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L'économie de A à Z
Publié dans La Gazette du Maroc le 05 - 01 - 2004


A-comme Audiovisuel
S'il y a un secteur qui a attiré une attention particulière durant cette année, c'est bien celui de l'audiovisuel. Et pour cause, la réforme du secteur a franchi une étape décisive avec la création de la Haute autorité de la communication audiovisuelle et du Conseil supérieur de la communication. Sans oublier l'adoption du texte de loi sur l'ouverture du paysage. Rappelons que ces mesures interviennent après la promulgation du Dahir mettant fin au monopole de l'Etat sur ce secteur. En attendant l'entrée en vigueur de la loi, les opérateurs affinent leurs projets pour s'accaparer des parts de marché dès l'ouverture du paysage. Plusieurs groupes locaux et étrangers sont intéressés par ce secteur. Reste à savoir comment le service audiovisuel public devra affronter l'arrivée de nouveaux opérateurs sur le marché ? S'il bénéficiera toujours de subventions de l'Etat, celui-ci ne peut plus compter sur les recettes publicitaires actuelles pour financer les programmes. Des mesures sont prises dans le cadre du projet de loi pour permettre aux opérateurs nationaux d'assurer la mission de service public dans de bonnes conditions. Des contrats programmes annuels ou pluriannuels seront conclus entre l'Etat et les opérateurs nationaux.
B-comme bourse
Trop tôt pour parler d'une reprise durable. Mais il y a de quoi se réjouir de la performance de la bourse de Casablanca au cours de l'année 2003. En effet, le MASI, indice regroupant toutes les valeurs de la place, clôture avec une croissance annuelle de 32%. Quant au Madex, qui regroupe les valeurs les plus actives, il réussit à clôturer l'année avec +26%. Alors que depuis 1999, suite à la crise des marchés émergents partie de la capitale thaïe, la bourse avait du mal à se relever de ses contre-performances. Les investisseurs semblent reprendre confiance et commencent à agir de manière logique. Car, faut-il le rappeler, les cours avaient atteint des niveaux on ne peut plus intéressants. Mais toutes les valeurs ne sont pas logées à la même enseigne. Le secteur des assurances réalise une progression de 82,5% à la clôture du 31 décembre 2003. Là c'est incontestablement Wafa Assurances qui tire l'indice de ce secteur à la hausse. On compte quatre autres qui ont réalisé une progression supérieure à 50%. Il s'agit de l'agroalimentaire (66%), des logiciels (59,74%), du pétrole et gaz (52.5%), du bâtiment et matériaux de construction (50,17%). En revanche, les valeurs chimiques et celles du transport, après une période relativement difficile, terminent l'année avec respectivement –1,44% et 0,36%.
C- comme Croissance
De manière générale, l'économie marocaine s'est bien comportée en 2003 avec un taux de croissance de 5,5 %, au lieu de 4,5 % initialement prévu. Grâce à l'émergence de nouvelles locomotives de croissance (tourisme, pêche et télécoms), le taux de croissance pourra passer, à terme, à 6 %. C'est dire que Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation, est un homme heureux. Depuis qu'il est aux commandes du ministère des Finances et de l'Economie, il a fait de la consolidation du cadre macroéconomique son sacerdoce. Un pari réussi avec un taux de croissance de 5,5 %, un déficit contenu autour de 3 % et un taux d'inflation de 2 %.
D- comme développement rural
Les programmes visant à désenclaver le monde rural se multiplient. Electrification, scolarisation, facilité d'accès à l'eau potable, lutte contre la sécheresse, le monde rural est concerné par une armada de mesures qui mobilisent des investissements importants et requièrent un suivi particulier. Mais est-ce suffisant pour sortir le monde rural de sa crise ? La réponse est résolument négative à en juger notamment par le dernier rapport de la Banque mondiale. Ainsi, selon ce document, 3,5 millions de ruraux vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le manque d'eau potable (seuls 30% des ruraux y ont accès) et la manifeste insuffisance de routes primaires et d'électricité (20% bénéficient de l'électricité) les défavorisent par rapport aux citadins. La situation sanitaire n'est pas en reste dans la mesure où, en moyenne, relate le rapport, 40% de la population réside à plus de 10 km d'un dispensaire. La forte dépendance de l'agriculture complique davantage la situation. Le travail que font les ONG au profit des campagnes vise à atténuer cette dépendance, par des actions da modernisation de cet espace, de promotion de l'éducation des jeunes et de création de nouvelles opportunités d'emploi. Le développement des coopératives, grâce à la conjugaison des efforts du privé et du tissu associatif, s'inscrit dans ce sens, mais manque de moyens pour aboutir à ses fins.
