À Ouled Tayma, province de Taroudant, Brahim, repris de justice, a tué sa maîtresse. Cette prostituée quinquagénaire, mère d'une fille de 7 ans, a été battue à mort pour avoir laissé un client s'échapper avec son argent. Quand Brahim a été relâché la dernière fois de la prison, il a décidé de ne plus y retourner. Ce jeune homme de trente-trois ans semble n'avoir plus la force pour s'aventurer dans le gouffre de la délinquance. Ses deux expériences à la prison lui ont suffi pour se repentir. En effet, il a purgé une première peine d'emprisonnement ferme pour avoir violenté son beau-frère. La seconde fois, il a été condamné pour abus de confiance, après avoir subtilisé une somme d'argent à son employeur, patron d'un café de la municipalité d'Ouled Tayma, province de Taroudant, où il travaillait comme serveur. Brahim a vu le jour à la cité Chninate de cette municipalité de la région de Souss où il a grandi et rejoint les bancs de l'école. Mais, il n'a pas pu dépasser le niveau primaire. Cet écolier s'est vite retrouvé dans le monde de la délinquance. Et pourtant, il a juré de ne plus se jeter dans le gouffre de la criminalité. Promesse non tenue. Pourquoi? À défaut d'avoir assez d'argent pour subvenir à ses besoins quotidiens et un travail, Brahim s'est retrouvé obligé de reprendre le chemin de la délinquance. Ainsi, il n'hésitait pas à agresser quiconque pour lui subtiliser de l'argent et tous ce qu'il porte avec lui. Brahim est allé plus loin en accomplissant des tâches criminelles au profit d'autrui contre des sommes d'argent. À titre d'exemple, il a été sollicité par un ex-conseiller de la commune rurale de Tidsi Nisandane, au caïdat d'Ouled Mhalla à la municipalité d'Ouled Tayma, pour mettre, par vengeance, le feu dans un camion. Une tâche qu'il a exécutée contre la somme de 5.000 dirhams avant de disparaître sans donner signe de vie. Mais, la journée du mercredi 28 juin dernier restera sans doute gravée dans la mémoire de Brahim. La police judiciaire de la région a retrouvé le cadavre d'une femme quinquagénaire à la cité Chninate. Le corps portait les traces de plusieurs coups d'un objet tranchant, surtout au niveau du dos, du cœur et du ventre. Une enquête a été ainsi diligentée sur-le-champ. Qui a tué cette femme divorcée, mère d'une fille de sept ans, chez elle ? Et pour quel motif? De fil en aiguille, les informations recueillies par les enquêteurs ont mis Brahim en cause. En quelques jours seulement, ce dernier a été arrêté. «C'est moi qui l'ai poignardée», a-t-il avoué. En effet, il s'est rendu chez elle plusieurs fois. Depuis le jour où il a mis le feu dans le camion de la municipalité, et pour ne pas attirer l'intention de la police qui le cherchait, Brahim préfère la prudence. Loin des yeux des curieux, il rentre en discrétion chez cette quinquagénaire. Ils se soûlaient et Brahim partageait le même lit avec elle contre une somme dérisoire. À la dernière rencontre, il l'avait aperçue avec un autre client. Et pourtant, elle a couché avec lui dans la cuisine, avant de l'inviter dans sa propre chambre. Là, l'autre client l'a accueilli chaleureusement. Plein de joie, Brahim lui a même donné une somme d'argent pour acheter du vin rouge chez un «Guerrabe». Il ne savait pas qu'il allait disparaître. Hors de lui, Brahim reproche à sa maîtresse d'avoir fait confiance dans un client voleur. Les reproches cèdent la place aux insultes, puis aux mains. Couteau en main, Brahim commence à larder le corps de la quinquagénaire de coups jusque la mort. Après, il a fouillé l'armoire et les tiroirs pour mettre la main sur une petite somme d'argent et quelques bijoux en or. Ensuite, il s'est enfui sans que personne ne se rende compte de sa présence. Mais, finalement, Brahim a retourné en prison d'Agadir en attendant l'examen de son affaire et son jugement.