Tourisme Le rapprochement en vue depuis deux ans entre la CDG (Caisse de dépôt et de gestion) et la RAM est aujourd'hui effectif. Les deux institutions vont monter en commun une entreprise spécialisée dans les métiers du tourisme. Même si l'incertitude gagne l'industrie mondiale du tourisme, le tourisme national continue de bénéficier d'une continuité stratégique grâce à la vision de développement touristique à l'horizon 2010 qui, depuis son enclenchement, a donné une certaine visibilité aux opérateurs du secteur tant internationaux que nationaux. Aujourd'hui, la RAM et la CDG confirment cette donne. La première qui cherche à doper son pôle touristique et la seconde qui a adopté depuis quelques années une stratégie de désengagement de la gestion directe de ses unités hôtelières, ont décidé de regrouper leurs forces dans les métiers du tourisme. Tout indique que les deux institutions sont en mesure de constituer l'un des plus grands pôles touristiques du royaume. Jusque-là, en effet, la CDG a poursuivi son désengagement de la gestion directe des hôtels à travers des concessions en gestion libre, du moins pour la plupart d'entres eux, à des chaînes internationales, tout en redéployant ses efforts vers l'aménagement de zones touristiques. La Caisse a ainsi créé une nouvelle filiale spécialisée, Maroc Hôtels & Villages (MVH), pour l'aménagement de nouvelles zones touristiques dont deux se trouvent à Marrakech et deux (Ghandouri et Du Lac) à Tanger. Cette filiale figure parmi les onze présélectionnées pour l'aménagement des cinq stations balnéaires du plan Azur. Quant à la RAM, sa filiale touristique Sotoram, sortie de l'anonymat ces dernières années, réaffirme sa volonté de confirmer sa présence dans l'hôtellerie et développer sa restauration aérienne au niveau international. Déjà en 2001, compte tenu de ses résultats encourageants dans sa globalité et de la volonté de faire du tourisme un axe de développement stratégique, le président du conseil d'administration de Sotoram Mohamed Berrada, Pdg de la RAM, avait insisté sur la “nécessité d'accompagner l'objectif des dix millions de touristes en 2010 et de construire, notamment avec des partenaires, un hôtel tous les 18 mois pour pouvoir constituer, autour de la marque Atlas, une chaine hôtelière dans les grandes dessertes touristiques”. Depuis, la compagnie aérienne nationales'est lancée dans un plan de développement plus qu'ambitieux. L'hôtel Atlas Médina, mitoyen de l'actuel hôtel Atlas de Marrakech, s'apprête à ouvrir ses portes. A Casablanca, Sotoram va construire un hôtel 4 étoiles, dénommé Atlas Nouacer. Parallèlement à ces projets, la filiale de la compagnie aérienne nationale planchait sur le montage de partenariats avec des tours-opérateurs européens pour la réalisation de clubs de vacances à Agadir et Marrakech. A ce niveau, les contacts seraient très avancés avec les groupes First Choice et Valtur. Pendant ce temps, au niveau national, des pourparlers étaient entamés avec la CDG pour constituer un pôle hôtelier commun qui deviendrait une des locomotives du secteur dans le cadre de la vision 2010. Même si pour l'heure, les contours de ce partenariat sont gardés secrets par les deux institutions, du moins jusqu'à ce mardi au courant duquel les présidents des deux groupes, Mohamed Berrada et Mustapha Bakoury, annonceront ce qu'ils appellent déjà un projet de développement concret et innovant à travers lequel les deux partenaires entendent participer de manière efficiente aux ambitions du tourisme national à l'horizon 2010. En attendant, les spéculations vont bon train dans le milieu touristique national. La plupart des observateurs voient dans ce rapprochement une excellente surprise car, disent-ils, les entreprises à capitaux publics vont rationnaliser leur force et muscler le tissu industriel touristique marocain à côté des entreprises existantes comme Accor, Club Méditerranée, Tikida, KTH et d'autres opérateurs. Dans ce sens, il faut dire que les expériences portugaise et turque sont édifiantes: elles ont montré que sans le concours de plusieurs opérateurs touristiques, il est difficile d'investir rapidement dans les