E-comme Enseignement
2003 a été l'année de la réforme de l'enseignement. Mais avant de s'y attaquer de front, il a fallu d'abord initier une action de réhabilitation de son image. L'Education nationale fut concernée en premier lieu. Dans ce sens, le ministère de tutelle compte lancer une politique de communication adressée à toutes les parties concernées, les enseignants en premier lieu. Dans ces conditions-là, où le secteur public trébuche encore, le privé gagne du terrain. Sa part dans l'enseignement a progressé, passant de 3,1% en 1990 à environ 5% en 2003. Certes, l'Etat continue à prendre en charge la majeure partie de l'effort financier de l'enseignement, mais demeure sujet à de fortes critiques en attendant que les premiers résultats de la réforme soient traduits dans la pratique. Ceci étant, une amélioration peut déjà être inscrite dans le bilan positif de l'enseignement. Le rapport social récemment publié par la DPEG met en exergue une avancée au niveau de l'accès des ruraux à l'éducation publique : 29,2% en 1990, contre 40,7% en 2002. L'année écoulée connut une amélioration plus soutenue.
F-comme Formation professionnelle
Le processus de réforme introduit à l'OFPPT a commencé à donner ses fruits, en particulier la réforme du système des Contrats spéciaux de formation (CSF). En effet, outre l'amélioration des qualités des plans de formation et le développement des compétences dans les PME-PMI, les CSF ont connu un nouvel élan en 2003 du fait de l'instauration du système du tiers payant. C'est-à-dire que pour la première fois, l'entreprise pouvait utiliser ce dispositif de mise à niveau par la formation en supportant seulement 10% du coût global de la formation. Pour ce faire, il lui faut passer par sa corporation (exemples ; AMITH, APEBI, FNIH et FNBTP) avec lesquelles l'Office a arrêté une liste de modules auxquels l'entreprise doit se conformer. Par ailleurs, l'aspect remboursement qui empêchait les CSF de décoller, a été revu et corrigé. Alors que les dirigeants d'entreprise attendaient souvent une année pour recouvrer leurs engagements, maintenant le délai ne dépasse pas 2 mois. Aussi, pour la première fois, l'Office est parvenu cette année 2003 à engager 30% des 150 millions DH prévus pour financer les CSF, soit le double de la somme investie en 2002.
G-comme Gestion déléguée
Inauguré par les pouvoirs publics, l'élan de la gestion déléguée s'est encore poursuivi cette année.
Ainsi, la Communauté urbaine de Casablanca a lancé un appel d'offres international pour confier la gestion de la collecte et du nettoiement des ordures de la ville, désormais divisée en 6 zones géographiques distinctes, à des entreprises privées. Les noms des attributaires seront connus dans les prochaines semaines. Au niveau de la gestion aéroportuaire, l'ONDA a également lancé un appel d'offres pour trouver un second opérateur à qui confier l'assistance en escale dans les aéroports de Casablanca, Marrakech et Agadir. Même la CNSS s'est investie dans le domaine (13 établissements devront être concernés). Le mouvement de gestion déléguée s'est également poursuivi dans le domaine hôtelier. Après le groupe Accor, Ramada-Mariott s'est vu confier les hôtels Almohades par la Somed.
H- comme Habitat
Le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme a mis les bouchées doubles : la politique de l'habitat social sera remaniée de fond en comble. La dernière mouture de sa copie a été présentée au gouvernement et toutes les dispositions ont été prises en compte dans l'élaboration de la loi de finances 2004. Ainsi, le ministère a arrêté trois axes : offre de logements, financement et épargne logement. Pour l'offre de logements, l'objectif est de parvenir à une cadence de 100.000 unités par an. Ce faisant, il a choisi d'agir sur la composante du foncier. Sur les dix prochaines années, les besoins de la prévention destinés à arrêter l'extension des bidonvilles sont estimés à 940 hectares. La résorption de l'habitat insalubre nécessitera 800 hectares par an.
