Mostafa, repris de justice alias «Al Gaouri», a été condamné par la Cour d'appel d'El Jadida à six ans de réclusion criminelle pour viol. Son complice Abderahman, a écopé de quatre ans de prison ferme. Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel d'El Jadida. D'allure sportive, « Al Gaouri » comparait, en état d'arrestation, devant la cour. Son complice se tient à ses côtés. De son vrai prénom Mostafa, «Al Gaouri» est né un jour de 1962 dans la région de Beni Hlal. Issu d'une famille indigente, il n'a jamais mis ses pieds à l'école. À son adolescence, il a commencé à travailler dans les champs contre une somme dérisoire lui permettant de participer aux charges de sa famille. Cette activité lui a permis de faire la connaissance de quelques amis. Ces derniers avaient l'habitude de se réunir dans un cagibi du douar et s'enivrer et se droguer. Au départ, «Al Gaouri» passait uniquement quelque moment en leur compagnie avant de retourner chez lui. Seulement, au fil du temps, il s'est habitué à s'enivrer, puis à fumer du haschich. Les comportements d' «Al Gaouri» ont commencé ainsi à changer. Il n'hésitait pas à passer quelques nuits en dehors de chez lui, à invectiver ses parents, ses frères et sœurs. Quand il rentre à la maison, dans un état d'ivresse avancé et drogué, il se bagarre avec les voisins du douar et parfois les agresse sans aucune considération des liens de voisinage. Des comportements délictuels et criminels qui lui ont coûté une première arrestation, emprisonnement et condamnation à quelques mois fermes. Son incarcération a permis aux habitants du douar de pousser un soupir de soulagement. « Al Gaouri» a été relâché. Il est devenu plus violent et plus cruel. Avec d'autres voyous du douar, il a fondé une bande qui a été arrêtée quelques mois plus tard. Ce lascar a été condamné une deuxième fois à une peine d'emprisonnement. Relâché, il a été alpagué une troisième fois après plusieurs agressions et viol commis dans la région. Il semble qu'il s'est habitué à la criminalité et à la prison. De jour en jour, il devenait plus dur et plus cruel. «Non, Mr Le président, mon ami m'a permis de le (…) quand nous avions trop bu», a-t-il affirmé sur un ton ferme à la cour. Qui est son ami et qu'est-ce qui lui avait permis ? Son ami n'est autre que son acolyte qui se tient à côté de lui au box des accusés. Il s'agit d'Abderrahmane, la trentaine, qui a abandonné l'école au primaire qui rejoint récemment la bande de Mostafa. Alors que la bande était dans un coin du douar en train de s'enivrer et de se droguer, Al Gaouri s'est levé et a demandé à Abderrahmane de le suivre. Comme tout le monde le savait les demandes d'Al Gaouri sont des ordres qui ne doivent pas être discutés. Abderrahmane a suivi ses pas sans lui demander la destination. Soudain, en arrivant dans un lieu plus éloigné de leurs amis, Al Gaouri et Abderrahmane se sont arrêtés. Al Gaouri ne lui a rien dit. Il s'est contenté de le fixer par ses regards avant de brandir un couteau. Al Gaouri l'a menacé de meurtre s'il ne déboutonne pas son pantalon et ne descend pas son slip. Pourquoi ? Il a abusé de lui. Quand ils ont rejoint les autres membres de la bande, ils ont gardé le secret. Quelques jours plus tard, Al Gaouri et Mostafa étaient en compagnie d'un copain et sa maîtresse. Al Gaouri et Abderrahmane ont malmené leur copain avant de violer à tour de rôle sa maîtresse. Cette dernière a déposé plainte. C'est la première arrestation pour Abderrahmane, mais la quatrième pour Al Gaouri. Ce dernier a été condamné à six ans de réclusion criminelle. Tandis que son ami, il a écopé de quatre ans de prison ferme.