Premier T.O français vers le Maroc Les attentats de Casablanca n'inquiètent pas les voyagistes français qui s'organisent actuellement pour entretenir l'engouement pour le Maroc, l'une des destinations préférées des Français. Ce message, Georges Colson, président du groupe Fram, premier tour opérateur (T.O) sur la destination a tenu à le transmettre au Maroc. Il témoigne l'attachement de son groupe au royaume et à son tourisme avec les mesures et initiatives prises en France par Fram visant les professionnels à prescrire le grand public et à choisir le Maroc comme destination de leurs futures vacances. "Aujourd'hui, tout en représentant le groupe Fram, troisième T.O français et premier sur le Maroc, je suis venu en témoin, en frère, comme si aussi en moi coule un peu de sang marocain. Notre responsabilité doit être au-delà d'un simple commerce ou d'un simple business". Georges Colson, président du groupe Fram, a clamé haut et fort, lors de sa conférence de presse de samedi 24 mai dernier, son attachement et celui de son groupe au royaume et au tourisme marocain après les attentats terroristes qui ont frappé Casablanca. Pour le patron de Fram, son groupe fait partie de la vie économique du Maroc. Troisième destination élue par les Français selon le nombre de forfaits (transport et hôtel) vendus en agences, après la France et la Tunisie, le royaume est aussi l'une des trois premières destinations vendues par le voyagiste toulousain Fram, avec plus de 100.000 voyageurs par an et la deuxième destination après la Tunisie, vendue sur Internet chez Lastminute.com. C'est dire qu'au-delà de l'affection que Georges Carlson porte au Maroc, pour y avoir d'abord passé une partie de son adolescence et travaillé sur la destination dès le début de sa carrière dans les années 1960, il est clair que le Maroc intéresse les voyagistes français ainsi que leurs compatriotes qui ont élu le royaume comme troisième destination préférée. Le fait également que le marché français, qui envoie pratiquement la moitié du volume total de touristes étrangers qui séjournent chaque année au Maroc, est fondamental pour le tourisme marocain. Dès le samedi 17 mai dernier, le lendemain des attentats, les voyagistes français (Fram, Nouvelles Frontières, Club Méditerranée, Jet Tours, Voyageurs du monde, Marmara, Etapes nouvelles, Royal tour et Look Voyages), qui programment le royaume dans leurs brochures, se sont concertés. Pour l'heure, le CETO (Centre d'études des tour-opérateurs), qui regroupe 42 voyagistes, représentant 80 % du marché français, a décidé de maintenir la destination Maroc, selon son patron René-Marc Chikli, d'autant plus que "les villes touristiques ne sont pas touchées". La seule mesure qui a été prise dans l'immédiat, dit-il, a été de réétudier les circuits qui passent par Casablanca" pour qu'ils évitent le centre-ville. Mais tous les départs ont été maintenus, aucune mesure d'annulation n'ayant encore été prise. En plus de cette bonne nouvelle, Georges Colson a tenu à présenter des cas concrets émanant de son groupe ainsi que des autres voyagistes de l'Hexagone. "Le Maroc peut compter sur la mobilisation totale de notre entreprise qui a commencé au lendemain même des attentats. Le surlendemain même, j'ai vérifié et constaté qu'aucune personne n'a manqué son départ vers le Maroc où nous avions au moment des événements, 2.000 clients qui y séjournaient. Mais personne parmi eux n'a demandé à être rapatrié", affirme le patron de Fram. Qu'en sera-t-il après ? Pour sa part, le groupe Fram, selon son président, a communiqué devant toute la presse française (écrite, spécialisée, audio-visuelle). "Huit jours après car j'ai téléphoné ce matin en France (NDLR : samedi 24 mai 2003), parmi les 30.000 personnes inscrites au niveau de Fram pour passer des vacances au Maroc, seules 450 ont renoncé à leur voyage", dit-il. Si Georges Colson reconnaît que c'est très encourageant, il estime cependant que ce n'est pas suffisant. "Nous nous devons de pérenniser cette confiance", lance-t-il. Déjà sur le marché français, le voyagiste toulousain offre un forfait à moins de 150 euros pour des vacances au Maroc non pas "pour brader la destination", comme tient à le préciser le président de Fram, mais pour faire venir les voyageurs pour constater de visu. Dans ce sens, le voyagiste, qui a décidé de prolonger la durée de cette promotion, prévoit également d'autres opérations en partenariat avec le Maroc. Parmi celles-ci, celle qu'il compte initier avec l'ONMT et consistant à véhiculer, via l'affichage sur des bus, des messages destinés au grand public dans les villes touristiques du royaume. Le groupe français de l'industrie du voyage a rassuré aussi quant à son plan de développement au Maroc. Dans ce sens, il a décidé de ne pas remettre en cause son projet de construction d'un nouvel hôtel à Marrakech prévu dans la zone hôtelière Agdal de la ville ocre, en cours d'aménagement. L'établissement, de la catégorie 4 étoiles, nécessitera un investissement de 300 millions de dirhams et aura une capacité de 250 chambres. Au-delà de toutes les mesures et initiatives que le groupe Fram a prises en France, le voyagiste toulousain a affirmé son engagement d'entreprendre d'autres actions avec ses homologues français pour encourager les professionnels à suggérer au grand public de choisir le royaume comme destination de leurs futures vacances. "Entre le 12 et le 15 juin déjà, toute une série de voyages de promotion de la destination Maroc seront organisées par les voyagistes français", cite-t-il comme exemple. Emploi : l'enjeu stratégique Adil Douiri, ministre du Tourisme qui a assisté à la conférence de presse, a souligné que toutes les actions qui seront entreprises à la suite des attentats en direction du tourisme national ont un objectif principal : sauvegarder l'emploi. Selon lui, ce sont 80.000 emplois directs et 400.000 emplois para-hôteliers programmés d'ici l'horizon 2010 qui sont en jeu. Donc, dit-il, il faut garder le cap. Deux plans d'action pour Fès Adil Douiri a annoncé lors de la conférence de presse le souhait de son département et des professionnels du secteur d'organiser une opération de promotion en faveur de Fès. Dans ce sens, affirme-t-il, deux plans d'action sont à l'étude. L'un est structurel et concerne les problèmes du tourisme dans la capitale spirituelle du royaume et l'autre est ponctuel et est lié aux infrastructures hôtelières en difficulté. Dans ce sens, reconnaît-il, une réflexion est engagée pour subventionner les T.O programmant cette destination : une subvention de 30 euros par forfait touristique concernant Fès est même avancée.