Déjà, le ministère de l'Habitat a identifié des réserves foncières d'une superficie de 38.000 ha dans les périmètres urbains et périurbains. Plusieurs modalités de cession des terrains sont préconisées en fonction de leurs caractéristiques et de leur utilisation.
comme Investissement
En 2003, ce sont plus de 12 milliards Dh qui ont été injectés dans l'économie marocaine. 53 projets d'investissements d'une valeur globale de 12,13 milliards dirhams avec à la clé la création de 14.569 nouveaux postes d'emploi. Bien que le volume des investissements ait baissé de près de 2 % par rapport à l'année 2002, le nombre de projets ainsi que celui des emplois à créer ont augmenté respectivement de 40 % et de 63,2 %. La visibilité, tant revendiquée par le patronat marocain, est déjà là. Pour preuve, la moitié des projets examinés par la Commission interministérielle des investissements en 2003 provient d'investisseurs nationaux.
J- comme jeunes promoteurs
Exit le crédit jeune promoteur ancienne formule. Bienvenue au crédit jeune promoteur version CCG, initié à la rentrée 2003. Partant d'une volonté de développement de la PME-PMI, le gouvernement a confié à la CCG (Caisse centrale de garantie) un fonds de garantie destiné à couvrir les prêts à la création de la jeune entreprise. Doté d'une enveloppe de 200 millions DH, il est destiné à garantir 85% des prêts bancaires octroyés aux jeunes Marocains porteurs de projets de création d'entreprise. Le but étant d'encourager les banques à financer, à moindre risque, les projets initiés par les jeunes entrepreneurs et de favoriser ainsi l'auto-emploi et l'initiative privée. Le montant maximum du prêt est fixé à 1 million de DH par projet individuel et à 3 millions de DH par projet initié par des sociétés ou des coopératives. Cette nouvelle formule permet au jeune promoteur d'avoir un interlocuteur unique qui est la banque. Quant au délai de traitement des dossiers, il ne dépasse pas les 10 jours. Vivement une implication plus poussée des banques.
K- comme Kif
Parmi les événements phares ayant marqué l'année écoulée, on peut citer le rapport sur le business du cannabis. L'enquête a concerné cinq provinces du Nord du Maroc : Chefchaouen, Al Hoceima, Taounate, Larache et Tétouan. Réalisée en étroite collaboration entre le Maroc et l'ONUDC, cette enquête s'est déroulée entre juillet et août 2003. Les résultats révèlent une hausse de la superficie des cultures de kif durant ces dernières décennies, représentant environ 134.000 hectares, soit 27% de la surface agricole utile dans la région enquêtée. Quant à la production brute du produit, elle se situerait à 47.400 tonnes. La production potentielle de résine quant à elle serait de 3.080 tonnes. Par ailleurs, le chiffre d'affaires du commerce illicite international est évalué à 114 milliards dirhams. Le territoire espagnol est identifié comme étant le pôle du transit de la drogue marocaine à destination du marché de l'Europe occidentale. L'on y apprend aussi que 96.600 familles dépendent de la culture de cette plante, soit 800.000 personnes, ce qui représente 66% des cultivateurs de la région. La production de cannabis constitue 51% du revenu total annuel par famille, soit 20.900 Dh.
L- comme Libéralisation de l'aérien
Comment ajuster structurellement le transport aérien par rapport à la vision 2010 du tourisme pour arriver à un schema sectoriel de libéralisation ? C'est l'objectif de l'étude que le ministère de l'Equipement et du Transport a mandatée au Cabinet Mac Kinsey.
Qu'est-ce qui reste à faire ? Le ministère du Transport est en train de réaliser un document qualificatif de manière précise concernant le secteur aérien. Il s'agit de définir entres autres, la charte que doit respecter le transporteur aérien, qu'est-ce qu'un touriste charter, quelles sont également les obligations de régularité.
