Fernando Alonso En permettant à Renault F1 Team de remporter sa première victoire au grand prix de Hongrie, l'Espagnol Fernando Alonso a été sacré plus jeune pilote de la Formule 1 vainqueur d'une course. Certains observateurs voient en lui le futur Schumacher. Portrait d'une étoile montante. Lors du dernier grand prix de Formule 1 de Hongrie, tout le monde attendait une victoire de Schumacher… ou peut être de Montoya ou Raikkonen. Bref, un des habitués. Mais la surprise est venue d'ailleurs. En effet, c'est le jeune Fernando Alonso qui s'est adjugé la première place du podium, permettant à l'écurie Renault F1 Team de caresser un rêve dont la concrétisation était programmée pour bien plus tard. Alonso a mené la course de bout en bout et s'est même offert le luxe de prendre un tour au quintuple champion du monde Michael Schumacher (Ferrari), classé seulement huitième au bout du grand prix. A l'issue des 70 tours de course, il s'est imposé avec 16.7 secondes d'avance sur la McLaren de Kimi Raikkonen, reléguant le Colombien Juan Pablo Montoya (BMW Williams) à la troisième place. Alonso, qui a eu 22 ans le 29 juillet, devient à ce titre le plus jeune pilote de Formule 1 vainqueur d'une course. Il a ajouté un nouveau record à son palmarès. Un peu plus tôt cette année, il était en effet devenu le plus jeune "poleman" (en pole position) de l'histoire en signant le meilleur temps des essais qualificatifs du Grand Prix de Malaisie. L'ancien plus jeune lauréat d'un Grand Prix restait le Néo-zélandais Bruce McLaren, vainqueur du premier Grand Prix des Etats-Unis à Sebring (Floride), en 1959. McLaren était alors âgé de 22 ans et 104 jours. Né pour gagner Né dans une ambiance de sports mécaniques, Fernando Alonso pilote son premier kart dès l'âge de deux ans et remporte sa première course un an plus tard... Son ascension est alors fulgurante : champion des Asturies à 7 ans, d'Espagne à 12 ans et du monde à 15 ans. Fernando gagne et impressionne. Sentant la victoire en lui, le jeune Espagnol devient professionnel à 13 ans. C'est pour lui la seule façon de persister dans la "course". D'origine modeste, il ne peut compter sur aucune fortune familiale, chose courante dans le milieu des sports mécaniques. Le succès venant, il passe tout naturellement à la monoplace en 1999. Dès sa première saison, il remporte le titre international de Formule Nissan et rejoint la Formule 3000 l'année suivante. Avec l'aide de l'opérateur en téléphonie espagnol Telefonica, Fernando fait donc ses débuts au sein de la modeste écurie Minardi. Malgré une monoplace indigente, il y fait preuve de beaucoup de consistance et signe, à 19 ans, des performances qui ne passent pas inaperçues dans le paddock. Le patron de la jeune écurie Renault F1 Team, Flavio Briatore, lui propose alors un poste de pilote-essayeur pour la saison 2002, avec la promesse d'un baquet de titulaire pour l'année suivante. Ce qui fut. A mi-saison, le jeune prodige espagnol occupe une confortable quatrième place au championnat du monde, au nez et à la barbe de pilotes confirmés comme Barrichello ou Coulthard. Une position acquise grâce à une régularité impressionnante et surtout une incroyable compétitivité. Quelques minutes après sa victoire au grand prix de Hongrie, Fernando, encore ému, a déclaré aux journalistes : "je suis encore sur un nuage. Pole position, victoire, attention médiatique : c'est presque trop pour un seul homme ! Le roi d'Espagne m'a même passé un petit coup de fil en fin de journée afin de me féliciter. Je ne pouvais pas y croire… C'est le plus beau jour de ma vie."