Peinture A l'occasion du Salon international de l'architecture, de la décoration et de l'aménagement intérieur et extérieur (Archi Decor 2003) qui vient de baisser ses rideaux, Prodec a annoncé la concentration de sa stratégie sur l'activité bâtiment, tout en consolidant sa position traditionnelle de leader de la branche carrosserie en termes de tonnage. La société a pratiquement fini de boucler la première phase de sa politique d'investissements soutenus, initiée dans un souci constant de mise à niveau et d'optimisation de l'organisation. “Prodec, une nouvelle formule de la couleur”. Ce nouveau slogan de l'une des premières sociétés industrielles marocaines de peinture semble très approprié pour traduire tous les efforts entrepris ces quatre dernières années par Prodec en vue de son repositionnement sur le marché national et international. La société a en effet multiplié les nouvelles formules tant au niveau du management, de la production que de la distribution. «C'est un travail de longue haleine que nous avons entamé il y a pratiquement quatre années de cela», souligne Saïd Bencherki, administrateur et membre du directoire de Prodec. La société, qui dispose d'un comité de surveillance et d'un directoire depuis le début de cette restructuration, s'est organisée en trois grands pôles d'activité, notamment la carrosserie, le bâtiment et l'industrie. Chaque pôle est indépendant avec sa direction qualité, sa direction technique ainsi que sa force de vente. Parallèlement, ces différents départements ont en commun des services généraux comme le contrôle de gestion, l'administratif, le financier et la logistique. Aujourd'hui, le fabricant de peinture a pratiquement bouclé sa politique d'investissements soutenus, menée dans un souci constant de mise à niveau et d'optimisation de l'organisation. Chaque année, Prodec investit environ 5 millions de dirhams pour la mise à niveau de ses équipements et de son personnel. «Notre ambition première est de nous maintenir au premier rang de la peinture pour carrosserie en termes de volume d'une part et, d'autre part aussi, de pénétrer davantage le secteur du bâtiment en couvrant tous les niveaux de la demande», précise l'administrateur de la société. Pourtant, si Prodec dispose actuellement de la plus large gamme de produits dédiés au marché du bâtiment, elle a depuis longtemps eu du mal à se départir de son étiquette de leader de la branche carrosserie qui a tendance à cacher son activité bâtiment sur le marché. Ce cliché, le fabricant de peinture veut s'en séparer : sa stratégie consiste à se concentrer davantage sur l'activité bâtiment, tout en consolidant sa position traditionnelle dans la carrosserie. L'Alliance pour planter le décor Cela est dû en grande partie à l'origine du partenariat qu'il a noué en décembre dernier avec Lafarge Peinture, filiale du groupe international Lafarge, qui était à la recherche de partenaires sur le marché national à l'époque. Le groupe français qui a procédé par sélection a finalement retenu Prodec. «Ce qui les a séduits, c'est non seulement notre ambition pour le bâtiment mais toute notre politique de réorganisation que nous avions initiée depuis plusieurs années», raconte Saïd Bencherki. En s'alliant ainsi à Lafarge Peinture, Prodec a introduit une nouvelle carte internationale dans le domaine des produits décoratifs. Il s'agit des produits «Tollens» du groupe français qui sont d'ailleurs connus et utilisés sur le marché marocain par les prescripteurs. Autrement dit, cette alliance tire l'image du fabricant national vers le haut. «Il est important pour nous de posséder cette carte de notoriété. Lafarge Peinture prescrit désormais nos produits comme enduits avant l'application des produits de décoration. Ce qui veut dire qu'elle reconnaît la qualité de nos produits», précise l'administrateur de Prodec. Mais au-delà de sa volonté de décliner son savoir-faire dans la branche bâtiment, Prodec veut s'affirmer davantage sur le plus grand segment du marché de la peinture. «Le bâtiment représente en termes de tonnage plus de 80 % de l'activité peinture de l'ensemble du secteur. Ce qui veut dire que si nous enregistrons des évolutions au niveau de la carrosserie, cela ne sera jamais significatif et comme nous voulons avoir une certaine part de marché, nous sommes obligés de passer par le bâtiment. De plus, nous avons une connaissance et une expertise du métier», justifie-t-il. Dans ce dessein, la société n'a pas lésiné sur les moyens pour recruter des professionnels dans le bâtiment pour l'accompagner dans sa conquête de parts de marché. Selon l'administrateur de Prodec, le marché du bâtiment devient de plus en plus important. «Avec tous les programmes de logements économiques, sans compter la nouvelle politique gouvernementale en matière d'habitat, cela nous pousse à nous adapter à cette évolution du marché tout en mettant au point des produits décoratifs de haute qualité», signale-t-il. C'est pourquoi dans la stratégie de Prodec, la distribution occupe aujourd'hui une place stratégique. La société a désormais repris en gestion les principaux dépôts de vente en région. «Auparavant nous avions des réseaux de distribution à travers le Maroc, aujourd'hui, nous vendons nous-mêmes dans ces régions par le biais de dépôts locaux ou par le biais de livraisons à partir de la plate-forme de distribution de Prodec de Casablanca», explique Saïd Bencherki. Pour accompagner cette nouvelle politique de distribution, la société a réalisé une mise à niveau totale de ses outils de communication (documentation pour les commerciaux, argumentation technique, nouveaux emballages destinés au bâtiment…). Parallèlement, elle a créé un centre de formation pour les peintres et les entreprises qui pourront se familiariser avec les produits Prodec existants et les nouveaux qui seront lancés sur le marché. «C'est une chose à laquelle nous accordons beaucoup d'importance, ce qui nous permet de former à la fois des professionnels de la peinture et même des droguistes pour lesquels nous préparons déjà des programmes de formation spécifique», souligne-t-il. Aujourd'hui, tout en se positionnant sur le marché national, le fabricant lorgne parallèlement vers d'autres horizons. En effet, la société, qui réalise environ 7 % de son chiffre d'affaires à l'export vers le Sénégal, la Mauritanie et le Mali, entend renforcer davantage sa présence surce marché africain. Son processus de certification pour l'ISO qui doit s'achever avant la fin de cette année, ajoutera un argument de taille à sa notoriété.