Après deux ans d'existence La holding "GFI Maroc", créée en début 2002 à l'initiative de l'ONA à travers sa filiale spécialisée dans les nouvelles technologies, Mercure.com et la firme française de service informatique et ingénierie, GFI France, n'existe plus. Les deux alliés qui ont, néanmoins, transformé ce partenariat capitalistique en partenariat industriel ont décidé d'y mettre un terme d'un commun accord. GFI Maroc, joint-venture du groupe ONA avec la firme française, n'aura duré que deux années. Les deux partenaires viennent de décider conjointement de mettre fin à l'existence de cette holding qui ne manquait pas d'ambition. Avec cette dissolution, l'ONA prend Archos Conseil, et GFI France récupère Professional Systems. À sa création, GFI Maroc était répartie à parts égales entre les deux partenaires. Même si le montage financier était tenu secret, l'apport de la firme française dans le tour de table était ses deux filiales, en l'occurrence Professional Systems, dont elle détient 70 % et Archos Conseil. Créé au début 2002, ce joint-venture était partie intégrante du pôle "Technologie de l'information et de la communication" de l'ONA, baptisé "Mercure.com" et qui comprend aujourd'hui Netcom et l'éditeur de logiciels Involys. "Le groupe français a préféré concentrer ses efforts sur le marché européen plutôt que sur le marché marocain dont il estime la taille trop petite", explique une source proche des deux entreprises. Dans ce sens, Jacques Tordjman, Pdg de la firme française, avait reconnu que les ambitions de GFI France au Maroc depuis son installation dans le royaume en 2000 n'ont pu être entièrement concrétisées et qu'il avait espéré voir ces dernières se réaliser avec la naissance de leur joint-venture avec l'ONA. En détails, le groupe français souhaitait constituer à travers GFI Maroc une entreprise de développement offshore organisée autour de trois pôles de développement, notamment le conseil en système d'information, l'ingénierie et l'intégration de système d'information ainsi que le développement de la sous-traitance informatique à l'échelle internationale. D'ailleurs, sur l'international, le groupe français n'est pas encore bien loti : son cours boursier a dégringolé de moitié au cours de ces deux dernières années. Quoi qu'il en soit, cette dissolution amènera certainement les groupes à reconsidérer leurs positions sur le marché des nouvelles technologies de l'information (TIC). En attendant, Mercure.com poursuivra la gestion des participations du groupe marocain dans les sociétés Netcom (80%) et l'éditeur de logiciels Involys (34%). Quant à GFI France, cette dissolution met fin à ses ambitions au Maroc, du moins pour le très court terme. Mais ceci n'empêche pas les deux alliés de continuer à développer leur partenariat industriel. En effet, sur cette question, Archos travaille main dans la main avec GFI France sur les marchés de l'Administration dans le domaine de l'informatique. Ce qui est le cas actuellement avec les progiciels de gestion financière et de ressources humaines pour le secteur public et dont la firme française est l'éditeur ainsi que sur un projet du ministère des Finances. Les réalités du marché SSII, créée en 1995, suite au rachat par Jacques Tordjman à EDS d'une division comprenant 900 personnes et réalisant 45 millions d'euros de chiffre d'affaires, GFI Informatique avait gravi les échelons en France et en Europe. Mais comme tous les acteurs du secteur, GFI Informatique est confrontée depuis mi-2001 à la baisse généralisée des tarifs, à une surcapacité de production et à une décroissance de son chiffre d'affaires. Depuis, le groupe a engagé une restructuration de son offre et a investi dans l'organisation commerciale, afin d'être prêt lorsque les premiers signes de reprise se manifesteront, ce qui n'a pas été le cas pour 2003.