«Châtiment», le nouveau thriller du jeune réalisateur marrakchi Hicham Aayne Alhayat vient d'être tourné à Marrakech en un temps record, avec en tête d'affiche une pléiade de comédiens marocains célèbres. Rencontre avec l'un des espoirs du cinéma marocain d'aujourd'hui. ■ Marrakech vient de servir de décor au tournage du film «Châtiment» de Hicham Aayne Alhayat. Il s'agit là du 1er long métrage du jeune réalisateur marrakchi, dont la sortie en salles est prévue au Maroc pour le mois de mars 2009, avant de s'envoler dans la foulée vers la France puis la Suisse. Un thriller « à l'américaine », sur fond de vengeance et de règlements de comptes, avec suspense, actions, effets spéciaux : Zineb et Saïd forment un couple marocain moderne et sans histoire jusqu'à ce funeste soir où leur vie va basculer dans l'horreur. Seule survivante d'un atroce massacre, Zineb est tiraillée entre l'idée de se venger et de s'en remettre aux mains de la justice… « J'ai voulu tourner ce film à Marrakech tout d'abord parce que c'est ma ville», explique Hicham Aayne Alhayat, qui a coproduit le film (AIPHA Productions) avec DOUAA Productions «et ensuite parce que la cité ocre est connue pour son aspect « carte postale ». Du coup c'était un défi amusant de la rendre inquiétante…» En tête d'affiche de la production, des célébrités marocaines comme Fatima Khair, Mohamed Khouyi, Mehdi El Ouazzani, Rafik Boubker, Abdel Jabbar Lousir, Amal Temar, pour n'en citer que quelques unes… « J'ai vraiment adoré diriger ces acteurs connus, et comme au départ je suis comédien moi-même, ils m'ont tous fait confiance et l'ambiance sur le tournage a été extraordinaire. Nous commençons à peine le montage du film à Rabat et maintenant j'attends avec impatience de voir comment va réagir le public marocain…», poursuit Hicham. Si « Châtiment » est son 1er long métrage pour le cinéma, tourné en un temps record de 4 semaines à peine, Hicham Aayne Alhayat n'en est pas à ses premiers balbutiements dans le monde du 7ème art. Tourner sur la durée On lui doit déjà « Abou Amal » un téléfilm d'une heure et demi diffusé par 2M l'année dernière, qu'il a écrit et réalisé : « cette première collaboration avec la télévision marocaine a été riche d'expériences, raconte Hicham. Je suis passé du court au long-métrage, j'ai appris à tourner sur la durée, et la télévision permet au cinéma de s'adresser au plus grand nombre. C'est un bon exercice, même si tout rêve d'un réalisateur est de voir ses films s'afficher en salle ». Des rêves, depuis tout petit il en a plein la tête, Hicham Aayne Alhayat : à 10 ans, il montait déjà sur les planches des Maisons de jeunes et de la culture de Marrakech pour jouer la comédie. Puis c'est à Genève qu'il approche vraiment le monde du cinéma en s'inscrivant au Conservatoire d'Art Dramatique. « En réalité, comme tous les jeunes Marocains qui veulent devenir comédiens, je voulais être Brad Pitt», dit-il en riant. «J'avais des envies d'Hollywood… Mais c'est en Suisse que je me suis vraiment intéressé à l'écriture de scenarii et à la réalisation». À peine sorti de l'école, il réalise «Sexe, Beur et confiture», un court-métrage qui traite de la différence, de l'intégration et des tabous et qui sera présenté dans quelque 30 festivals internationaux, en Espagne, en France, en Belgique, au Mexique, aux Etats-Unis et au Brésil. S'ensuivront plusieurs autres comme « Hanted », une fiction fantastique de 15 minutes, ou «Il neige à Marrakech », le 1er court métrage tourné au Maroc, à Oukaïmedem, qui sera un réel triomphe et qui n'obtiendra pas moins de 13 prix internationaux !