L'islamiste algérien, Abbassi Madani, a appelé les Algériens à boycotter l'élection présidentielle du 9 avril. Un appel qui se justifie, selon son auteur, par la dégradation de la situation du pays. L'islamiste algérien Abassi Madani, basé au Qatar, a appelé, hier mardi, ses compatriotes à boycotter l'élection présidentielle du 9 avril, la qualifiant de «moyen de consacrer une réalité pourrie» dans le pays. «Peuple algérien, nous vous appelons en cette occasion historique à boycotter la prochaine élection présidentielle», écrit M. Madani dans un communiqué. «Les élections sont devenues, en Algérie, un moyen de consacrer une réalité pourrie et une corruption rampante», a-t-il ajouté dans ce texte signé en son nom et le qualifiant de président du Front islamique du salut (FIS). «L'Algérie va de mal en pis et il s'avère que le seul moyen d'y mettre fin est de changer le régime le plus vite possible», a-t-il dit, estimant que le boycottage de la présidentielle était «le seul moyen légitime restant au peuple algérien pour exprimer son rejet de la dégradation de la situation du pays». Cheikh Madani, qui vit depuis un an au Qatar, est le chef historique du Front islamique du salut (FIS-dissous) d'Algérie. Rappelons qu'après l'arrêt du processus électoral en 1991 en Algérie et les manifestations organisées par le FIS, Abbassi Madani, dont le parti était pourtant arrivé en tête au premier tour des élections législatives, a été emprisonné le 30 juin 1991. Son mouvement a été accusé par le gouvernement algérien d'être à l'origine de la vague de violences qui a éclaté dans le pays après la suspension du processus électoral en 1992. Il a été souvent soupçonné de diriger une partie des actions terroristes du FIS depuis sa prison. En 1997, il a été libéré mais mis en résidence surveillée. Lorsque l'on découvre qu'il soutient encore la lutte armée du GIA et de l'AIS, il est à nouveau emprisonné. Il sera relâché en 2003. Il ira alors en Arabie Saoudite, en Malaisie et au Qatar. L'appel au boycott de Abbassi Madani intervient peu de temps après le dépôt du président actuel, Abdelaziz Bouteflika, de sa candidature officielle pour l'élection présidentielle d'avril 2009, jusqu'à une date récente, le président ne pouvait briguer un troisième mandat à partir du moment où l'article 74 de la Constitution algérienne l'interdisait. M. Bouteflika annoncé dans un communiqué un projet de révision de la Constitution en octobre 2008. Le projet d'amendement a été approuvé par le Parlement algérien par cinq cents voix contre vingt et un et huit abstentions.