Marché italien Le nombre de touristes italiens au Maroc n'arrive pas à franchir la barre des 150.000 visiteurs. Même si on s'est rapproché de ce chiffre il y a quelques années, la destination est aujourd'hui en perte de vitesse (recul de 20 %) sur ce marché émetteur très convoité. A côté de l'ONMT qui veut récupérer les parts perdues, RAM compte catalyser le marché en établissant une 3ème desserte à partir du 5 juillet prochain au départ de Bologne. Les deux associés aux professionnels lanceront l'offensive dès le salon BIT de Milan. L'heure est à la reconquête des parts de marché perdues sur le marché touristique italien. Le royaume, qui n'occupe que le 15ème rang dans le classement de l'outgoing italien, ambitionne de récupérer celles-ci avant de prétendre doubler les arrivées actuelles à l'horizon 2008. Pourtant, la destination qui a accueilli en 2003 près de 128.000 touristes italiens s'est toujours rapprochée de la barre des 150.000 visiteurs sans jamais l'atteindre. Selon l'ONMT, la destination a enregistré sur ce marché un recul de près de 20 %. Plusieurs facteurs expliquent, selon lui, cette perte de vitesse. En effet, si l'outgoing italien a enregistré un record en 2000 avec 21 millions de départs, en revanche, les événements du 11 septembre 2001 ont provoqué un fléchissement substantiel du flux italien à l'étranger (17 millions en 2001 et 2002).De plus, les différents événements survenus en 2003, conjugués à la crise économique ont abouti à une stagnation des départs. Toujours est-il que ce pays émetteur, 5ème pourvoyeur de touristes dans le monde, figure parmi les marchés prioritaires de l'ONMT. “Ce marché occupe le 5ème rang des arrivées internationales enregistrées et le 3ème rang des nuitées”, souligne Fathia Bennis, directrice de l'ONMT qui animait avec son staff un séminaire d'information sur le marché italien en prélude du salon BIT de Milan (Bourse internationale du tourisme) qui ouvrira ses portes du 14 au 17 février 2004. Aujourd'hui, sur le marché italien la demande Maroc concerne essentiellement les circuits, suivis du combiné balnéaire/culturel.Ainsi, pour promouvoir la destination sur ce marché, l'Office a élaboré toute une stratégie pour l'année 2004 qui s'articule autour de plusieurs axes. Il s'agit, entre autres, pour l'ONMT d'asseoir une image de marque claire et durable de la destination, de récupérer les parts de marché perdues, de consolider la programmation actuelle et de développer le tourisme de niche compte tenu de son important apport. Pour ce faire, avec un budget prévisionnel de 16,5 millions de dirhams pour ce marché, il a mis en place un plan d'action pour 2004. Parallèlement à la campagne de communication institutionnelle, l'Office compte renforcer son partenariat avec les TO pour la réalisation de campagnes commerciales au courant de cette année. Autres actions au programme : l'organisation d'opérations destinées à la force de ventes (3 mega eductour, 3 road show ainsi qu'une visite aux agences de voyages pour la prospection), et la participation à 21 manifestations et salons. “Nous tablons cette année sur une progression de 9 %”, indique Fathia Bennis. Les signes de reprise Ce plan d'action ne pourra connaître de retombées avantageuses sans les dessertes aériennes sur la destination. 67 % des Italiens utilisent la voiture pour partir en vacance (l'économie du pays étant basée sur l'industrie automobile) et seuls 7,6 % voyagent par avion. Mais, de tous les modes de transport utilisés par les visiteurs italiens à destination du Maroc, l'avion reste le plus coté. En effet, 83 % des Italiens qui visitent le Royaume y arrivent par voie aérienne, dont 52 % en vols réguliers et 48 % en charter. Ce qui explique toute l'importance du transport aérien pour la promotion de la destination Maroc. Selon Amine El Farissi, représentant de RAM à Rome, l'Italie représente 24 % du trafic global que la compagnie aérienne nationale entretient avec l'Europe, soit seulement 6 % de l'activité internationale de RAM. “Nous transportons 250.000 passagers par an avec l'Italie, dont 63 % de touristes ”, dit-il. Compte tenu de ce flux touristique encore très faible ainsi que des opportunités existant entre les deux pays, RAM a inscrit dans son carnet de vols une liaison directe à partir de Bologne qui sera inaugurée le 5 juillet prochain, en sus de ses vols quotidiens au départ de Milan et de Rome. “Nous travaillons sur trois axes de développement qui sont tous des chantiers en cours. Il s'agit de mettre l'accent sur les autres régions d'Italie en dehors de Milan et Rome, s'intéresser davantage aux 29.000 MRE qui vivent dans la région industrielle de Bologne et de travailler aussi sur des niches de produits”, affirme le représentant de RAM à Rome. Pour accompagner ces ambitions, RAM compte s'appuyer, d'une part, sur sa structure commerciale basée en Italie. D'autre part, elle cherche à consolider et à développer des partenariats avec les grands TO italiens. Ainsi, la compagnie a un partenariat historique avec les trois premiers TO italiens qui détiennent 75 % du marché, notamment Franco Rosso, Alpitour et Val Tours. Le groupe Alpitour pour 2004 prévoit 84 rotations, dit-on. Quant à Val Tours, il compte ajouter Bari à sa programmation habituelle. Selon Amine El Farissi, les signes de reprise existent. “Pendant la première semaine de janvier, nous avons enregistré 32 % d'augmentation de notre trafic”, dit-il.