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30 ans de réclusion criminelle pour un lopin de terre
Publié dans La Gazette du Maroc le 02 - 07 - 2009

Quand Khalid a réclamé l'héritage de sa femme, il s'est heurté au refus de Jilali, son beau-frère, cruel. Lorsque Khalid a insisté, Jilali l'a tué ». C'est en ces termes que la presse avait repris le cas de ces héritiers qui ne sont ni les premiers ni les derniers à s'entretuer pour un arbre ou une parcelle de terrain. Des frères se sont entretués. D'autres, à Safi même, se sont coupé des membres à coups d'épées.
«Monsieur le Président, Il m'a provoqué et il voulait me tuer…», a à peine prononcé l'homme, Jilali, qui comparaissait, devant la chambre criminelle de la Cour d'appel de Safi. Chef d'inculpation ? Homicide volontaire. Motif ? L'héritage de son épouse.
A-t-il réellement été victime d'une quelconque provocation par sa victime et celle-ci méritait-elle de mourir ?
Jilali a-t-il choisi de tuer son adversaire ou s'agissait-il simplement d'un accident ?
La victime était Khalid, son beau-frère. Ce dernier est né à Tnine Laghyate, province de Safi, en 1966. Analphabète, il a grandi dans le douar et est resté chez lui jusqu'à l'âge de 14 ans. À ce moment-là, il avait commencé à travailler dans les champs, comme beaucoup de jeunes de son âge pour qui l'école était un privilège. La terre compte pour beaucoup. Elle est leur raison de vivre et chaque centimètre vaut de l'or. C'est pourquoi on dit : «L'homme meurt pour ses enfants et sa terre».
Un travail extrêmement pénible pour un adolescent de son âge, mais il ne pouvait plus rester les bras croisés à attendre que son père lui donne à manger. Il a donc décidé d'aider sa famille indigente.
Serviable et jouissant d'une bonne réputation, Khalid était aimé et choyé par les habitants de son douar. Aucune rumeur ne pesait sur lui. Ni alcool, ni drogue, ni femmes. Khalid, l'adolescent de 14 ans, devenait le jeune homme croyant et pratiquant qui ne manquait aucune des cinq prières et supportait de moins en moins bien le célibat : le mariage lui apparaîssait comme le seul moyen de ne pas succomber à la tentation du péché. C'est ainsi que son cœur l'avait conduit à Aicha, la fille d'un propriétaire de plusieurs hectares de terres agricoles. Mais est-ce que le père de Aicha était prêt à lui donner sa fille en mariage?
Le père accepta sa demande et organisa leur nuit de noces en leur offrant une maison mitoyenne à la sienne. Quelques jours après le mariage, Khalid a rejoint ses beaux-frères dans les champs de son beau-père.
Deux ans plus tard, ce dernier rendit l'âme, laissant derrière lui un héritage de plusieurs milliers d'hectares de terrains agricoles. Un héritage qui n'a pas été partagé entre les héritiers, mais qui a été placé entre les mains de Jilali, le frère aîné. Khalid décida alors de travailler ailleurs. «C'est inconcevable que tu travailles chez les propriétaires de terrains agricoles alors que ta femme peut disposer de sa part d'héritage… Il faut que tu la réclames, c'est votre droit », l'encouragent quelques habitants du douar.
En retournant chez lui, il a incité donc sa femme à réclamer sa part d'héritage. Ce qu'elle fait sans tarder. Malheureusement, Jilali réagit violemment : « Je ne te donne rien de l'héritage et je vous conseille de vous tenir à l'écart des champs… Et si tu oses encore une fois me demander quoi que se soit, je te chasserais, toi, ton mari et votre petite fille…».
Khalid a commencé par faire appel aux hommes sages du douar pour intervenir auprès de Jilali. Mais en vain. Et pourtant, Khalid continuait à lui réclamer la part de sa femme, ce qui a eu pour effet de pousser Jilali à bout.
Le jour du souk hebdomadaire de Tnine Laghyate, Khalid s'est levé très tôt. Alors qu'il se rendait au Souk, il fut surpris par son beau-frère, Jilali, armé d'un bâton qui l'a attaqué violemment. Ligoté, crâne fracassé, Khalid finit par succomber à l'agression. Son cadavre a été découvert par les passants.
Les gendarmes, alertés, n'ont pas eu à enquêter. Jilali s'est rendu spontanément au poste de la gendarmerie de la région. Il a déclaré : «Je voulais juste lui donner une correction, je n'avais pas l'intention de le tuer». Mais cette phrase n'a pas abusé la Cour. Cette dernière a fini par conclure que tuer Khalid était un choix pour Jilali et a jugé ce dernier coupable d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. Jilali a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle.
Terres agricoles ou morcellement
Dans le cas des héritages, on ne doit pas oublier les terres agricoles. Le problème que connait l'agriculture « nouvelle génération » peut parfois provenir des problèmes d'héritage. Si l'on reconnait au domaine agricole marocain leurs surfaces trop petites pour une agriculture mécanisée et intensive, le morcellement, suite à des héritages, joue son propre jeu. Combien de terrains ont été divisés en infimes parties suite à un héritage ? Les héritiers ne s'entendent pas toujours et une grande surface peut très vite devenir un morcellement de parcelles inexploitables. Pourtant une loi datant du 25 juillet 1969 promulguée dans le cadre du code des investissements agricoles, a institué l'interdiction de toute opération foncière ayant pour effet de créer des exploitations de superficie inférieures à 5 ha. Cependant les procédures successorales participent toujours au morcellement excessif des exploitations.


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