Ça n'a l'air de rien… On va vous dire cela, et certains ne vont pas manquer de remarquer qu'il y a plus important, et que ce n'est pas la peine de gâcher de l'encre, du papier et du temps de lecture pour parler de « ça ». « Ça » ce sont des arbustes et des fleurs. Arbustes et fleurs ont disparu de l'entrée et de la sortie de Rabat. Ils étaient beaux ces arbres devant Bab Jdid (entrée principale de la Médina de Rabat) qui ont été rasés pour l'élargissement de la chaussée. Et que dire des mimosas luxuriants qui, après la sortie de Rabat, égayaient l'entrée sur l'autoroute en allant vers Casablanca. On se réjouissait déjà de leur floraison après les chutes de pluie de cet hiver. Les mimosas n'ont pas eu le temps de fleurir. A leur place il y a du goudron. Ce doit être ça le progrès. Un progrès qui est en train de ravager aussi la palmeraie de Marrakech, les platanes de l'entrée de Fès, et les jacarandas de tous les centre-ville du Maroc. Des villes sans arbres et sans fleurs. On n'est pas loin d'une situation… infernale. Car toutes les descriptions du Paradis céleste font la part belle aux arbres, aux fleurs, aux fruits, aux cours d'eau, et rivières. Mépriser ces merveilles florales, c'est être peu sensible à l'harmonie de la création divine. Les écolos s'en émeuvent mais que font les membres du P.J.D ? Ils devraient tout de même s'émouvoir de cela. On voudrait un peu revenir sur les méfaits de la cigarette et de toute l'hypocrisie qui a entouré son interdiction ! Pour des raisons morales, tenez-vous bien, on en a interdit la publicité dans le sport. Pour des raisons sanitaires, on a inscrit sur les paquets et cartouches en grosses lettres sinistres des menaces de mort pour tout consommateur. Mais pour des raisons financières, commerciales, sociales et économiques, tous les Etats du monde continuent de prospérer avec l'industrie du tabac. C'est une situation ubuesque. L'argent du tabac est bon pour l'Etat, mais mauvais pour le citoyen, c'est quoi ça ? Et pendant ce temps, un argent qui était le bienvenu dans beaucoup de disciplines sportives s'en est allé en fumée. Le sport n'en profite plus, et le tabac continue de bien se porter, la consommation n'a jamais baissé, et pire les jeunes se sont tournés vers d'autres drogues, moins licites et plus dangereuses. Aujourd'hui dans les stades, on ne tire plus une bouffée, on se « t'karkab ». C'est pire. Et pendant ce temps, d'autres pollutions continuent d'arriver dans nos assiettes et sur nos têtes. Dans l'édition de mercredi dernier, le journal « Le Monde » a consacré un article-reportage sur toutes les causes de cancer, avec un tas d'aliments incriminés. La cigarette n'a pas été évoquée. Pas besoin. Des tas de légumes, de graisses animales, de sauces et de viandes sont là pour faire autant de ravages que la nicotine. Conclusion, on n'a pas besoin de cigarette pour mourir. Car mourir, est la seule chose que tout le monde peut réussir tout… seul. Mais il est prouvé que le tabac peut aider à mieux vivre. Tout est question de dosage. De dosage et de lucidité.