Abdelaziz, un repris de justice, a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour meurtre. Il a tué son ami Brahim qui a tenté d'abuser de sa maîtresse. «Il s'apprêtait à abuser de ma maîtresse», justifie le mis en cause son crime devant la Cour de la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Il s'appelle Abdelaziz, trente-trois ans, célibataire et journalier de son état. Repris de justice, il a purgé deux peines d'emprisonnement ; une première pour coups et blessures et une seconde pour vol qualifié. Cependant, il n'avait jamais imaginé qu'il serait capable de tuer quelqu'un et encore moins un ami. Brahim et Abdelaziz se connaissent depuis longtemps. Ils se rencontraient de temps à autre depuis le mariage de Brahim. Cependant, des problèmes conjugaux ont ébranlé le foyer de ce dernier. Sa femme l'a quitté depuis quelques mois. Elle ne supportait plus sa violence. Il la torturait pour la moindre raison. Elle lui a demandé à maintes reprises le divorce. Mais, il refusait. Il la suppliait souvent de rester en sa compagnie parce qu'il l'aime. Elle a souvent quitté le foyer conjugal. À chaque fois, Brahim, trente-cinq ans, l'a rejointe chez ses parents pour demander à sa belle famille d'intervenir. Elle obtempérait et rentrait avec lui à la maison. Les premiers jours sont sans nuages et le couple est aux anges. Mais, quelques semaines plus tard, le même problème rejaillit. Cette fois-ci, elle a décidé de ne plus rester avec lui et elle est partie définitivement chez ses parents. Très déprimé, il passait ses jours en compagnie de son ami Abdelaziz. Un jour, ce dernier est rentré chez lui à une heure tardive, accompagné de sa maîtresse, une jeune femme âgée de 28 ans. Celle-ci a déjà purgé des peines d'emprisonnement pour ivresse et incitation à la débauche. Une heure plus tard, Brahim est arrivé avec quelques bouteilles de vin rouge. Son ami l'a accueilli chaleureusement. Ils ont commencé à s'enivrer tous les trois. Une première bouteille, puis une deuxième. Et à chaque fois, Abdelaziz regagnait le lit pour faire l'amour avec sa maîtresse devant les yeux de Brahim. Ce dernier faisait semblant de ne rien voir. En réalité, la chaleur du désir le brûlait. Il perd patience. Lorsque Abdelaziz s'est plongé dans un profond sommeil, Brahim encore Réveillé, s'est jeté sur la fille. Il tentait d'abuser d'elle. Elle l'a poussé violemment et a crié. Abdelaziz s'est réveillé. Il a essayé de le pousser. Mais en vain. Abdelaziz a mis la main sur un couteau. Il a commencé à le menacer. « Ce n'est qu'une prostituée », lui a lancé Brahim. Aussitôt, Abdelaziz a donné deux coups fatals à son ami. Abdelaziz n'a pas nié devant les magistrats l'avoir poignardé à deux reprises. Il a expliqué à la cour qu'il n'avait pas l'intention de le tuer, mais de le pousser afin de relâcher sa maîtresse. Cette dernière qui se tenait à côté d'Abdelaziz, a relaté les faits du crime en précisant que celui-ci n'avait pas l'intention de tuer Brahim. Prenant la parole, le représentant du ministère public a requis la peine maximale contre le mis en cause et la fille poursuivie pour débauche et ivresse. L'avocat de la défense, quant à lui, a réclamé de les bénéficier des circonstances atténuantes. Après les délibérations, la Cour a rendu son verdict en condamnant Abdelaziz à vingt ans de réclusion criminelle et la fille à huit mois de prison ferme.