La mue profonde opérée par le RNI à l'issue du 4ème Congrès national a affûté ses programmes, professionnalisé ses méthodes de travail et mobilisé ses troupes pour se lancer en force à la conquête du plus grand nombre de sièges au scrutin du 12 juin. « Nous avons travaillé en conséquence. Nous avons des ambitions légitimes et sommes prêts pour entrer dans la bataille des communales, dans l'objectif d'en sortir parmi les premiers vainqueurs », c'est en substance ce qu'a déclaré le leader du RNI à la rencontre du mardi 28 avril, en avant-goût d'une compétition électorale que son parti s'apprête à engager en vainqueur potentiel. C'est que la formation symbolisée par la colombe et pilotée par le Rifain de pure souche (il s'est porté volontaire pour répondre à une question du débat en Amazigh) a franchi des étapes significatives depuis les dernières élections locales de 2003. Les résultats affichés totalisaient 1800 conseillers communaux dans 45% des circonscriptions couvertes, et correspondant à un taux de 12% du nombre global des suffrages favorables exprimés. Mustapha Mansouri a assuré que ces scores seront « largement améliorés» aux prochaines échéances, ce qui est conforté par la redynamisation salutaire de la machine « indépendante» dont le dernier Congrès tenu en mai 2007 a consacré le changement et la démocratie internes. Dans la foulée, les législatives de septembre 2007 ont confirmé le renouveau du RNI qui s'est classé au 3ème rang en nombre de voix (9,7%) et en 4ème position avec 34 députés sur 295 devant l'USFP et l'UC. Mieux encore, cette formation «centriste et progressiste» comme elle a été qualifiée par ses dirigeants, a remporté le perchoir des deux Chambres parlementaires. Un contrat moral pour une Commune Citoyenne Tout comme elle ne compte pas moins de 7 ministres, autant que le PI vainqueur du scrutin, au gouvernement en charge de postes très sensibles. Dès lors, l'appareil a pris à bras-le-corps la normalisation du fonctionnement démocratique de ses instances et structures à tous les niveaux, central, national, régional et local en inscrivant la « régionalisation avancée » au cœur des priorités constantes de ses militants. Ces derniers se sont, ainsi, accoutumés à travailler côte à côte avec leurs parlementaires et leurs ministres assidus à toutes les activités organiques du RNI. C'est pourquoi Mansouri a assuré que « la quasi-totalité des ministres et des dirigeants du Bureau Exécutif, se porteront candidats aux communales » dans un élan de conscience offrant l'exemple du militantisme au service de la collectivité par le haut. Une centaine d'engagements en dix axes ciblant l'Education, la Santé, l'Habitat, l'Economie locale, les Services sociaux, la Culture, l'Environnement, la Démocratie directe, les Plans de développement local et la Politique de proximité, ont été déclinés. Un programme placé sous le credo « Pour une Commune Citoyenne » dont les mesures sectorielles annoncées sont concrètes et pragmatiques en intégrant une approche de proximité militante et plaçant la région au cœur de tout le dispositif partisan. Quelle capacité du parti à tenir ses nouvelles promesses affichées à l'appui d'un contrat moral le liant à ses électeurs et aux populations locales qu'ils auront à servir et en vertu du principe que « la démocratie est la plus sacrée des valeurs que l'humanité a produit jusqu'à nos jours », selon les «RNIstes» ? Sur ce point, nous pouvons espérer une implication totale de terrain des élus « Indépendants » qui excipent d'un bilan de parcours au niveau du programme électoral annoncé lors des législatives de 2007 plus qu'encourageant : «les objectifs programmatiques sur lesquels s'est engagé notre parti, ont été largement dépassés ? Tous les chantiers sont en bonne voie d'exécution et les prévisions sont favorables», affirme le Président de la Chambre des Représentants en évaluant l'action menée au terme des 18 premiers mois du nouveau gouvernement. Seul hic, a-t-il admis, la dynamique de création des 300 000 emplois annuellement promis en raison des contraintes de la crise économique et financière internationale. « Mais sur la durée de la législature, nous sommes optimistes pour tenir notre pari de créer 1 500 000 emplois », a-t-il immédiatement rassuré.