Chaque semaine, je me propose de vous plonger au cœur des préoccupations de l'homme de la rue et plus généralement de notre société en tentant de vous faire apprécier cette belle réflexion d'un écrivain : «Quand je vois le nombre de livres qui me restent à lire, j'ai le sentiment d'être heureux». Bonne lecture. Jeûne Dans un peu plus d'un mois, commencera le jeûne du Ramadan. Pour les uns c'est un mois de privations, pour le plus grand nombre, c'est un temps d'abstinence et de spiritualité. Parler du Ramadan dans cette rubrique n'est pas incongru, car il y a quelques années, un hebdo francophone avait posé le problème de l'utilité du Ramadan, en critiquant ce mois qu'il situait comme un mois de paresse et de non productivité économique. Et notre confrère avait même poussé le vice jusqu'à faire un sondage où beaucoup avaient trouvé malin de répondre « qu'ils ne faisaient pas le Ramadan ». Cette année et pour les saisons suivantes, les réticents (que Dieu leur pardonne) au Ramadan, vont trouver de plus en plus de raisons de trouver le Ramadan oppressant. Plus de terrasses ensoleillées avec boissons fraîches, moins de baignades, plus du tout de maillots affriolants sur des baigneuses agréables à l'œil. Des journées longues, des nuits courtes, des restaurants et des centres de loisirs fermés, bref le Ramadan lors des mois d'été paraît pour beaucoup, comme un véritable supplice. Et vous qu'en pensez-vous ? Chacun répondant en son âme et conscience, on ne fera à personne l'injure de vouloir une réponse publique. Cela tient de la sphère privée et du degré de la Foi de chacun. Au Ramadan on se plait à raconter les histoires de bagarres, de ceux qui s'allument pour un oui ou un non, faute de ne pouvoir allumer une cigarette. Il y a aussi ceux qui ont mal à la tête car ils n'ont pas bu leur café, il y a ceux qui dorment au bureau, parce que le jeûne les fatigue, et ceux qui dorment jusqu'à 3 heures de l'après-midi, et qui se recouchent avant le Moghreb histoire de récupérer pour le gueuleton. Pendant ce temps, la véritable cheville ouvrière de cette période, la femme, passe son temps à la cuisine, où elle doit se surpasser et présenter une table merveilleusement garnie devant un homme qui s'est contenté de remplir des couffins au marché. Pendant ce temps aussi, il y a des hommes de toutes catégories sociales, qui se lèvent avant l'aube, rasés de frais, et proprement vêtus, qui vont aux « taraouihes », effectuer, toujours à la mosquée, la prière d'Al Fajr, et y rester pour lire le hizb du matin. Ils seront à leur bureau à l'heure, où nombre d'entre eux occupent de grandes fonctions politiques ou économiques (car il ne faut pas penser que seuls les pauvres, vont à la mosquée) et s'ils font une sieste, toute petite de cinq à quinze minutes, ils seront actifs toute la journée. Et au « ftour » qui s'appellent pour eux « Al Moghreb » ils mangeront peu et bien avant d'aller prendre une place à la mosquée pour être bien installés aux « taraouihes » d'Al Ichaâ. Cette année, ils sortiront de la mosquée après 22 heures 30, mais ils y reviendront aux environs de 4 heures du matin, et ils passeront un Ramadan qui les remettra d'aplomb physiquement. Car, il nous suffit de très peu pour combler notre faim et de peu d'heures bien réparties de sommeil pour récupérer et être en bonne forme. Les gros mangeurs, les amateurs de grasses matinées et de parties de cartes interminables et répétitives, et ceux qui veulent suivre le maximum de feuilletons pour être la vedette des conversations du lendemain, ont-ils raison d'agir ainsi ? On s'abstiendra de juger ici… Cela ne nous appartient pas. Car il suffit de regarder autour de nous, et de voir le devenir des uns et des autres. Au fil des ans, les premiers embellissent et paraissent de plus en plus forts, quant aux autres, leurs excès les affaiblissent d'année en année. Le Prophète Mohammed a dit « le jeûneur connaîtra deux joies : au moment de la rupture du jeûne et lorsqu'il rencontrera son Seigneur ». Cri d'alarme Parlons de Rabat et de ses transformations urbanistiques. On demandera aux élus qui se sont écharpés pour les postes à la Mairie, de veiller sur le suivi des travaux. Au haut de l'Avenue Mohammed V, la fontaine est devenue un dépotoir avec de l'eau croupie et des bassins pleins de bouteilles vides et de sacs en plastique. On dirait que les élus locaux ne sont jamais concernés par les grands travaux. Vous en voulez une preuve ? Il suffit de regarder à quel point tout ce qui a été fait ces dernières années s'est dégradé à une vitesse incroyable. Affligeant. 10 ans ! Comme la presse d'ici (salut les amis hebdos) la presse française notamment « l'Express » et « Le Monde » qui sort un numéro spécial aujourd'hui, vendredi, n'ont pas raté l'occasion de commenter les 10 ans de règne de S.M Mohammed VI. « Afrique Magazine » s'y est mis, et bien sûr « Jeune Afrique » qui, pour ces événements-là, a un réel savoir faire. On attend l'incontournable « Paris Match » et pourquoi pas « Le Nouvel Obs » et d'autres revues dans d'autres pays. La semaine dernière on avait parlé de « fascination » pour le Maroc et son Souverain. On persiste et signe. Et on crie tant mieux ! Le Maroc existe et intéresse. C'est la bonne nouvelle de la décennie, les amis ! N. Saïd