En attendant, le cabinet Mc Kinsey a fait savoir ses conclusions préliminaires. Premièrement, il est indispensable que la rupture ait lieu dès l'année prochaine. Deuxièmement, les leviers de libéralisation sont déjà fortement engagés, mais peu efficaces. Troisièmement, la RAM doit rester un outil compétitif représentant un acquis essentiel. Enfin, une transition nécessitant une politique volontariste s'imposera. Quoi qu'il en soit, pendant les assises de Casablanca, le 13 février prochain, la formulation d'une politique sectorielle cohérente devrait être présentée. Ceci permettra au département du Transport de reformuler le contrat-programme en matière de tourisme et concernant l'aérien et le rôle de la RAM. Ainsi au courant de l'année 2004 des appels d'offres sur des lignes prioritaires urgentes pourront être lancés.
M- comme Mise à niveau
L'année 2003 a consacré la politique de la mise à niveau, avec la création d'un comité, regroupant public et privé, et d'une Agence nationale de promotion de la mise à niveau. Celle-ci passe également par les associations professionnelles, dont le chantier de restructuration a été ouvert cette année. Les objectifs de la mise à niveau de l'entreprise concernent quatre points : améliorer la productivité, maîtriser l'évolution des techniques, s'adapter aux mutations des marchés et renforcer le positionnement concurrentiel. Pour ce qui est de l'amélioration des conditions de financement, on peut noter la mise en place du Fortex pour le secteur du textile et du Renovotel pour l'activité touristique en février 2003, ainsi que la signature de la convention fixant les conditions d'utilisation du Fonds national de mise à niveau (FOMAN) doté de 61 millions d'euros. Il a été retenu un taux maximum de 5 % pour les lignes de financement de la mise à niveau. Aussi, le projet de loi de Finances 2004 prévoit la réduction des droits d'importation sur le charbon pour les ramener à 2,5 %, sans compter, par ailleurs, l'élimination progressive de la Taxe intérieure de consommation (TIC) sur le fuel et le charbon, en baisse de plus de 50 % depuis juillet 2003.
N- comme NTIC
Les nouvelles technologies de l'information et des télécommunications ont poursuivi leur percée. En effet, alors que le processus de libéralisation du secteur de la poste et des télécommunications n'est pas encore achevé, plusieurs chantiers se sont poursuivis. Trois licences GMPCS et 2 autres 3RP ont été attribuées courant 2003 pour booster la télécommunication par satellite. Le nombre d'abonnés GSM est passé à 7 millions de personnes. La téléphonie fixe a également connu une reprise : les abonnés ont atteint le nombre de 1.168.000 personnes. Pour ce qui est de l'Internet, le Maroc a franchi la barre du million d'internautes en 2003. Et 2004 promet mieux, car les prix ont fondu et tout un chacun peut désormais se connecter à la toile sans payer d'abonnement. D'ailleurs, le gouvernement a tellement reconnu son utilité que toute sa stratégie de mise à niveau est orientée vers cette direction. C'est ainsi qu'il a lancé le projet "Administration en ligne" qui prévoit, entre autres, un observatoire national des technologies de l'information, un portail national et des portails régionaux. Reste à baliser le terrain pour insuffler une dynamique au commerce électronique investi par la CNSS, l'OMPIC et certains ministères.
O- comme ONA
L'ONA figurera dans cette rétro 2003, non pas parce qu'il est le premier groupe privé, mais parce qu'il n'a pas cessé de faire l'actualité. Il fera la “une” des journaux d'abord avec la spectaculaire opération autour de son capital qui fera de la SNI, jusqu'ici filiale d'ONA SA, sa maison mère. Ensuite ce sera par l'intermédiaire de la BCM, banque dont l'ONA est l'actionnaire de référence, qui a pris le contrôle du groupe Wafabank-Wafa Assurances. Pour ce qui est de l'opération ONA-SNI, par un jeu de cession croisée, la SNI est détenue par les holdings Siger/Ergis et contrôle à son tour 30% de l'ONA. Ainsi, la manne financière que la SNI ne plaçait qu'à 3,25% ira financer un ONA qui croulait sous le poids d'une dette coûteuse. Le groupe est donc gagnant ne serait-ce que sur ce plan. De l'autre côté, la fin de l'année sera définitivement marquée par le rapprochement BCM-Wafabank qui devrait aboutir à une fusion de deux banques complémentaires à plusieurs égards. La BCM devient ainsi le premier groupe financier du pays, avec la première banque et une compagnie d'assurances, avec 16% de parts de marché aujourd'hui, et qui est appelée à détrôner les deux géants qui le devancent à savoir le pôle RMA-AlWataniya et Axa Assurances Maroc. Cette acquisition sera tout de même au détriment d'Axa, dont l'ONA est actionnaire à hauteur de 49% et qui commercialise ses produits à travers le réseau BCM.
