Nous avons rencontré Brahim Benkirane lors de sa dernière journée de travail chez Renault. A 45 ans, en pleine ascension professionnelle, il renonce à une carrière d'exécutif pleine de promesses, pour se consacrer entièrement et exclusivement à ce qu'il aime: la photo artistique. Brahim est un passionné qui ne sait pas faire les choses à moitié et après vingt années dans le monde de l'automobile (sa première passion), il a décidé de dédier les vingt qui viennent à un hobby devenu une obsession et savoir jusqu'où peut le mener cette nouvelle aventure. Tout a commencé en 1992 durant un voyage au Népal qui fut une révélation. Celle de l'ailleurs et de la photographie. Mais ces premiers clichés à son retour le déçoivent. Ces banales prises de vue en couleurs ne reflètent pas ce qu'il aurait voulu exprimer. Il se met donc à Paris où il vit et au Maroc où il partage sa vie à «mitrailler» ce qui le touche jusqu'à trouver son style : un contenu toujours plus ou moins suggéré suscitant l'imagination, des silhouettes qui se profilent dans un contexte exotique de préférence. Et le tout en noir et blanc pour interpréter la réalité et non la refléter. Commencent alors, chaque fois qu'il peut s'échapper, des voyages à travers la Mongolie, le Kazakhstan, la Chine, mais ici aussi dans le Haut Atlas qui le fascine avec des reportages publiés et des expositions en France et au Maroc, et ce 1er prix N&B de la Fédération Photographique de France en 1998. Des critiques ont dit de lui que son «art raccourcit les distances» et c'est vrai qu'il cherche à être un passeur entre les différentes cultures qu'il approche et les personnages de son oeuvre semblent à la fois être là et «rêver partir»... C'est d'ailleurs le titre d'un livre qu'il prépare tout en montant son agence de photographie d'art. Bonne chance à ce passionné !