Avoir du mal à se séparer de l'ancien président tout en n'hésitant pas à faire siennes les ambitions nourries par le nouveau, c'est faire preuve d'une sagesse doublement consacrée. Cette gente footballistique que d'aucuns disent peu posée, aura agréablement surpris lors de la dernière assemblée générale de la FRMF. Tous ces dirigeants, toutes divisions confondues, qui se sont relayés au micro, ont tenu à rendre un hommage unanime au président Hosni Benslimane qui, quinze années durant, a donné de son temps et de ses multiples et importantes occupations pour que le football national sorte de sa léthargie et de son amateurisme, pour mieux se porter. Tous étaient conscients, cependant, qu'une nouvelle ère était désormais entamée. Et le plus beau dans l'histoire, c'est que la transition se fait non seulement dans la douceur, mais dans le sens de la consolidation des acquis et vers une optimisation du rendement et des performances. Aussi ne pouvaient-ils ne pas adhérer au changement annoncé. Hosni Benslimane, parti après de bons et loyaux services, c'est désormais un technocrate tout aussi rompu aux grandes tâches qui prend le relais. Quand on se trouve à la tête de deux importants offices que l'ONEP ou l'ONE, on ne doit sûrement pas manquer d'idées pour qu'un sport aussi important, aussi populaire et suscitant de grandes, voire de folles passions, que le football, puisse parvenir à surpasser ses lacunes et insuffisances dans le but d'être en mesure de s'aligner sur les meilleurs de la place. Après Hosni Benslimane, c'est désormais Ali Fassi Fihri qui est aux commandes. L'espoir est d'autant plus permis que dès son premier discours, le nouveau président fait part d'un pragmatisme très apprécié. Après avoir rappelé les réalisations les plus marquantes à l'actif de l'ancien bureau et de l'ancien président, dont cette mise à niveau avec le contrat-programme entre la FRMF, l'Etat et les collectivités locales de cette même fédération, dans le cadre de ce même contrat-programme pour le développement des ressources financières, il met d'ores et déjà en exergue les six axes de ce qu'il conviendrait déjà de nommer le plan Ali Fassi Fihri. Le premier de ces axes dans les termes tels que définis par ce dernier, concerne la rationalisation du financement du football national à travers le développement de la politique de sponsoring, l'accroissement de la rentabilité des droits des transmissions télévisées des compétitions et l'augmentation des subventions de l'Etat et la participation du secteur privé et des collectivités locales. Le deuxième se rapporte à l'accélération du rythme de la restructuration du groupe d'élite à travers le renforcement de la professionnalisation des clubs et l'encouragement de la formation à tous les niveaux, et ce, en recourant à l'amélioration de la productivité des centres régionaux de formation, la refonte de l'arbitrage et le renforcement du rôle des collectivités locales en matière de réalisation des infrastructures. Le troisième repose sur la mise à niveau des textes réglementaires relatifs au football et en particulier le règlement qui régit la Fédération et le statut des joueurs et des encadrants en plus de la mise en place d'une charte d'éthique, et ce, en parfaite conformité avec les standards internationaux et les règles de la FIFA. Le quatrième a trait au développement de la bonne gouvernance à travers la mise en place de mécanismes de gestion professionnels et modernes qui reposent sur le renforcement et pérennisation de l'administration de la Fédération, l'informatisation de la gestion, la consécration du principe de la transparence et le renforcement de la communication avec l'environnement extérieur tant national qu'international. Le cinquième vise la création d'un espace approprié pour le rassemblement de la grande famille du football à travers toutes ses composantes et en particulier les ligues régionales, le groupe national des amateurs, le groupe national d'élite, l'association des entraîneurs, les représentants des joueurs et les médias spécialisés. De plus, nous œuvrerons à dynamiser le rôle du conseil consultatif en l'appuyant par les représentants des anciens joueurs. Le sixième et dernier axe est construit autour de la valorisation de la mémoire sportive nationale riche et abondante, en hommage à tous les footballeurs qui ont écrit cette saga depuis plusieurs décennies et qui ont marqué de leur empreinte notre identité footballistique nationale. Reconnaître et valoriser leurs efforts et leurs sacrifices, c'est également donner l'espoir aux générations actuelles et futures et les inciter à donner le meilleur d'eux-mêmes.