P- comme Pêche
En 2003, le secteur halieutique a fait couler beaucoup d'encre. La dégradation de la ressource halieutique a suscité un grand débat portant, entre autres sur la décision de prolonger le repos biologique. Inévitable selon les scientifiques de l'INRH, elle n'a pas été unanimement approuvée. Des voix se sont élevées pour critiquer cette mesure qui à elle seule permettra de sauvegarder une ressource qui appartient à la nation et qu'il faut préserver quel que soit le prix à payer. D'autres mesures portant directement sur le secteur ont fait l'actualité de l'année. La libéralisation du prix du poulpe en est une. L'éventuelle reconversion des unités de congélation de la région du Sud en est une autre.Mais cette année a aussi été celle du lancement du projet de construction d'un chantier naval à vocation nationale. Ce projet va en effet générer plus de 1.000 emplois directs et de nombreux emplois indirects et dégagera des économies pour les filières de la pêche hauturière et côtière qui est composée respectivement de 350 et 1800 embarcations.
Q- comme Qualité
Au sein des entreprises publiques et privées, la notion de qualité acquiert de plus en plus d'importance. Le nombre d'entreprises engagées dans le processus de certification augmente de jour en jour avec la prise de conscience de plus en plus évidente des pouvoirs publics. La remise des trophées de la qualité en est un exemple édifiant. Un prix national qui permet aux entreprises de mesurer leurs performances en matière de qualité et d'identifier les axes de progrès. Cette année, le ministère de l'Industrie en étroite collaboration avec l'UMAQ (Union marocaine de la qualité) ont décerné trois prix selon la catégorie et la taille de l'entreprise. Ils ont en outre attribué des certificats d'encouragement aux entreprises ayant fourni des efforts louables dans l'intégration de la qualité comme outil de travail. 35 certificats concernant la certification des systèmes et des produits, la labélisation et l'accréditation ont été délivrés. En outre, une semaine de la qualité a été organisée pour véhiculer l'aspect stratégique de la qualité. Des PME-PMI y ont pris part aux côtés des grandes structures. C'est la quête vers la qualité qui les a réunis autour d'une même table.
R-comme Recherche-développement
Plus que les autres années qui l'ont précédée, l'année 2003 a ceci de particulier : elle a enregistré une forte prise de conscience de l'importance de l'innovation et de la recherche-développement auprès des PME-PMI. En effet, cette catégorie d'entreprises, qui représente plus de 95% du tissu économique national et qui se croyait à tort exclue de tout processus de recherche-développement a su qu'elle pouvait saisir sa chance dans ce domaine qui, mieux que les mécanismes de mise à niveau, peut s'avérer particulièrement salvateur pour l'avenir.
Grâce au Fonds de solidarité prioritaire, doté de 227,8 millions DH mis en place une année plutôt par le gouvernement marocain et le gouvernement français, plusieurs instruments de dynamisation de la recherche au profit des opérateurs économiques ont été institués. Ce sont notamment le Réseau de diffusion technologique (RDT), le Réseau d'experts en génie industriel et le Réseau marocain d'incubation et d'essaimage à travers lesquels l'entreprise peut commander des études aux chercheurs travaillant dans les laboratoires universitaires.
