Il va sans dire qu'un grand changement attend le football national. La réforme s'annonce d'autant plus conséquente que les réticences et les réactions de rejet n'ont pas manqué. Les plus «conciliants» se cachent derrière un certain euphémisme, pour dire surtout que la manière n'y était pas. Les plus pragmatiques, en revanche, estiment qu'il y avait urgence et que de ce fait, l'on ne pouvait plus se permettre de se perdre dans les détails, ajoutant «on ne peut faire d'omelette sans casser d'œufs». Le professionnalisme se mérite. Il fallait donc secouer le cocotier. Et quand on compte embrasser bientôt, et pour de bon, le professionnalisme, une instance comme le groupement national de football n'a plus lieu d'être. Vivement alors une ligue professionnelle comme cela se fait ailleurs. Mais, soutiennent les opposants, cette façon de voir les choses, n'est pas allée trop vite en besogne ? Tant il est vrai que ce même GNF se trouve être l'organe représentant les clubs. Il faut donc toute une procédure pour «s'en débarrasser. Il fallait bien passer par l'avis des clubs qui se trouvent être les plus intéressés, comme le déplore ce membre éminent de ce même GNF, sous couvert de l'anonymat toutefois. Les dernières décisions à l'actif du nouveau bureau fédéral, n'ont pas fait que des heureux. Mais personne de cette bande de mécontents, qui se veut nombreuse, ne s'est manifesté en public, et à visage découvert. On a entendu et lu, que certains parmi les membres frustrés ou désabusés, envisagent de porter «l'affaire» devant les instances compétentes, voire même les tribunaux habilités à s'en saisir. Baliverne! Notre football est beaucoup moins compliqué que cela. Il vaut donc mieux prendre le train en marche pour aller de l'avant. Il était temps de larguer tous ceux qui se faisaient un devoir de tirer le football national vers le bas. Il y va de leur survie. Rappelons-nous toutes ces expériences avortées et ces occasions ratées à cause de dirigeants qui ne pouvaient admettre une autre exception du football, que celle qu'ils ont toujours connue et qui les arrangeait à plus d'un niveau. Aujourd'hui, on doit avoir toutes les raisons de penser que le projet lancé ira jusqu'au bout. De tout temps, on a montré du doigt le manque de moyens, d'argent, nerf de la guerre, se plaisaient-ils à répéter. Parrains et sponsors, l'Etat en tête, n'ont pas lésiné sur les moyens. En vain, ajouterait-on. Maintenant que la volonté politique est, on ne peut plus manifeste et explicite. On se doit d'aller de l'avant. Les directives royales faisant profiter le football national d'une manne salvatrice, vont dans le sens d'une évolution qui devrait concorder avec l'ambition des Marocains connus pour être de grands passionnés du ballon rond. Et pour que les objectifs fixés soient atteints, il est impératif de trancher avec les erreurs et méthodes du passé. Les clubs sont les premiers concernés. Ils sont appelés à servir le bon exemple. Ils n'ont qu'à se soumettre ou se démettre. On a trop parlé, par le passé, d'un cahier de charges imposé à tous, mais rien n'a été fait. On a continué de la sorte à faire du surplace, à régresser forcément. C'est donc un pseudo championnat qui nous a été servi jusqu'ici avec ses inévitables anecdotes pour le moins rocambolesques. Au point que l'on ne s'étonne plus de rien quand on entend parler de «matchs arrangés, arbitres ou joueurs vendus et dirigeants ou entraineurs chefs d'orchestre».