité en matière d'immigration que défendait le PP avec acharnement depuis plusieurs années, allaient enfin se matérialiser. Les médias y sont aussi pour quelque chose. Chaque jour, les journaux, les chaînes de télévision et les radios rapportent des événements relatifs à l'immigration. Selon une récente étude européenne, 63 % des articles de journaux espagnols traitant de l'immigration auraient un caractère négatif. Un rappel constant que l'Autre frappe à nos portes.
Entamées dès la fin des années quatre-vingts, répondant avant tout aux exigences posées à l'Espagne par son adhésion à l'Union européenne (1986), les réformes apportées à la loi espagnole sur les étrangers de 1985 n'ont cessé d'être resserrées. La dernière en règle, celle de décembre 2003, "réduit considérablement les droits des immigrants irréguliers, en particulier ceux des Marocains", soutient le professeur Benot. "C'est une véritable marche en arrière qui se produit depuis quelques années, surtout au niveau des droits collectifs, tels ceux de la syndicalisation, du droit de réunion et de manifestations", qu'interdit la loi depuis l'amendement du 22 décembre 2000. En réponse aux nombreux acteurs de la société civile espagnole qui accusaient le gouvernement d'avoir adopté une loi liberticide, Enrique Fernandez-Miranda, ministre de l'Immigration, avait toutefois justifié de telles restrictions par les attaques qui s'étaient produites le 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
Dans un autre dossier, la Cour constitutionnelle espagnole a stipulé, dans son jugement du 29 janvier 2001, que la couleur de la peau, ou autres caractéristiques d'apparences étrangères, pouvait être utilisée comme critère de contrôle et de vérification par la police. Seul un des six juges avait émis un avis contraire. Les possibilités de regroupement familial se trouvent aussi réduites depuis quelques années. Pour qu'un enfant puisse être automatiquement reçu, l'âge est passé de 21 ans à 18 ans. De plus, soutient Benot, "le renouvellement du visa en Espagne n'est plus possible. On doit retourner dans son pays d'origine et refaire le processus", mesure qui, une fois de plus, favorisera le trafic et la traite d'êtres humains.De réformes en réformes, l'approche législative du gouvernement, légitimée par les citoyens espagnols, tout en répondant au souhait de la société espagnole, s'obstine à vouloir faire de la sécurité le seul objectif. Le protecteur du citoyen andalou quant à lui y voit plutôt une fuite en avant de la part de l'Espagne. "La seule et unique solution afin d'empêcher l'immigration irrégulière de masse est le développement des pays pauvres, ce qui impliquerait une redistribution des richesses". Entre temps, "la loi espagnole doit être plus souple. L'administration doit aussi appliquer les règlements de façon plus souple et plus constante. La facilitation du processus de regroupement familial est aussi nécessaire, surtout pour les Marocains", avertit l'ombudsman.
Dénoncée par l'ensemble des associations de défense des droits des immigrants, la nouvelle loi vient "bafouer les droits des immigrants", soutient Juan Vasquez. Membre de l'Association pro derechos humanos de Séville, l'homme d'une soixantaine d'années est outré par ce qu'il constate. "A titre d'exemple, les migrants qui demandent de l'aide pour des soins de santé doivent s'inscrire sur une liste à l'hôpital. Avant, la police n'avait pas le droit de la vérifier. Mais avec la nouvelle loi elle a la permission de le faire". Pour Inmaculada R. Garcia, responsable à l'association Almeria Acoge, le constat est le même. "La police peut vérifier les dossiers et procéder à l'arrestation de personnes en situation irrégulière. Heureusement, poursuit-elle, jusqu'à présent ils n'ont pas commencé à l'appliquer". Ancien émigré espagnol ayant fui l'Espagne sous le régime franquiste, Vasquez comprend mal l'attitude des gens face à l'immigration, principalement quand il est question d'immigrants irréguliers. "Les Espagnols, pour avoir l'esprit tranquille, disent que" nous ne sommes pas contre les immigrants, mais ils doivent avoir leur papiers en ordre". Mais c'est un faux argument, s'indigne l'homme. Moi-même, ancien migrant en France et en Suisse, j'ai subi la même chose que la plupart de ceux qui sont ici. On ne me facilitait pas l'obtention de papiers. Quand on est dans le besoin, on ne peut pas être toujours en ordre, surtout que dans ces pays là d'où ils partent on ne leur donne pas toujours de papiers". L'application de la nouvelle loi se fait de façon chaotique. A chaque jour, Inmaculada parle au téléphone avec le bureau conjoint du ministère du Travail et de l'Immigration. "On n'y comprend rien", déplore-t-elle. "Le règlement d'application devrait sortir dans 6 mois. En attendant, afin que l'on puisse s'y retrouver, nous avons demandé au chef du département des renseignements à ce sujet, mais il est impossible d'obtenir de rendez-vous".Président d'El Ejido Acoge, Abdelaziz Chabar soutient quant à lui qu'il y a "beaucoup de temps d'attente et de retard au bureau de