Droits des immigrés Sous la direction du ministère des droits de l'Homme, le Centre de documentation d'information et de formation en droits de l'Homme et Génériques de Paris a organisé, les 13,14 et 15 juin, à l'hôtel Farah de Casablanca, un colloque international sur les dynamiques migratoires marocaines : histoire, économie, politique et culture. L'objectif de ce cycle de conférences consistait à mettre la lumière sur la situation des immigrés marocains entre protection des droits et mondialisation. A cette fin, les organisateurs ont réuni une trentaine de chercheurs, marocains et étrangers, spécialisés dans les questions relatives à l'immigration. Au début de cette rencontre, le ministre chargé des droits de l'Homme, Mohamed Aujjar, a souligné l'importance capitale que revêt le sujet de la dynamique migratoire marocaine entre la protection des droits et la mondialisation. Selon le ministre, historiquement, les flux migratoires ont considérablement contribué au développement économique des pays du Nord. C'est pourquoi il estime que l'approche sécuritaire qui consiste à bloquer les mouvements d'immigration Sud/Nord a démontré ses limites, surtout face aux impératifs de la mondialisation, comme la libre circulation des personnes et l'ouverture des économies. Dans ce sens, le ministre s'est dit convaincu que cette approche sécuritaire ne respecte pas les droits de l'Homme, notamment ceux des immigrés. Et il a rappelé que le Maroc compte parmi les premiers pays qui ont ratifié “la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille” qui ne prendra effet qu'à la fin du mois de juillet prochain, 13 ans après la date de son adoption. Cela traduit, selon les propos du ministre, la volonté délibérée du Maroc, dans sa relation avec ses partenaires européens, de consolider la culture des droits de l'Homme. C'est d'ailleurs l'un des objectifs principaux du gouvernement marocain, sous l'égide de S.M le roi Mohammed VI, visant à mettre en place une “nouvelle stratégie” relative aux questions de l'immigration marocaine, dans le but de satisfaire les besoins politiques, économiques et culturels des nouvelles générations d'immigrants. C'est l'un des choix stratégiques du Maroc, ajoute Mohamed Aujjar, malgré les attentats criminels du 16 mai dernier. A la fin de son intervention, le ministre s'est dit persuadé que les travaux scientifiques de ce colloque vont certainement enrichir les décisions des responsables et décideurs politiques. Ensuite, c'était au tour de Saïd Bouziri, président de Génériques Paris, de prendre la parole pour saluer les efforts de coopération entre le Maroc et la France, visant à mettre sur pied une “politique commune” capable de résoudre les problèmes relatifs à l'immigration, notamment celui de l'immigration clandestine. Le secret de la réussite des Marocains Après cette allocution, Gildas Simon, géographe à l'université de Poitiers, a prononcé le discours d'ouverture de ce cycle de conférences. D'après lui, les immigrants marocains représentent un réseau social migratoire mondialisé et très bien intégré. Et il a ajouté qu'ils réussissent une mobilité sociale et géographique impressionnante dans les pays européens malgré le protectionnisme qui vise à limiter les flux migratoires. Selon lui, le secret de cette réussite réside dans la capacité des immigrants marocains à entretenir une “culture d'immigration” qui se base sur une construction identitaire très attachée à la mémoire collective du pays d'origine. Les trois jours de ce colloque international ont été consacrés à un cycle de conférences, à travers lequel des chercheurs spécialisés dans les questions de l'immigration, ont tenté de répondre aux interrogations posées. D'après le programme du colloque, cinq axes de discussion ont été privilégiés par les conférenciers : premièrement, la mondialisation et les nouvelles dynamiques migratoires. Deuxièmement, les politiques publiques et les mobilisations collectives. Troisièmement, les identités, les cultures et les représentations. Quatrièmement, les dynamiques migratoires, les droits et les logiques d'Etats. Enfin, la nationalité, la citoyenneté, les appartenances et les relations avec le pays d'origine.