• Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin : "On vient de franchir une étape importante pour renforcer au sein de la République la valeur de la laïcité. Nous allons mettre en œuvre les orientations que le président vient ainsi de définir. Nous voulons aller vite. Nous avons un travail législatif à préparer. Nous sommes d'ores et déjà au travail dans la direction indiquée par le chef de l'Etat à l'instant." • Le président de l'UMP, Alain Juppé : "Le président a bien analysé ce que signifie aujourd'hui le principe de laïcité, son importance pour la cohésion nationale, pour les valeurs de la République." "S'agissant du voile islamique, le propos est clair. Il y aura donc clarification législative au collège, au lycée et dans les écoles." "C'est aussi un discours empreint d'une grande sérénité. Ce n'est pas un discours de combat contre telle ou telle religion." "C'est un vrai discours républicain, un vrai discours de président de la République. J'espère que tous les Français s'y reconnaîtront, parce que c'est aussi un discours rassembleur." • Le médiateur de la République Bernard Stasi, président de la commission sur l'application du principe de laïcité : "Nous avons entendu un très grand discours. Nous avons effectivement constaté qu'il avait tenu compte de nos propositions et qu'il avait très bien compris d'une part la situation et la nécessité de prendre un certain nombre de dispositions. C'est un discours qui peut être compris et apprécié par tous les Français, quelles que soient leurs convictions politiques, leurs convictions religieuses. Interrogé sur la décision de Jacques Chirac de ne pas retenir sa proposition de créer deux jours fériés supplémentaires, Bernard Stasi a assuré qu'il n'avait "pas de regret". "Nous avons fait cette proposition qui nous paraissait répondre au besoin d'affirmer que les Musulmans et les Juifs font partie intégrante de la communauté nationale. Je ne pense pas que c'était essentiel". • Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Dalil Boubakeur : "Nous avons déjà dit que la loi de notre Etat est notre loi. C'est à la société de fixer les normes et les valeurs qu'elle entend faire respecter. Dans ce domaine-là, la religion est là pour prêcher le calme, la sérénité, la paix sociale. Le vivre ensemble nous paraît supérieur à toute raison de division ou d'attitude oppositionnelle par rapport aux valeurs de la République" Le président du CFCM a appelé la communauté musulmane à "la sagesse", "à la réflexion", "au calme", "à la sérénité", "pour ne voir dans les propos de M. le président de la République que l'intérêt général sans aucun esprit de discrimination ni de stigmatisation de notre communauté. Je pense qu'un effort devra être fait de chaque côté". • Le Grand Rabbin de France, Joseph Sitruk : "Je suis globalement très satisfait de ce que nous venons d'entendre. En tant que citoyen, le président de la République a resitué la République à son vrai niveau, celui d'une histoire, celui de valeurs, d'un défi pour l'avenir. Il a rappelé des éléments que tout Français a besoin aujourd'hui d'entendre, notamment les jeunes. Ce n'était pas un discours grandiloquent ni fait simplement de belles phrases. Il y avait des vérités premières. "En tant que croyant, on a entendu un discours extrêmement clair sur la place de la croyance dans une société moderne. On a compris qu'il ne fallait pas confondre laïcité et laïcisme, c'est-à-dire faire d'un espace républicain un lieu vide de croyances, mais au contraire un lieu de respect mutuel. "Le président a bien rappelé ce qui pour nous en tant que Juifs est fondamental, c'est le respect des temps forts dans une année scolaire ou autre que chacun peut prendre en fonction de ses croyances, sans en avoir à mendier l'autorisation." • Père Stanislas Lalanne, secrétaire général de l'Episcopat : "On a eu un discours qui resitue bien les choses après des débats qui partaient dans tous les sens. La conception qu'il a évoquée de la laïcité paraît une laïcité de dialogue, une laïcité ouverte et non pas une laïcité de combat. "Il a resitué l'horizon. Ce n'est pas d'abord la laïcité qui est en péril. C'est comment vivre ensemble. La proposition que fait le président de la République différencie les signes ostensibles et les signes discrets. Cela me paraît intéressant. "Après, la question qui se pose est : est-ce que cela va s'appliquer dans un climat de dialogue? Deuxièmement, les chefs d'établissement auront toujours une responsabilité d'appréciation. La loi ne permettra pas de régler toutes les questions. Et troisièmement, on croit toujours dans notre pays que la loi est un remède miracle. Il n'y a pas de remède miracle. Les questions fondamentales d'intégration ne se règleront pas simplement par une loi sur les signes religieux." • Dominique Sopo, président de SOS-Racisme (opposé à une loi): "C'est globalement satisfaisant dans la mesure où il y avait nécessité de réaffirmer les règles de la laïcité. Je pense que le climat sera plus serein. Ce débat sur la laïcité a révélé des mouvements de repli communautariste. C'est aussi à cela qu'il faut répondre. Des pistes ont été avancées. On attend aussi des mesures concrètes contre les discriminations, contre les logiques de ghettoïsation." • Fadela Amara, présidente de l'association "Ni putes ni soumises": "Je suis satisfaite des déclarations du président de la République. Il a réaffirmé des valeurs et des principes qui existent depuis très longtemps. Il les a réaffirmés avec force." "Je souhaite voir les choses se traduire concrètement sur le terrain. Je souhaite que tout le monde entende ce message, particulièrement ceux qui appartiennent à des mouvances intégristes et qui nuisent à cette communauté nationale et à cette cohésion nationale."