Hassan Boulaknadal, Directeur général de BMCE Capital Gestion A la demande de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, BMCE Capital Gestion vient d'élaborer un montage financier sous forme d'OPCVM. Le projet, qui sera géré par une filiale de la CDG, a fait l'objet de publications de fausses informations dans la presse. Pour en savoir plus, nous avons tendu le micro à son concepteur, en l'occurrence Hassan Boulaknadal, Directeur Général de BMCE Capital Gestion. La Gazette du Maroc : BMCE capital Gestion vient d'effectuer le montage d'un OPCVM au profit de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité. Quels sont les objectifs de ce fonds ? Hassan Boulaknadal : BMCE Capital Gestion a eu le privilège d'être mandaté par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité pour réfléchir à la mise en place d'un projet financier destiné à gérer au mieux les dons qu'elle recueille du public. C'est sur cette base-là que BMCE Capital Gestion a conçu un montage financier sous forme d'OPCVM (Organismes de placements collectifs de valeurs mobilières) qui sera géré par un établissement public de référence, à savoir la CDG, et dont la commercialisation se fera à travers les réseaux des différents partenaires. Le montage a donc consisté en la mise en place d'un fonds mère au niveau de la CDG et de fonds satellites au niveau de chacun des partenaires du projet. Le fonds mère sera donc un fonds de fonds c'est-à-dire qu'il va investir exclusivement sur les fonds satellites. Et ces derniers seront similaires en termes d'allocation d'actifs dans la mesure où ils seront tous des fonds obligataires avec pratiquement le même profil d'investissement et la même structure de frais de gestion qui seront en partie rétrocédés plus tard à la Fondation. Qui sont les partenaires de ce fonds ? /B Pour donner une dimension nationale au projet, on a essayé de n'exclure aucun partenaire sérieux désireux de s'y associer. Dans la mesure où La Poste dispose d'un important réseau d'agences implantées dans les coins les plus reculés du Royaume, il n'est pas exclu qu'elle soit retenue pour la distribution de ce genre de produits. D'ailleurs, elle a toujours participé à la commercialisation des pin's à l'occasion des différentes Semaines de Solidarité. D'un autre côté, il faut savoir qu'il y a pas mal de banques qui ont manifesté leur désir d'adhérer à ce projet. Alors est-ce parce qu'elles ne seront pas rétribuées que cela traîne ? En matière de gestion d'OPCVM, il y a en effet les charges incompressibles liées à la fonction d'un OPCVM, à savoir les différentes publications légales, le commissariat aux comptes et les cotisations au CDVM. Ces charges incompressibles seront prises en compte par les frais de gestion collectés au niveau de chacun des fonds. Et il est prévu dans la charte qui régit ce montage financier de rétrocéder le restant des frais de gestion à la Fondation. A ce propos, j'aimerai souligner que les sociétés de gestion travailleront pratiquement de manière bénévole sur ce projet. Encore une fois parce que c'est un projet social, il a une dimension nationale et l'effort des uns et des autres est demandé pour sa réussite. Quel est l'arbitrage qui sera opéré entre le fonds mère et les fonds satellites? Au fait, le souscripteur n'aura à connaître que le fonds mère. C'est-à-dire que lorsqu'il se présente dans n'importe quel point du réseau de distribution, il ne va acheter que des parts du fonds mère. Par la suite, ce sera à la CD2G, la filiale de gestion de la CDG, de réacheminer les flux collectés vers l'ensemble des fonds satellites. Ce faisant, la taille des actifs des fonds satellites sera égales à n'importe quel moment. Qui peut souscrire à ce fonds ? Le fonds est ouvert à toutes les personnes physiques et morales. Telles que contenues dans la charte, les souscriptions sont de deux natures. Il y a notamment les donations et les souscriptions dites de partage. Dans le premier cas, les parts souscrites sont rétrocédées à la Fondation sous forme de dons. Tandis que dans le second cas, le souscripteur garde son investissement en son nom et décide de partager les gains futurs avec la Fondation. C'est-à-dire qu'il ne renonce pas à son capital mais qu'il renonce plutôt à une partie des plus-values dégagées au niveau du fonds. En tenant compte des montants collectés lors des différentes Semaines de Solidarité, est-ce que vous avezévalué la dynamique que ce fonds va apporter à la Fondation Mohammed V ? On s'est, bien entendu, inspiré du franc succès enregistré par les différentes Semaines de Solidarité en termes de collecte de dons. L'idée qui a sous-tendu le montage de cet OPCVM est de faire de la collecte de fonds une fonction continue et non plus quelque chose de circonscrit dans le temps. Partant de là, on espère que la mise en place de ce projet va permettre à la Fondation de collecter des dons durant toute l'année.