l'administration d'Almeria relativement aux demandes de régularisation des sans-papiers. En plus, ils ont quatre numéros de téléphone, mais une seule personne est là pour prendre les appels". A Sevilla Acoge, "la problématique entourant les politiques de contrôle de l'immigration se fait sentir depuis l'adoption de la première loi en 1985 par le parti socialiste –PSOE-. Déjà, elle était très restrictive, mais d'année en année la loi est devenue plus dure à l'égard des immigrants", soutient Esteban Tabares. Pour lui, de telles mesures s'expliquent du fait que "c'est l'opinion publique qui veut voir les immigrants refoulés. Pour la population, ils sont une source de délinquance et d'insécurité". Forte de ses avocats, l'association travaille d'arrache-pied afin de pouvoir assurer le droit à l'information, à l'hébergement et au travail des immigrants. Mais les nombreux obstacles légaux et administratifs ne facilitent aucunement son travail, pourtant essentiel. L'Organisation internationale Médecins du monde dénonce depuis longtemps la situation dans laquelle vivent les immigrants. Travaillant principalement avec les sans-papiers, Carmen Zamora Fuentes, coordinatrice du programme d'attention socio-sanitaire aux immigrants d'Andalousie à Séville, prétend que les problèmes que rencontrent les immigrants sont le résultat des réformes qu'ont passées les législateurs, qui "voient l'immigration comme un problème et non pas comme un effet". Au lieu d'adapter la loi au nouveau contexte, selon une approche nouvelle, c'est-à-dire de considérer l'immigration comme étant un apport positif pour le pays, "les décideurs enlèvent le peu de droits que les immigrants ont et en plus ils ferment les frontières. Mais la réalité, comme le précise la coordinatrice, c'est que notre pays est riche et il vieillit, alors qu'au Sud les pays s'appauvrissent" et sont confrontés à une croissance démographique énorme. Ils ne cesseront pas de venir de toue façon". Dans son bureau d'Adra, la mairesse et députée-porte-parole du gouvernement du PP soutient, au contraire, que "le parti, dès les premières tentatives de changements à la loi sur les étrangers, a toujours tenté de donner le plus de droits aux immigrants, ce qu'ils n'avaient pas auparavant. Des droits, mais aussi des devoirs", précise Carmen Crespo. Enrayer l'immigration irrégulière est l'objectif premier du PP. Forte du consensus national sur l'approche sécuritaire à adopter face aux étrangers, la politicienne précise que "le parti a toujours été contre l'autre position qui voudrait voir les frontières plus ouvertes. C'est pourquoi nous devons exercer plusieurs efforts au niveau du contrôle des immigrants", tant pour ceux qui transitent à partir de l'Europe, que ceux qui viennent d'Afrique. "Le processus d'ouverture des frontières et de régularisation n'est pas souhaitable, car cela créerait la marginalisation". La solution est pourtant simple assure Crespo. "Les immigrants n'ont qu'à venir avec leurs documents en ordre et leur contrat de travail ".
En attendant, grâce au trafic et à la traite d'êtres humains, le crime organisé international quant à lui continue à empocher plus de 100 000 millions d'euros par an, et ce, sans compter l'argent que rapporte le trafic de la drogue, les deux types de trafics étant intimement liés. A l'égard de telles pratiques criminelles, la rapporteuse spéciale de l'Organisation des Nations Unies sur les droits des migrants, Gabriella Rodriguez Pizarro, dans son rapport de février 2002, attribue la cause de ce problème à une "apparente complicité des fonctionnaires avec les réseaux de trafiquants et à la corruption qui règne dans le domaine de la traite et du trafic d'êtres humains", ce que confirme par ailleurs une source diplomatique marocaine: "La corruption au sein des différentes administrations permet aux groupes mafieux de travailler à leur aise. Toutefois, selon celle-ci, la nouvelle loi espagnole [de décembre 2003] permet aujourd'hui de pallier les vides administratifs qui existaient auparavant et qui permettaient aux groupes de mafieux de s'infiltrer".
A l'image des accords européens en matière de politiques communes sur l'immigration, communément appelés l'espace Schengen, les politiques du gouvernement d'Aznar en matière d'immigration s'avèrent être un échec. L'essence des lois d'où elles émanent est le résultat tangible de la peur, de la réaction. "Il n'y a pas de formule magique pour régler la question de l'immigration. Il n'y a aucun gouvernement, aucun parti qui puisse avoir cette formule car la question de l'immigration est trop compliquée", déclare la porte-parole en matière d'immigration, visiblement impuissante devant la situation. Après tout, déclare Crespo, "la capacité d'accueil de l'Espagne est relative au nombre d'emplois que nous avons à donner. En ce moment, le contexte économique est magnifique, se réjouit-t-elle. Il y a beaucoup de travail temporaire à offrir pour la récolte des fraises et des tomates ".
DNES : Francis Clermont
(à suivre)


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