A quelques jours du lancement de la campagne électorale pour les élections présidentielles du 9 avril 2009, la situation sécuritaire s'est brusquement dégradée en Algérie ; notamment à l'Est du pays, dans la région de Jijel, l'ex-fief de l'AIS, le bras armé du FIS dissout. Le GSPC qui a prêté allégeance à l'organisation de Ben Laden, continue de se manifester en menant des actions terroristes en Kabylie et Constantine. Le dernier attentat perpétré à Ziama Mansouria a fait plus de 10 morts parmi les agents de sécurité d'une entreprise de gardiennage (Spass) qui travaillent pour le compte de la société nationale de l'électricité (SONELGAZ). Selon certaines informations publiées par la presse algérienne, cette attaque terroriste a été minutieusement préparée pour faire le plus grand nombre de victimes et semer un climat de terreur au sein de la population à l'approche du vote. Les victimes de ce carnage ont été surprises par les assaillants à la tombée de la nuit du dimanche. Ces derniers ont utilisé des armes automatiques, des grenades et des roquettes contre le foyer des agents de surveillance armés de simples fusils de chasse. Ce groupe terroriste appartient à une phalange connue sous le nom «d'El mourabitine » qui est signalée depuis des années dans cette région sur les hauteurs de Texana, dont est originaire l'émir «Abou Hassan». Cette même organisation a fait parler d'elle au printemps 2008 en s'attaquant aux employés de la société de gardiennage, ce qui avait fait 5 morts. L'objectif de l'attentat selon Zerhouni. Le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Mr Yazid Zerhouni, n'a pas exclu l'existence de lien entre cet acte terroriste et la prochaine élection présidentielle. Lors d'une conférence de presse qu'il a donnée en marge de la visite du Président de la république à Oran, le ministre de l'Intérieur a déclaré que «cet attentat a été perpétré dans le but de semer un climat de peur à l'approche du prochain scrutin».Selon lui, cette attaque est un signe de désespoir de ce qui reste des groupes terroristes «qui vivent dans leurs derniers retranchements» et n'aura aucun impact sur les présidentielles. Cependant, si des actions d'islamistes armés étaient signalées ces dernières années en Kabylie et dans les régions de Tébessa et de Jijel à l'est du pays, l'Ouest qui vivait plutôt dans une certaine accalmie commence à connaître quelques incursions de groupes armés. C'est le cas d'une attaque à Sidi Bel Abbes repoussée par les éléments des groupes d'autodéfense. Face à cette recrudescence d'actes terroristes, la presse algérienne tire la sonnette d'alarme et le gouvernement s'apprête à armer ces volontaires appelés patriotes, pour protéger les populations isolées et sans défense. Boycott et menace terroriste Depuis la révision de la constitution du 12 novembre, le gouvernement a mené une campagne de sensibilisation pour une large participation au vote et pour cause, le spectre de l'abstention n'est toujours pas écarté, ce qui n'est pas fait pour plaire au président candidat qui veut être élu par une forte majorité. Cette campagne de sensibilisation a même franchi le seuil des établissements scolaires pour dispenser aux enfants des leçons de droits civiques, quant aux imams, ils ont été instruits pour faire de leur minbar une tribune de fatwa pour le 09 avril. Mais que ferait donc Bouteflika si cette majorité faisait défaut à la suite d'un important (et probable ) taux d'abstention ? La question mérite d'être posée… A la hantise de l'abstention, vient s'ajouter cette menace terroriste qui plane sur les citoyens à chaque élection. C'est là un défi à la politique de réconciliation prônée par Bouteflika depuis son premier mandat, et si pendant son troisième quinquennat, les maquis ne se vidaient pas, l'islamisme renaîtra alors de ses cendres. Ce troisième mandat est un mandat unique, depuis l'indépendance de l'Algérie. ■