Entretien avec Belkacem M. Boutayeb, consultant de l'ASMEX pour l'Algérie Fort de son titre de consultant de l'Association des exportateurs marocains, M. Boutayeb a entrepris plusieurs missions de prospection et de rencontres avec les responsables institutionnels et les organismes algériens chargés des privatisations, des investissements et de la promotion économique. Il nous entretient sur la récente mission d'exportateurs algériens à Casablanca et la nécessaire dynamique économique entre le Maroc et l'Algérie. La Gazette du Maroc : sur invitation de l'ASMEX, une mission d'hommes d'affaires algériens vient de séjourner au Maroc. Quels en ont été les enjeux ? Belkacem M. Boutayeb : suite à la dynamique entreprise depuis le début de l'année sur le marché algérien et une concertation avec l'International Finance Corporation (membre du groupe de la Banque Mondiale), l'ASMEX a invité une délégation de l'Association nationale des exportateurs algériens à venir rencontrer à Casablanca différentes associations et fédérations professionnelles dans les secteurs du textile et de l'habillement, de l'industrie pharmaceutique, des IMME, du poisson, de l'automobile, l'industrie du cuir et de la chaussure ainsi que l'association des transitaires et les responsables du CMPE. Comment se sont déroulées les rencontres bilatérales entre opérateurs économiques ? La délégation algérienne comprenant également des membres du Club des Entrepreneurs et Industriels de la Mitidja, a pu exposer avec clarté l'état des lieux de l'industrie algérienne tant dans le secteur privé que public et exprimer ses souhaits de bénéficier de l'expérience et de l'expertise marocaines particulièrement dans le développement de la PME/PMI, dans la sous-traitance et la délocalisation industrielle. Les responsables de l'ASMEX, du CMPE, de l'AMITH, de la FEDIC et des autres secteurs représentés ont renouvelé leur émotion et leur bonheur d'accueillir leurs frères d'Algérie, et leur vif intérêt d'envisager concrètement la mise en place de plateformes institutionnelles permettant aux opérateurs économiques de communiquer, d'échanger l'information, de commercer et d'investir dans différents secteurs. Les entraves et les contraintes ont été abordées avec franchise (fermeture des frontières, délais des visas, non application des conventions.....) et des démarches communes seront entreprises pour les atténuer. A noter que de nombreux témoignages d'opérateurs marocains nous ont confortés sur l'intelligence et le pragmatisme de l'option économique dans l'esprit de l'intégration sous-régionale. Le rôle des banques maghrébines et des bourses de sous-traitance ainsi que la participation aux foires et salons spécialisés ont été également débattus. Et la convention conclue entre l'ASMEX et l'ANEXAL...? Cette convention reflète le souci partagé des opérateurs des deux pays de communiquer mieux et davantage, de s'informer sur les potentialités et les réalisations mutuelles et réciproques, de favoriser l'échange d'expérience et d'expertise, de favoriser la concertation sur des marchés cibles ainsi que d'envisager des investissements directs et des transferts de technologie et de délocalisation. C'est dans ce cadre qu'il est prévu la mise en place prochaine d'une plate-forme de communication, de coordination et d'échanges commerciaux et économiques à Casablanca et à Alger. Mon souhait est de voir l'esprit de ces rencontres entre partenaires frères et voisins, continuer à présider et inspirer toutes nos actions concrètes, ciblées, porteuses de création de richesse et de valeur ajoutée.