À Casablanca, des milliers de personnes vivent dans des bidonvilles, où les taux de chômage et d'analphabétisme battent des records. Ces conditions de vie difficiles et la misère font de ces quartiers un véritable vivier d'intégrisme. Boubker Mazoz, 58 ans, spécialiste en affaires publiques auprès du département d'Etat américain, estime que les attentats de Casablanca en 2003 «auraient pu être évités si nous avions porté plus d'attention à ces personnes». Trois ans plus tard, avec l'aide de fonds privés et de la municipalité, Mazoz a ouvert le Centre culturel de Sidi Moumen sur le site d'une ancienne décharge, au cœur d'un quartier parmi les plus pauvres de Casablanca. Equipé d'une bibliothèque, d'ordinateurs et d'un théâtre, ce centre accueille les jeunes issus de ces quartiers, que des éducateurs (eux-mêmes issus des bidonvilles) tentent de sortir du cercle infernal de la drogue et de l'extrémisme religieux à travers diverses activités. Ce projet a fait ses preuves, si bien qu'aujourd'hui, il attire l'attention de Chicago. En septembre prochain, une délégation de lycéens américains de Chicago iront visiter le centre de Sidi Moumen afin d'y étudier les méthodes de Mazoz et de les mettre en œuvre ensuite dans leurs propres quartiers.