S.M le Roi Mohammed VI a nommé Ahmed Ghazali, président du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle et nommé quatre membres de ce conseil. Par ailleurs, le Premier ministre, les présidents de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers ont nommé, chacun pour ce qui le concerne, les quatre autres membres constituant le Conseil. L'essentiel est d'avoir une instance à même de gérer, au mieux, un secteur en pleine explosion. La nomination des neuf membres du Conseil supérieur de l'audiovisuel boucle la boucle des préparatifs de la réforme du paysage audiovisuel marocain. L'instance dont le dahir portant création date de l'année dernière, a un champ d'action des plus élargis. Attendu par les acteurs de la scène politique et de la société civile, cet organisme focalise plus que tout autre instance l'attention. Ses prérogatives ne sont pas des moindres. Notons à titre d'exemple que le Conseil supérieur de la communication peut recevoir des plaintes émanant des organisations politiques, syndicales ou des associations reconnues d'utilité publique, relatives à des violations, par les organes de communication audiovisuelle, des lois ou règlements applicables au secteur de la communication audiovisuelle. Il instruit, s'il y a lieu, lesdites plaintes et leur donne la suite prévue par le dahir, les lois ou règlements applicables à l'infraction. Il peut, également, être saisi par l'autorité judiciaire, afin de lui donner avis sur les plaintes fondées sur des violations de la législation ou réglementation relative au secteur de la communication audiovisuelle et que ladite autorité aurait à connaître. Là, et comme s'accordent à le dire professionnels et analystes, l'enjeu est de taille. Et le conseil doit privilégier les critères de compétences et de savoir-faire dans la prise de ses décisions d'autorisation d'émettre ou d'interdiction de le faire. D'autant plus qu'il faut veiller à ce que le PAM ne soit pas envahi par les étrangers. Ce sont d'abord les professionnels et autres investisseurs marocains qui doivent être autorisés à créer leur station. "Ce sont les Marocains qui connaissent le mieux leur pays pour pouvoir confectionner des émissions répondant aux exigences de tous les jours", nous dit-on. Par ailleurs et comme le stipule l'article du dahir, le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle peut imposer aux entreprises de communication audiovisuelle la publication de mise au point ou de réponse à la demande de toute personne ayant subi un préjudice, à la suite de la diffusion d'une information portant atteinte à son honneur ou qui est manifestement contraire à la vérité. Le Conseil supérieur fixe le contenu et les modalités desdites publications et en assortit le non-respect, le cas échéant, d'une astreinte dont il fixe le montant et dont le recouvrement est effectué par le directeur général de la communication audiovisuelle comme en matière de recouvrement des créances publiques de l'Etat. Rappelons que le modèle français a inspiré les concepteurs du CSA marocain. Un modèle qui n'est pas trop libéral et qui permet à l'Etat d'avoir à l'oeil l'ensemble des intervenants dans un domaine aussi sensible que l'audiovisuel. D'ailleurs, le président du CSA français était au Maroc au mois de février dernier et avait animé une table ronde sur la libéralisation des médias, instrument de développement. L'exemple français depuis 1981 Cette table ronde vient à point nommé pour relancer le débat initié par le dahir portant création de la Haute autorité de l'audiovisuel, et la déclaration faite par Nabil Benabdallah, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, le 26 décembre 2002, annonçant que des chaines de télévision privées pourraient être créées. Déjà, plus de trente demandes de création de télévisions et de radios (thématiques et généralistes) ont été déposées auprès du ministère de la Communication. Mais la présence du conférencier ne s'est pas limitée essentiellement au secteur de l'audiovisuel au Maroc.