Sergio Marchionne, le P.D.G. de Fiat, a déjà prouvé qu'il était capable de remettre une entreprise au bord de la faillite sur les rails. Aujourd'hui, Chrysler voudrait bénéficier de son expérience. Dans un ultime effort pour échapper à la faillite, Chrysler recherche une association avec le groupe Fiat, afin de redonner un coup de jeune à sa gamme, en y incorporant des véhicules plus petits et qui consomment moins, sur le modèle des Fiat et Alfa Romeo. Mais il y a autre chose que Chrysler convoite chez Fiat : le modèle de direction de Sergio Marchionne, son dynamique P.D.G. En effet, Marchionne a su éloigner le spectre de la faillite qui menaçait Fiat et produire des résultats extrêmement positifs pour 2008. Mais Chrysler a déjà vécu l'expérience désastreuse d'une fusion avec un autre groupe européen, Daimler. Alors que pourrait-il bien apprendre d'un P.D.G. italien ? Plus qu'on ne pourrait le croire. Selon les arguments avancés, Marchionnne comprend extrêmement bien comment le système fonctionne aux Etats-Unis. Mais chose plus importante encore, Marchionne a remis Fiat sur les rails et lui a évité la banqueroute grâce à un modèle de management qui a fait ses preuves. Marchionne se souvient, lorsqu'il est arrivé à la tête du groupe, que Fiat avait une structure hiérarchique traditionnelle qui ne fonctionnait plus depuis longtemps. En l'espace de quelques mois, il a licencié des centaines de cadres, du milieu au sommet de la hiérarchie. Parallèlement, il est allé à la recherche de talents dans le groupe Fiat partout dans le monde. Marchionne a également recruté un nouveau directeur technique, qui a permis d'améliorer la fiabilité de la chaîne et de réduire radicalement le temps de fabrication des nouveaux modèles. Marchionne a aussi fait ses preuves en tant qu'homme d'affaires. Il a persuadé General Motors, qui détenait une part dans Fiat depuis 2000, mais qui avait émis le souhait de se dégager du groupe qui traversait alors une mauvaise passe, de lui verser 2 milliards $ avant de partir. En plus du capital amassé, le départ de GM a permis à Fiat de signer des accords avec d'autres fabricants, tels que celui conclu avec Ford pour le partage de son usine en Pologne. Toutefois, Marchionne reste lucide quant à l'avenir du groupe et reconnaît que ce dernier est trop petit pour survivre seul. Mais pourquoi Chrysler ? Bien que le géant de Detroit connaisse des difficultés, celui-ci offre à Fiat un ticket de retour sur le marché américain après une absence de 25 années. Les détails de l'accord n'étant pas encore établis, Marchionne a néanmoins souligné que Fiat n'injectera pas de capitaux et n'assumera pas non plus la dette de Chrysler.