S-comme Santé-aMO
En 2001 déjà, le bilan dressé par La Gazette du Maroc faisait état d'un retard flagrant dans la mise en œuvre de l'Assurance maladie obligatoire. Deux ans plus tard, on ne semble pas plus avancé en pratique, même si théoriquement le Premier ministre, fidèle à ses méthodes, vient de donner ses instructions pour qu'en 2005, tout soit prêt. Cependant, l'année 2003 s'achemine tout de même vers le préambule pour la mise en place de l'Agence nationale de la couverture médicale obligatoire. En matière de santé, on ne saurait ne pas évoquer les conséquences des différentes négociations commerciales du Maroc sur l'industrie pharmaceutique. En premier lieu, il y a bien évidemment l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis, premier producteur mondial de médicaments. Il ne fait aucun doute que les conditions initialement posées risquaient de mettre en péril les acquis récents au titre de l'Accord sur les droits de propriété industrielle et du commerce (ADPIC). Certes, pour que le Maroc en profite en tant que producteur de génériques avant que les brevets ne tombent dans le domaine public, plusieurs conditions sont à vérifier. Mais les spécialistes comme les associassions de défense des malades ont été unanimes : il fallait être vigilant. Heureusement, les négociateurs
l'ont été, même si rien n'est acquis d'avance.
T- comme Tourisme
Le tourisme, fer de lance de l'économie, s'en est bien sorti en dépit des attentats terroristes du 16 mai et les évènements que connaît le monde. Ces aléas ont eu des répercussions très limitées sur le tourisme au Maroc. Ainsi, les flux touristiques connaîtront une légère hausse pendant l'année en cours en comparaison avec l'année 2002. Les recettes de ce secteur ainsi que les nuitées enregistreront également une légère hausse. Déjà, l'activité touristique nationale a connu, pour le troisième trimestre 2003, des signes d'amélioration avec l'augmentation du nombre des arrivées de touristes étrangers et des nuitées globales dans les hôtels classés de 2,6 % et de 0,3 % respectivement. Cette évolution a montré que les préoccupations relatives aux attentats du 16 mai à Casablanca se sont rapidement dissipées. De même, il y a lieu de noter que le plan “Azur” dont l'investissement est évalué à 45 milliards dirhams et qui prévoit l'aménagement de nouvelles stations balnéaires, connaît des avancées notables. Sur les six stations dont la réalisation est programmée dans ce cadre, trois ont été concédées (Taghazout, Mogador, Saïdia), deux en cours d'attribution (Mazagan, Larache) et une autre prévue en 2004 (plage blanche de Guelmim).
U- comme Union Européenne
“L'élargissement de l'Union européenne est un défi et une opportunité pour le Maroc. Il est clair qu'il y aura des détournements de flux d'investissements à nos dépens au profit des pays d'Europe de l'Est. Mais pas d'appréhension : le futur marché européen sera aussi plus large pour nos exportations, qui auront d'ailleurs à se diversifier”. Malgré l'optimisme de Zouaïr Chorfi, directeur du Trésor et des finances extérieures au ministère des Finances, l'adhésion des PECO à l'U.E prévue pour le 1er mai 2004 aura un impact direct (et souvent négatif) sur l'économie marocaine. Impact qui constitue des pertes des finances publiques importantes pour notre pays, chiffrées entre 1 et 1,9% du PIB.
L'agriculture et les textiles marocains seraient menacés par cette nouvelle Europe. En effet, les PECO qui représentent l'une des destinations privilégiées de l'agriculture marocaine du fait de la souplesse de leurs dispositifs législatif et douanier devront les aligner sur ceux de l'Union européenne. Ce qui ne manquera pas d'handicaper l'agriculture nationale qui devra d'ailleurs résister à une grande concurrence dans les produits agricoles. Le secteur du textile (40 % de nos exportations industrielles), quant à lui, se retrouvera face à la forte concurrence de pays (comme la Pologne) qui risquent de rafler des parts de marché jusque-là réservées au Maroc. L'investissement étranger au Maroc n'en sera pas moins touché. Les 10 pays adhérents seront désormais prioritaires.
