Le fameux slogan des années 80-90, «ça bouge à la télé !» dans le cadre du relooking de l'ex-RTM ne s'est véritablement concrétisé qu'à l'ère de Fayçal Laraïchi et le changement s'est accéléré à la faveur de la transformation du cadre institutionnel, fédérant les synergies entre tous les supports audiovisuels publics, télévision et radiophonie comprises. a bouge même très fort» et les résultats ne se sont pas fait attendre à la lecture des enquêtes de mesure d'audience commandées par CIAUMED à l'entité indépendante Marocmétrie. Chiffres à l'appui, la part d'audience du pôle public ne cesse de progresser pour franchir la barre des 50%. Mais, précise le président Fayçal Laâraïchi : «sur la totalité de la journée, 2M devance Al Oula mais ce classement est inversé sur le prime time». Sans manquer d'illustrer, la progression constante des deux chaînes s'explique par des innovations marquantes comme la décision de décaler le JT (les infos) à 20h30 sur la première chaîne générant, du coup, un gain de 8 points d'audience. Cette reprogrammation a, dans le même élan, renforcé également le JT de la deuxième chaîne qui a glané 4 points supplémentaires au passage. «Les deux chaînes nationales ont progressé par l'effet entraînement suscité par une présence très fortement suivie du journal d'informations à des heures d'écoute enregistrant des pics record». Une production renouvelée «Aujourd'hui, il est important de créer un contexte de production autour de l'audiovisuel public», souligne Laâraïchi. Ce qui a été étayé par les réalisations capitalisées depuis. Sachez qu'en 2000, on ne dénombrait pas plus de 6 maisons de production qui travaillaient avec la TVM, tandis qu'aujourd'hui, elles sont plus d'une quarantaine à honorer leurs engagements contractuels avec la SNRT. L'effort a été focalisé sur la fiction et les émissions de proximité pour passer de 20 épisodes à plus de 250 et entre 30 et 40 téléfilms par an, pour l'ensemble du pôle public. Sans oublier que ces efforts ont été axés, aussi, sur la téléréalité. Ce décuplement du nombre de sociétés de production démontre, au besoin, que les règles de concurrence et de diversification des prestataires sont de rigueur et que, contrairement aux ragots colportés ci et là, il n'y a aucune politique clientéliste ou de privilèges, pratiquée à l'adresse de certaines sociétés de production, à l'instar d'Image Factory accusée à tort de produire, à coups de milliards de centimes qui auraient été généreusement distribués par la SNRT, les émissions à succès que sont «Lalla Laâroussa», «Al Kadam Addahabi» et «Commedia show». Investigations effectuées, il s'est avéré que cette société n'a jamais été en rapport avec des marchés de production du type évoqué. Naturellement, des mécontents ne sont pas à exclure dans la liste des opérateurs dont les contrats de production ont été résiliés. «Nous sommes obligés par esprit d'amélioration et d'innovation, et pour garantir une meilleure qualité à nos téléspectateurs, de renouveler sans cesse les programmes et les contrats de production», met en garde Laraïchi. Une industrie émergente Qu'il est éloigné le temps où l'ex-RTM sous-traitait tous les services techniques dont elle avait besoin pour sa production. C'est que la SNRT possède ses propres compétences en ingénierie et technologies les plus avancées. La société anonyme fabrique ses propres cars-régies, tant au plan de leur conception technique, des choix technologiques, du design, de l'intégration que de la mise en œuvre et de la maintenance. Il n'y a que la carrosserie qui est sous-traitée. Ces deux dernières années, trois cars Haute Définition dotés respectivement de 12,10 et 8 caméras, ont été fabriqués par les ingénieurs et techniciens de la SNRT. Signant, ce faisant, l'émergence d'une industrie des cars-régies dont pas plus d'une quinzaine de pays au monde peuvent se targuer d'en posséder aussi. «Je tiens à rendre hommage à l'ensemble du personnel de la SNRT qui s'implique totalement dans l'ouvrage alors que nous sommes dans un métier où la pression est quotidienne et où aucune journée ne ressemble à une autre. C'est pourquoi il y a lieu d'être créatif, méticuleux, persévérant et faire preuve d'abnégation», met en relief le président du pôle public. Quant à l'utilisation des nouvelles technologies au sein de la SNRT,l'engagement est entier et constant, puisque, non seulement la numérisation de la SNRT s'est achevée depuis 2004, mais la mise en oeuvre de technologie de pointe tels que les studios virtuels où la robotisation des caméras plateaux remonte déja à plusieurs années. C'est ainsi aujourd'hui, chaque caméraman dispose de sa propre caméra. Et en une décennie, le nombre de stations de montage s'est accru de 8 à 80 unités. Une régie unique pour l'ensemble du pôle public La formation des ressources humaines n'est pas en reste car depuis 2001, un partenariat lie la SNRT à l'INA de Paris pour la mise en place en interne de certains modules de formation, mobilisant un budget supérieur à 8 millions DH. Des ressources humaines stimulées et valorisées de l'avis même des journalistes qui y travaillent. D'ailleurs, au changement de statut annonçant l'avènement de la société anonyme, les salaires ont été considérablement augmentés, doublés dans la plupart des cas pour rattraper ceux de leurs collègues de 2M. Fait exceptionnel à signaler : deux représentants du personnel siègent en tant que membres à part entière au sein du Conseil d'administration. Une décision assumée personnellement par le président du pôle public pour donner l'exemple de la transparence et de la «co-gestion». Unique dans les annales au Maroc et ailleurs. Au sujet de la gestion des espaces publicitaires, il a été décidé la création d'une filiale commerciale commune en sa qualité de régie publicitaire unique pour l'ensemble des composantes du pôle audiovisuel public. «Cette option a été rendue nécessaire pour faire jouer les synergies, réduire les coûts et rationaliser la vente de tous les espaces publicitaires pour la totalité des supports du pôle public, télés et radios. La création d'une régie publique commune est la principale synergie en termes de compression des coûts et d'accroissement des recettes pour les différentes chaînes». Rien de bien nouveau, si l'on se compare aux standards internationaux en termes de gestion des espaces publicitaires des médias publics. n * Président du Pôle audiovisuel public