Inondations Les unités mobiles offriront des opportunités énormes: enquêtes de crues, de délimitation des zones inondables, études liées à la gestion et à la protection du Domaine public hydraulique. D'autres mesures sont annoncées par le Secrétariat d'Etat chargé de l'eau pour lutter contre les inondations. Samedi 25 octobre, le secrétariat d'Etat chargé de l'eau a procédé à la mise en place sur l'Oued El Maleh d'unités mobiles de mesure des ressources en eau. Il s'agit d'un ensemble d'équipements de mesure et de traitement des données montés sur un véhicule tout terrain permettant d'effectuer des interventions de manière rapide et souple pour disposer d'éléments de prise de décision à partir de mesures effectuées dans des endroits non couverts par les réseaux existants. L'acquisition de ces unités entre dans le cadre des efforts entrepris par le Secrétariat d'Etat chargé de l'eau dans la mise en place de solutions novatrices lui permettant de renforcer l'efficacité de son intervention dans les domaines de la lutte, entre autres, contre les inondations. Le phénomène des inondations a touché plusieurs régions du Royaume. Les événements catastrophiques de l'Ourika en 1995, d'El Hajeb en 1997 et tout récemment de Settat, Berrechid et Mohammédia en novembre 2002, ont été à l'origine de pertes humaines déplorables et ont causé des dommages aussi bien aux infrastructures publiques ou privées qu'aux terres agricoles. Par ailleurs, en matière d'aménagements de protection contre les inondations, le Secrétariat d'Etat chargé de l'eau a mis en place un plan d'action visant les zones exposées. Les actions en cours de réalisation concernent les régions touchées par les inondations de novembre 2002 (Mohammédia, Berrechid, Settat et Ben Ahmed) ainsi que la protection de la ville de Tan Tan qui a connu des inondations en août dernier. Selon le Secrétariat d'Etat, il ne s'agit pas de prétendre à une protection totale mais de se prémunir contre les crues centennales, par l'adoption de solutions qui peuvent être mises en œuvre facilement et sans bouleverser les structures des centres protégés. Si certaines régions n'ont pas connu d'inondations, c'est grâce à l'existence de barrages qui permettent le stockage des crues. C'est ainsi que les plaines du Loukkos et du Gharb, par exemple, sont protégées respectivement par les barrages Oued El Makhazine et Al Wahda contrairement à la région du centre, traditionnellement non exposée aux inondations, qui ne dispose pas de ce genre de protection. Selon le Secrétariat d'Etat chargé de l'eau, rien ne permettait d'envisager une crue de grande importance. “Il fallait compter avec les changements climatiques qui se sont opérés ces 25 dernières années et qui ont aggravé les phénomènes extrêmes (sécheresse et inondations). Cependant, les données ne sont pas encore suffisantes pour permettre d'élaborer des tendances et des modèles. Toujours est-il que nous avons été surpris par l'ampleur et la violence des crues comme beaucoup de pays d'Europe l'ont été pour les mêmes raisons.” Des records de pluies En effet, au cours du mois de novembre 2002, des records de pluies ont été enregistrés dans les provinces de Mohammédia, Settat et Ben Slimane provoquant des crues d'une rare violence. Parmi les mesures de précaution prises, il a été procédé à la mise en place de 5 postes d'annonce de crues permettant de porter le délais d'alerte à 14 heures au lieu de 6 heures auparavant. En plus de la réalisation de 4 digues à Mohammédia au niveau du boulevard Sidi Mohammed Ben Abdellah, de Douar El Haja, du boulevard Chefchaouni et de la zone basse de la SAMIR. Des études pour trouver les meilleures solutions aux divers problèmes posés au niveau de la ville sont en cours. Et comme, on s'en doute fort, l'alerte joue un role primordial dans la lutte contre les inondations, il a été procédé à la mise en place de 4 postes d'annonce de crues permettant de porter le délai d'alerte à 14 heures au lieu de 6 heures auparavant.Dans la ville de Berrechid, la première action urgente concerne la protection de la zone industrielle. Elle consiste en la réalisation d'une digue et d'un canal dont les travaux viennent d'être achevés. Ce système permet de protéger la zone contre une crue décennale.Les actions retenues pour la protection de la ville de Settat sont en cours de mise en œuvre. Ainsi, les travaux de doublement du canal Boumoussa ont été lancés en juillet 2003. Leur avancement actuel est évalué à 60%. La mise en œuvre de ce dispositif interviendra avant l'hiver prochain et permettra de protéger la ville contre une crue centennale.Quant à la ville de Tan Tan et sa région qui ont connu des précipitations intenses le 12/08/2003 évaluées à 91 mm en une heure seulement alors que la moyenne annuelle pour cette ville est de 95 mm il a été procédé à l'évaluation de la situation et à la mise en place d'un plan d'action destiné à la protection de la ville. Ainsi, les actions retenues consistent en la réalisation de deux barrages (Kheng Messaoud et Rag Ouin Kora) et la réhabilitation des digues et des murs de protection des zones touchées : Hay Cheikh Abdati, Hay Es-Sahara, Hay El Massira, Hay Ennahda et le Palais Royal. Pour la concrétisation de ce plan d'action, dont le coût global s'élève à 42 millions de DH, une convention entre le Secrétariat d'Etat chargé de l'eau et la Province de Tan Tan a été élaborée et signée pour définir la contribution de chacune des deux parties, notamment dans le financement des opérations retenues. Les travaux des digues sont en cours de réalisation. Ils seront achevés avant l'hiver prochain. De même, les préparatifs pour la construction des deux barrages sont en cours. Les travaux s'achèveront dans une année. Les travaux effectués, même dans leur stade inachevé, ont joué un rôle déterminant dans la protection des quartiers exposés contre les récentes inondations qui ont sévi dans la ville et dont l'intensité a été plus forte que celle enregistrée en août dernier. Les divers travaux réalisés ou en cours permettront de minimiser les dégats, c'est sûr, mais n'éviteront pas forcément les inondations. Ils minimiseront la gravité du phénomène sans prétendre pour autant garantir son non-retour.