V- comme voiture économique
Au 31 décembre 2003, Fiat Auto Maroc a suspendu le montage de ses voitures économiques à la Somaca. La filiale du constructeur italien n'est pas arrivée à un accord avec le gouvernement, qui lui garantit une rentabilité de son projet industriel. Afin d'éviter l'impasse, le gouvernement a conclu une convention avec Renault, portant sur la privatisation de la Somaca et l'introduction d'une nouvelle génération de voitures économiques, fabriquées sous le label Dacia. En acquérant les 38% que possède l'Etat dans la Somaca, Renault deviendra ainsi le principal actionnaire dans la chaîne de montage. Le constructeur français y envisage, dès le deuxième semestre 2005, une production de 30.000 véhicules par an, dont une partie sera destinée à l'exportation. Le prix de vente de cette voiture familiale se situera aux alentours de 70.000 DH. Ce projet, représentant un investissement de 22 millions d'euros hors coût d'acquisition de la Somaca (95 MDH), vise à faire du site marocain un pôle de développement de la marque Renault au Maghreb, en Afrique et au Moyen-Orient.
W- comme Wifi et Internet haut débit
Wireless Fidelity. Le monde de la Hi-Tech est habitué aux noms rébarbatifs, mais emplis d'utilité. C'est de nouveau le cas avec la Wifi, cette technologie sans fil apparue cette année et qui séduit de plus en plus d'organisations. L'hôtel Hyatt Regency ou encore l'Institut des postes et télécommunications l'ont déjà adoptée. Ses avantages sont certains puisqu'elle permet de se passer du fardeau d'un réseau câblé, grâce à l'utilisation des ondes radioélectriques. Elle facilite ainsi la mobilité tant au sein des entreprises qu'au niveau de certains espaces publics tels que les centres d'affaires ou de conférences, les hôtels, les aéroports, etc.
Par ailleurs, le fait que le débit peut aller jusqu'à 11 mégabits par seconde est également un point fort qui ne manquera pas de convaincre les adeptes de la vitesse de connexion. Il y a cependant des restrictions puisque ce type de réseau ne peut être mis en place au Maroc que dans les enceintes closes (intra-muros). En effet, la fréquence qu'utilise la Wifi est la même que celle de l'armée, des services de police ou de sécurité.
Y-comme Ynna Holding
Ynna Holding a désormais une stature à l'échelle du monde arabe. Le groupe de Miloud Chaâbi le milardaire d'Essaouira a en effet remporté le Grand Prix du Conseil des ministres arabes de l'Habitat et de l'urbanisme. La cérémonie de remise du prix a eu lieu le 24 décembre 2003 au Caire. Il consacre un ouvrage d'envergure qu'Ynna Holding est en train de réaliser à travers sa filiale Chaâbi Lil Iskane. A Ghazoua, sur la route d'Agadir à 10 kilomètres d'Essaouira, c'est tout une ville qui est train de sortir de terre. Son nom : Essaouira Al Jadida, un projet immobilier de 10 000 logements prévus sur 180 hectares. A noter qu'Ynna Holding, autrement connu sous le nom de groupe Chaâbi, a dégagé un chiffre d'affaires de 5 milliards DH en 2002. Il est présent dans la pétrochimie, l'hydraulique, l'agriculture, le bâtiment, la céramique, le papier et carton, les câbles téléphoniques et électriques, la grande distribution et le tourisme et emploie un effectif de 11 650 personnes.
Z-comme zone de libre échange
Avec une machine bien huilée pour affronter les défis de l'ouverture avec l'Union européenne, le Maroc a engagé durant l'année 2003 un cycle de négociations visant à mettre en place une zone de libre-échange avec les Etats-Unis. L'ouverture de ce marché est une manne pour l ‘économie marocaine, puisque 32% de la demande mondiale proviennent des pays de l'Alena (USA, Mexique et Canada). En 12 mois, les six rounds de négociations ont buté sur des problèmes d'ordre juridique, notamment en ce qui concerne la protection de la propriété intellectuelle. La partie américaine exhorte le Maroc à respecter scrupuleusement des mécanismes accessibles, expéditifs et à renforcer les sanctions sur le plan civil, administratif et juridique. Deuxième volet épineux : le secteur agricole. Pour une activité qui représente 18% du PIB et fait vivre la moitié de la population, le Maroc préconise une ouverture graduelle avec des mesures d'accompagnement nécessaires. Les barrières non tarifaires (sanitaires et phytosanitaires), imposées par les USA, constituent un point de discorde. A suivre.
es chiffres énoncés sont arrêtés à fin octobre 2003. Ils traduisent l'évolution de l'activité économique par rapport à la même période de l'année 2002.
Source : Direction de la Politique Economique Générale.


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