Figure importante de la littérature marocaine, Mohamed Leftah est d'abord informaticien puis chroniqueur littéraire dans son pays avant de s'installer en Egypte. L'été dernier, il disparaissait dans une cruelle indifférence. C'était au Caire, la ville du grand Naguib Mahfouz. Auteur de plusieurs romans dont «Au bonheur des limbes» et «Demoiselles de Numidie», il décrit un univers complexe, s'interrogeant sur l'exil et le souvenir. Lecteur érudit, il s'attache à relire et réinterpréter les mythes anciens dans le monde moderne. Considérant l'écriture comme une arme, il écrit en 2007, «Un martyr de notre temps», critique virulente de la violence terroriste. Dans ses «Demoiselles de Numidie», paru en 1992, Mohamed Leftah exaltait la vie déréglée d'hommes et de jeunes femmes perdus corps et âme dans un lupanar de Casablanca. Une espèce de huis clos pourri et enchanté, habité par des personnages aux noms aussi fleuris que leurs mœurs : Nectarine, Spartacus, Zapatak On retrouve la même verve, délirante de poésie, dans les deux textes exhumés aujourd'hui. Après le succès de son premier roman, directement écrit en français comme tous ses récits, Leftah s'était enfermé dans un silence éditorial complet. Il aura fallu la patience et la conviction de son éditeur pour le persuader de rendre publics ses nombreux récits. C'était en 2006. Se sont succédés alors plusieurs récits magnifiques et toujours troublants. (voir liste des ouvrages ci- après) Les Èditions de La Diffèrence publient ces jours-ci: «le Jour de vénus» et «Une chute infinie», des inédits de Mohamed Leftah. ■