Eclairage public 8 janvier dernier, le Conseil de la ville de Casablanca confie la gestion de l'éclairage public à Lydec. Les résultats se manifestent dans les 6 mois. Quelles sont les priorités fixées par le Conseil ? Comment s'organise Lydec ? Quel est le budget alloué à ce service ? Qu'en est-il du personnel de la CUC ? Yves Reymond, directeur général adjoint de Lydec nous éclaire sur les clauses du protocole d'accord et les actions entreprises par la Lyonnaise des eaux. La Gazette du Maroc : le protocole d'accord du 8 janvier dernier porte sur une période transitoire de 6 mois, durant lesquels Lydec est tenue de réaliser certains objectifs. Quelles sont les tâches qui vous ont été assignées ? Yves Reymond : nous avons aujourd'hui l'exploitation et la maintenance du réseau d'éclairage public avec des objectifs qui nous ont été clairement fixés par la CUC . A savoir : améliorer rapidement et sensiblement la qualité de l'éclairage public et de manière durable. Autrement dit, il faut que très rapidement la population puisse voir une amélioration de la qualité d'éclairage et que nous mettons en œuvre des solutions qui puissent durer dans le temps. En matière de priorité, aujourd'hui, la CUC a défini les zones périphériques et les bidonvilles qui sont déjà électrifiés. Cela donne un périmètre très vaste sur Casablanca, mais marque une orientation très forte de la part de la CUC. A partir de cette orientation, nous sommes en train de voir tous les présidents d'arrondissements, les gouverneurs, toutes les autorités de la ville. Ils expriment individuellement leur priorité de quartier, d'arrondissement. Nous sommes en train de recenser toutes ces priorités. Nous allons les synthétiser et faire une proposition générale d'actions très rapides à la CUC. En quoi consistent ces actions ? Nous définissons trois niveaux de priorités. Ce que les autorités de la ville souhaitent dans un délai de 3 mois, dans un délai de 6 mois et dans l'année. A partir de là, nous allons pouvoir agir. Les actions seraient de remettre en état les rues et quartiers définis par les représentants de la ville. L'objectif qui est vivement souhaité par la CUC est un taux d'éclairement de 90% dans 6 mois, soit 9 luminaires sur 10 d'éclairés.. Aujourd'hui, on est à moins de 6 à 7 luminaires d'éclairés. Ce challenge est assez ambitieux, mais nous nous organisons à terme pour satisfaire les attentes de la ville et de ses habitants. A combien estime-t-on le budget alloué à ce service ? L'ensemble du budget est pris par Lydec dans le cadre de sa convention. Dans cette rubrique, il y a deux aspects : un aspect investissement et un aspect exploitation. L'investissement c'est ce qui va contribuer à mettre en place le réseau. On remplace des candélabres, des poteaux, des câbles. Là, nous prévoyons un budget d'investissement de 20 millions de dirhams par an. Et puis il y a le budget d'exploitation, réservé au personnel, véhicules ainsi que toutes les charges qui permettent l'entretien au quotidien du réseau. C'est un volume financier d'environ 10 millions de dirhams. Le reste est à la charge de la CUC, c'est-à-dire : les consommations, estimées à 100 millions de dirhams par an. Pour ce challenge, vous allez devoir encadrer le personnel ou le recruter. Comment Lydec compte s'y prendre pour gérer ce service? Au niveau du personnel, la CUC met à la disposition de Lydec son personnel affecté à l'éclairage public, le matériel, les véhicules réservés à cet effet. Lydec va mettre à disposition le personnel et les moyens nécessaires pour compléter ces dispositions. Nous avons mobilisé des experts qui font partie du groupe, des actionnaires. Ils seront des experts "lumières", chargés de ce type d'opération ailleurs. Nous allons nous inspirer d'expériences et de références d'éclairage public de Paris, Venise, Singapour. Cela permettra à Casablanca de bénéficier très rapidement des méthodes et des technologies les plus modernes. L'une des premières actions serait la mise à disposition d'un logiciel informatique assez sophistiqué. Ce logiciel permettra d'améliorer nettement le suivi de la gestion de l'éclairage public. Il sera installé dans les semaines qui viennent. Le recensement en cours servira à alimenter la base de données qui sera utilisée pour l'entretien du réseau. Si on reparlait chiffres ? En tout, quel serait le nombre de personnes mobilisées pour faire ce travail ? Le personnel de la CUC affecté, c'est une centaine de personnes en recensant les agents administratifs, les chauffeurs des véhicules…etc. Nous avons mobilisé une équipe de 12 personnes, des experts connaissant déjà très bien le réseau d'éclairage public de Casablanca, 4 experts internationaux qui sont là pour apporter leur savoir-faire à cette équipe. Ce savoir-faire compte, entre autres, des méthodes de renouvellement systématique de l'éclairage de manière préventive. C'est-à-dire : dans moins de 2 ans, l'ensemble du réseau d'éclairage public sera remplacé par anticipation avant la fin de sa durée finale. Autrement dit, une lampe a une durée de vie de 10.000 heures, mais avant qu'elle ne grille, on la remplacera. Il y a une déperdition de 8%. Cela va apporter un confort et un service beaucoup plus important aux usagers de la voirie : automobilistes et piétons.