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Les frères Chabat et Andaloussi, ou la danse avec les loups
Publié dans La Gazette du Maroc le 02 - 01 - 2009

Au commencement, il y avait les frères Cain et Abel. Une histoire de meurtre originel. Puis les frères Karamazov : où les fauves font peu devant les hommes. Puis les frères Chabat et Andaloussi. Et où la bêtise est trop «humaine».
Ils sont un peu pressés pour être regardants : entre Andaloussi et Chabat, les manières comptent peu. L'essentiel, c'est de s'entretuer en plein air. La bêtise aussi a l'air d'être rafraîchissante ! Ils n'ont pas la gaieté voltairienne, celle qui désarme. Au contraire, c'est à une folle course à l'armement qu'on assiste, désormais.
L'histoire raconte que Hamid Chabat, Maire de Fès de son Etat, et Mohamed Andaloussi, Secrétaire général de l'UGTM et non moins président de l'association Marocaine pour le soutien du peuple palestinien, étaient des frères. Remus et Romulus, et la centrale proche de l'Istiqlal était Rome. Survient alors le congrès du PI, et voilà Abel qui traite son Caïn de tous les noms. On emprunte à mère nature bien évidemment.
Chabat de Andaloussi : «Andaloussi est une hyène !». Andaloussi de Chabat : «C'est un charlatan, il sait à quoi sert le cerveau d'une hyène».
Bizarre, l'histoire des deux frères romains, qui ont été élevés et allaités par une louve ne raconte pas s'ils ont puisé leur langage dans la «zoophonie» en œuvre entre les deux marocains modernes ! A la veille de l'an 2009, on se donne des cadeaux chez nous !
Suite : Chabat ne trouve pas le mot bestial assez dur, il se tourne vers les humains. Florilège : «Andaloussi est un type malade. Faible et psychiquement instable».
Blessé, le chef syndical ne fait pas de quartier. Injurieux, ses propos éclaboussent une autre personne. La députée Zoumi, car c'est d'elle qu'il s'agit, est traitée de maîtresse de Chabat : «Entre eux, on n'en est plus à la passion» vocifère le syndicaliste blessé. Et d'ajouter : «ils n'ont qu'à se marier».
Il y a les frères Abel et Caïn : l'un tue l'autre par jalousie.
Puis, les frères bâtisseurs de la capitale italienne, sans grands dégâts humains. Pourtant, allaités et élevés par une louve. Les frères Karamazov, en troisième lieu. Eux, ils ont fait la célébrité de leur papa chéri, le grand Fiodor Dostoïevski. Celui qui écrivait : «On compare parfois la cruauté de l'homme à celle des fauves, c'est faire injure à ces derniers». Visionnaire, le Russe. Car, ici, sous nos cieux, davantage que l'injure, on bâti la bêtise au nom de la même cause. Et quand l'injure devient passage obligé pour se dire des vérités, entre anciens amis, la politique devient, réellement une danse avec les loups !


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