Il faut rendre à Ghellab ce qui lui revient de mérite. Il a mis un point d'honneur et beaucoup de doigté pour redynamiser une «coquille vide» qui vient de célébrer son vingtième anniversaire dans l'indifférence générale. Et si l'UMA est active, c'est au secteur des transports qu'elle le doit et à l'engagement sans faille du ministre Istiqlalien. Celui-ci, sur le front régional, a remporté au moins deux avancées décisives en l'espace d'une année à peine. D'abord, la réactivation des instances sectorielles de l'UMA en accueillant la 11ème session du Conseil des ministres des Transports à Skhirat où fut annoncée la résolution du projet futuriste de TGV maghrébin dans lequel le leadership marocain est connu et reconnu par tous les pairs de la sous-région nord-africaine. En effet, le Maroc est pionnier dans le lancement de la grande vitesse ferroviaire dont le chantier des travaux démarrent avant la fin de l'année en cours pour finaliser le tronçon prioritaire Tanger-Kénitra long de 200 km à l'horizon 2013 avant de prolonger sur Casablanca en 2015. Le schéma directeur des 1500 km de LGV est programmé pour 2030-2035. Les partenaires maghrébins ne pouvaient que regarder bien faire le Royaume et solliciter son expertise pour moderniser leurs réseaux ferroviaires sur le modèle mis en œuvre par l'ONCF. D'ailleurs, une autre structure commune qui fonctionne régulièrement est le CTFM (Comité des Transports ferroviaires maghrébins) dont la dernière session a été abritée par Rabat. Lutter contre la corruption Cette même session du Conseil des ministres des Transports présidée par le ministre Karim Ghellab a, parmi les résolutions adoptées, décidé de coordonner les programmes nationaux en matière de prévention et de sécurité routière dans l'optique d'une stratégie commune et d'un plan d'action intégré applicable aux composantes de l'Union que sont le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Mauritanie et la Libye. Cette option s'est concrétisée les mercredi 18 et jeudi 19 février dans la capitale du Royaume qui a abrité le premier séminaire maghrébin sur la sécurité routière autour de la problématique du «Rôle des politiques de prévention face à la violence routière». Le dynamisme avant-gardiste de notre pays dans l'animation des stratégies sectorielles régionales s'est encore confirmé au colloque au moment où les dirigeants des Organisations ad hoc à l'échelle panarabe (AROSO) ou nationales (Associations professionnelles tunisienne et émiratie) ont tenu à distinguer notre ministre de l'Equipement et du Transport «submergé» de présents en reconnaissance de la qualité et de l'efficacité de ses actions. Il a également été salué par les Experts de la Prévention Routière Internationale (PRI). Autre fait marquant : le programme de la rencontre a été conçu en autant d'axes de réflexion et de débats qu'il n'existe d'Etats membres de l'UMA pour confier la direction des travaux à chacun d'entre eux. Le premier revenant à la Tunisie traitait du bilan des accidents de la circulation et ses effets socio-économiques et le second portant sur les plans stratégiques de sécurité et de prévention routière a été animé par l'Algérie. Les libyens ont préféré animer le panel sur la communication, l'éducation routière et le rôle de la société civile tandis que les Mauritaniens ont pris en charge l'axe relatif aux études et à la recherche en matière de sécurité routière. En bouclant le tour, le Maroc a fait du benchmarking en apportant des éclairages sur les expériences internationales dans le domaine de la sécurité routière. La présentation du modèle marocain de stratégie triennale de lutte contre les accidents de la route, le PSIU (Plan stratégique intégré d'urgence) a suscité l'intérêt des hôtes du Royaume. Non sans qu'un appel soit lancé à tous les acteurs des pays composant la famille des transports du Maghreb en ces termes : «Il nous appartient de nous mobiliser davantage et de déployer plus d'efforts dans une optique unitaire et commune visant à protéger la sécurité des citoyens, à travers une législation plus adaptée, la modernisation des équipements et instruments de contrôle, le renforcement des ressources humaines et la moralisation des opérations de contrôle et la lutte contre la corruption sur les routes».